Cela commence à devenir inquiétant. La liste des sociétés cotées ayant lancé des avertissements de perte anticipés continue, en effet, de s'allonger. A la Samir, CGI ou encore Alliances, sont venues s'ajouter les sociétés minières CMT, SMI et Managem. En clair, les principales valeurs du secteur minier ont émis des profit warning. La conjoncture économique internationale défavorable est, semble-t-il, passée par là, au regard des causes avancées par ces trois entreprises pour justifier la dépréciation de leurs résultats. CMT, dont les résultats du 1er semestre 2014 étaient déjà en baisse par rapport à ceux de 2013, en raison notamment de la baisse des cours des métaux et de la non récurrence du résultat financier du 1er semestre 2013 dopé essentiellement par la réalisation de plus-values substantielles sur les titres de placement, n'a pas pu redresser la barre durant la seconde moitié de l'année. De ce fait, elle prévoit «des résultats annuels en baisse par rapport à ceux réalisés l'année 2013, sans toutefois montrer de dégradation supérieure à celle enregistrée lors du 1er semestre 2014». Le résultat annuel serait ainsi de l'ordre de 190 MDH à fin 2014. La forte correction des cours des minerais (-22% pour l'argent ; -17% pour la fluorine et -6% pour l'or et le cuivre) a également impacté les indicateurs de Managem, malgré la hausse des volumes de production de cuivre (+70%) et de zinc (+11%), suite au démarrage en 2014 du projet cuprifère d'Oumjrane et à la montée en régime des mines de Jbal Lassal et de Draa Sfar. Au final, le chiffre d'affaires du Groupe devrait légèrement progresser, alors que le résultat net part du groupe serait en retrait d'environ 220 MDH par rapport à 2013. Mêmes causes, mêmes effets : la filiale de Managem, SMI, subit tout autant la dépréciation des cours des métaux et devrait voir son chiffre d'affaires reculer de 150 MDH, pour un résultat net qui se replierait d'environ 260 MDH. Et l'exercice 2015 devrait être tout aussi compliqué pour les minières, si l'on en croit l'étude publiée en janvier dernier par Upline Group. Les analystes de la banque d'affaires estiment, en effet, qu'en termes d'évolution des cours en 2015, «la fin du QE américain (Quantitative easing) impliquerait une baisse de la demande des métaux précieux, notamment dans la perspective d'une hausse des taux aux Etats-Unis». Et «pour les métaux de base, les difficultés de l'économie européenne à sortir de sa léthargie, couplées à la baisse de la demande chinoise, sont des éléments de nature à impacter négativement l'évolution des cours de cuivre», notent-ils. Dans ce panorama peu réjouissant, il y a quand même deux bonnes nouvelles, en attendant d'autres : Maroc Telecom et Attijariwafa bank ont réalisé de bonnes performances (voir pages 7 et 10). L'opérateur historique a réalisé un chiffre d'affaires consolidé de 29,1 Mds de DH, en hausse de 2,1% par rapport à 2013, pour un résultat net part du groupe de 5,8 Mds de DH, en progression de 5,6%. Quant à Attijariwafa bank, il enregistre un produit net bancaire en hausse de 8,8% à 19,4 Mds de DH, et un résultat net part du groupe de 4,4 milliards de dirhams, en amélioration de 5,2%. Mais, avec la multiplication des profit warning, toute la question est de savoir maintenant comment va évoluer la masse bénéficiaire des sociétés cotées. Wait and see