Le déploiement des réseaux à très haut débit est aujourd'hui un important enjeu de développement économique, surtout dans le secteur du bâtiment pour le Maroc. Un symposium dédié à ce sujet sera organisé prochainement à Casablanca. Le très haut débit Internet continue de séduire de plus en plus d'usagers. La fibre optique a permis des solutions innovantes et pertinentes. Toutefois, la démocratisation de cette offre nécessite des ajustements architecturaux et urbanistiques pour rendre plus accessible et plus fluide la connexion. Le déploiement des réseaux à très haut débit est aujourd'hui un important levier de développement économique, surtout dans le secteur du bâtiment pour le Maroc. Il représente un outil de compétitivité des entreprises, un enjeu social en termes de démocratisation de la société de l'information et un atout majeur pour les bâtisseurs qui s'orientent dans leurs réalisations urbanistiques, industrielles et hôtelières vers des bâtiments intelligents. Dans ce cadre, Casablanca accueillera la première édition du Symposium «Solutions à haut débit dans les réseaux d'opérateurs & bâtiments : savoir-faire, retours d'expériences et nouvelles applications». Organisé sous l'égide du ministère de l'Habitat et de la Politique de la ville et de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI), l'événement se veut une occasion pour discuter, échanger et débattre sur les moyens pouvant développer le très haut débit et aussi des bâtiments de dernière génération. «L'événement sera composé de conférences plénières, d'ateliers thématiques et de rencontres BtoB. Les conférences animées par des experts de renom vont traiter des opportunités qu'offrent aujourd'hui les nouvelles solutions technologiques pour les bâtiments et les constructions durables», souligne Afifa Ouazzani Boutaleb présidente d'AOB Group, organisateur du symposium. Cet événement permettra aux fournisseurs de services, investisseurs, promoteurs immobiliers, architectes, équipementiers, bureaux d'études et autres parties prenantes de la construction et de l'aménagement de bâtiments intelligents avec fibre optique de prendre connaissance de l'évolution rapide que connaît cette solution de par le monde, d'échanger les uns avec les autres sur les réalités et perspectives et de se préparer à une importante transformation du bâtiment haut et moyen standings, y compris le social. «Le cadre juridique régissant le secteur de l'urbanisme et de la construction doit être en adéquation avec l'évolution du pays. Le développement de la société de l'information impose de nouvelles règles et normes dans les bâtiments pour que les ouvrages répondent au mieux aux besoins des usagers. Le symposium proposera des ateliers qui vont jeter la lumière sur toutes les difficultés rencontrées par les aménageurs et les bâtisseurs avec les parties prenantes», souligne Fouad Akalay, Directeur général du Groupe Archimedia, avant d'ajouter que «l'événement mettra l'accent sur la fibre optique, qui est une option non élitiste, sinon il y aura une fracture numérique. Il est pertinent de chercher des solutions adéquates qui concilient les contraintes techniques relatives aux nouvelles technologies et celles liées à l'urbanisme ou l'architecture». L'application de la fibre optique dans les villes marocaines nécessite des mesures d'accompagnement et d'adaptation. «Il y a des solutions standards et d'autres qui sont personnalisées. Avoir la fibre optique est déjà un acquis, mais encore faut-il la généraliser adéquatement. Les nouveaux bâtiments doivent être aptes à recevoir et utiliser les nouvelles technologies dans les meilleures conditions possibles. Pour les anciennes structures, il est question de trouver la meilleure option pour rendre l'accessibilité plus facile», explique Ahmed Khaouja, expert en télécommunications. L'investissement dans la fibre optique donne une nouvelle impulsion au secteur des télécoms. Mais les projets sont toujours confrontés à plusieurs contraintes. «La fibre optique n'est pas coûteuse comparativement au réseau en cuivre, mais ce sont les travaux d'installation et de raccordement, notamment de génie civil qui sont coûteux», souligne Xu Xujing, Directeur général de Huawei Maroc. Reste que les bâtiments intelligents offrent de nouvelles opportunités d'investissement et un nouveau cadre de vie et de travail plus adéquat. Pratique Aménagement numérique La valeur élevée de l'immobilier dans les centres-villes combinée à la disponibilité limitée des terrains rend l'urbanisation actuelle assez complexe. En effet, le modèle de l'étalement urbain (coûteux en espace, en équipements publics et en énergie), qui primait jusqu'ici, n'est plus possible. Il faut réinventer des formes urbaines qui, à la fois, respectent une intimité indispensable, assurent un ensoleillement suffisant, permettent des évolutions et favorisent le «vivre-ensemble». Les bâtiments devront également être plus intelligents afin de faciliter et d'améliorer la gestion de l'énergie, voire de réduire les consommations et développer la société de l'information. Les nouvelles technologies et les usages liés à l'Internet occupent une place de plus en plus importante dans notre vie quotidienne. C'est le cas non seulement pour les particuliers et les entreprises mais également pour tout ce qui concerne l'accès aux services publics. Dans le seul secteur résidentiel, par exemple, la recherche d'informations, la communication (messagerie, forums, réseaux sociaux, téléphonie et visiophonie sur Internet), les transactions et l'accès à des services (e-commerce, opérations bancaires, accès aux services publics,...), et enfin le divertissement (radio, télévision, vidéo à la demande, téléchargement, jeux en ligne et en réseau...) sont autant d'usages devenus courants et qui sont fortement consomateurs d'énergie. La fibre optique sera un élément majeur dans les futures configurations urbanistiques. L'aménagement numérique du territoire impose de bonnes pratiques dans le déploiement du très haut débit. Cela implique la création de nouveaux textes juridiques et de nouvelles réglementations pour accompagner l'essor des nouvelles technologies. Outre les opérateurs télécoms, la fibre optique mobilise également les départements de l'Intérieur, notamment les collectivités locales, celui de l'Equipement, de l'Aménagement du territoire ainsi que celui de l'Habitat et de la Politique de la ville. C'est un travail d'ensemble qui exige la fédération des efforts de tous les intervenants.