L'économie marocaine n'a pas connu une croissance favorable en 2000. Cette situation est imputable aux conditions climatiques qui n'ont pas été clémentes et à la faiblesse de la demande extérieure qui lui a été adressée. Selon les dernières estimations d La fondation CGEM pour l'entreprise a procédé à une enquête au cours du second trimestre en vue de dresser un tableau de bord récapitulant la production, les ventes et les exportations de chaque secteur. Sur un échantillon de 296 entreprises, 106 ont répondu au questionnaire de la CGEM. L'enquête s'avère judicieuse après l'ajustement opéré en Avril sur notre monnaie nationale. Ainsi, on pourra connaître les retombées de la décision prise par l'Argentier du Royaume. Les résultats de l'enquête montrent que par rapport au trimestre précédent, les résultats du deuxième trimestre 2001 affichent une stagnation renforcée au niveau aussi bien de la production que des ventes globales et une légère amélioration de celles-ci. La production et les ventes globales ont enregistré une augmentation assez faible par rapport à celles du premier trimestre, soit respectivement 37% et 35% au lieu de 40% et 46%. On note par ailleurs un renforcement des entreprises qui ont connu une stagnation de leur production et de leurs ventes globales. Cette stagnation a concerné en particulier le secteur du commerce et services, les IMME, le textile, le secteur électrique et électronique et celui de l'informatique et des télécommunications. L'augmentation enregistrée au niveau de ces deux indicateurs a touché notamment le secteur de l'agro-industrie, la chimie parachimie et le secteur du tourisme. Au niveau des exportations, la tendance est restée presque la même que celle du premier trimestre avec une légère augmentation du nombre de sociétés ayant enregistré une baisse de celles-ci, soit 14% des entreprises sollicitées contre 9% pour le premier trimestre. Les commandes globales sont restées normales pour 62% des entreprises, ce qui justifie en quelque sorte la stagnation enregistrée au niveau de la production et des ventes. Au même titre que pour le premier trimestre, une réduction du carnet de commandes a touché 32% des entreprises relevant, pour ce trimestre en particulier, des secteurs de l'automobile, du papier et emballage et du textile. Comme pour le premier trimestre, l'activité a été assurée pour une période moyenne de 5 mois. Ce taux varie entre 7 mois pour l'agro-industrie et 3 mois pour le secteur des IMME. Les entreprises enquêtées prévoient pour le prochain trimestre des résultats peu optimistes par rapport à ceux qu'elles avaient prévus pour le deuxième trimestre. Un maintien des niveaux de la production, des ventes globales et des prix de vente est prévu pour respectivement 44%, 48% et 64% des entreprises. Une augmentation de la production et des ventes est attendue pour 32% des entreprises relevant en particulier du secteur de l'agro-industrie, de la chimie-parachimie, des matériaux de construction, de l'immobilier et du tourisme. Les perspectives d'augmentation des exportations au cours du troisième trimestre concernent en particulier le secteur de l'agro-industrie, de la chimie-parachimie et des IMME. Par ailleurs, l'enquête révèle que le taux d'utilisation de la capacité de production a été maintenu à 70% comme pour les précédents trimestres. Ce taux varie de 77% pour le secteur de la chimie-parachimie, de l'automobile et du secteur électrique-électronique à 66% pour le secteur des IMME et du textile. Un autre élément a été pris en considération lors de l'enquête; il s'agit de la position concurrentielle. Celle-ci a été maintenue aussi bien sur le marché local que sur les marchés étrangers pour un nombre d'entreprises largement plus élevé qu'au premier trimestre, soit respectivement 81% et 64% contre 72% et 58% au cours du premier trimestre. Ce renforcement s'explique par un recul au niveau des entreprises ayant développé leur position concurrentielle sur le marché local (soit 13% contre 18%) et au niveau des entreprises ayant connu une baisse de leur position concurrentielle sur les marchés étrangers (soit 18% contre 24%). Le chiffre d'affaires à l'export est resté stable pour 51% des entreprises à cause du maintien de leur position concurrentielle sur les marchés étrangers et de la stabilité des prix de vente. Globalement, la situation est loin d'être enthousiaste. Certains secteurs ont connu certes une amélioration, mais d'autres sont restés cloués au pilori. Si sur le plan macro-économique les mesures prises récemment ont eu les effets escomptés, sur le plan micro-économique les retombées demeurent très timides.