* Les résultats par secteur montrent la forte performance des activités relevant du secteur de la chimie et de la parachimie avec une croissance de 60,1% en 2004. * Les investisseurs internationaux sont sceptiques et attendent de voir si les actions déployées par les autorités, en vue de rendre le pays attractif pour les IDE, sont crédibles à long terme ou non. La mondialisation des échanges et des flux de capitaux s'est traduite par des restructurations des appareils productifs au niveau planétaire. Dans ce cadre, les IDE jouent un rôle des plus importants dans le processus de développement économique. Pris d'une manière globale, les investissements étrangers cherchent, soit à pénétrer des marchés en croissance, soit à réduire les coûts de production en tirant profit des avantages comparatifs de chaque pays de destination. Mieux encore, le choix définitif d'une destination des IDE ne se réduit pas seulement au coût du travail, mais est de plus en plus conditionné par la taille et le dynamisme du marché, les infrastructures et les conditions d'investissement offertes par le pays d'accueil. La conclusion par le Maroc de nombreux accords établissant des zones de libre-échange portant entre autres sur les produits industriels, conduit à s'interroger sur la possibilité et l'intérêt pour les investisseurs étrangers d'utiliser le Maroc comme plate-forme de production et d'exportation. On pourrait également se poser la question de savoir si tous les secteurs industriels marocains sont susceptibles d'attirer les IDE et comment ils vont évoluer au cours des prochaines années. Les résultats par secteur montrent la forte performance des activités relevant du secteur de la chimie et de la parachimie avec une croissance de 60,1% en 2004 contre 2,7% en moyenne annuelle entre 2001 et 2003. Les investissements réalisés par ces filières s'accaparent 53,6%. Les industries agroalimentaires ont enregistré une baisse des investissements de 25,1% en 2004. Les investissements opérés au niveau des industries électriques et électroniques ont stagné au niveau enregistré en 2003, alors qu'ils avaient connu une baisse de 20,5% en moyenne annuelle au cours de la période 2001-2003. Les difficultés que traverse le secteur du textile et du cuir semblent freiner la reprise des investissements. Ce secteur n'a réussi à mobiliser que 1,4 Md de DH en 2004, en baisse de 17,6% contre les 2,1 Mds de DH enregistrés en 2001. La première batterie de critères mis en avant par les détenteurs de capitaux, notamment les Firmes Multinationales (FMN) pour la destination de leurs IDE, a trait à la situation d'ensemble du pays destinataire, à savoir : le cadre macro-économique (perspectives de croissance, inflation, investissement intérieur, situation sur le marché de l'emploi et évolution des salaires), constitue une condition nécessaire mais non suffisante pour rendre un pays attractif aux IDE. Le risque pays (stabilité politique, capacité à rembourser ses dettes, etc), qui fait l'objet d'évaluations régulières par la communauté financière internationale, joue un rôle déterminant dans l'attractivité des IDE. L'environnement juridique (sécurité juridique effective pour les investisseurs et respect des règles de l'économie de marché) et l'environnement social pèsent sur la décision des FMN. La deuxième batterie de critères pris en compte par les IDE est de nature opérationnelle. Il s'agit de la taille du marché mesurée par la demande solvable ; des facteurs de production qui comprennent les infrastructures de transport, d'eau, d'énergie et de télécommunications qui exercent un très fort impact sur l'attractivité ; la disponibilité de la main-d'uvre en particulier pour les postes techniques et de cadres moyens ; la qualité du tissu industriel local analysée à travers sa spécialisation technique, sa qualité de production et ses délais de livraison ; les critères incitatifs ayant trait à la fiscalité, aux aides publiques à l'investissement et à l'existence de programmes de privatisations. Au-delà de tous ces critères, l'image que reflète un pays aux yeux des investisseurs internationaux reste prépondérante. Paradoxalement, il semble qu'il subsiste un déficit d'attractivité non expliqué par des variables économiques objectives dans le cas des pays du Maghreb et plus généralement de ceux de la Méditerranée. Selon une étude récente du ministère français de l'Economie, des finances et de l'industrie, ce déficit « pourrait être causé par le contexte diplomatique et politique encore tendu de la région, ou par le fait que les investisseurs internationaux ont adopté une position d'attente vis-à-vis de ces pays pour déterminer si les efforts des autorités en vue de les rendre attractifs pour les IDE sont crédibles à long terme ou non ».