Dotés pour la plupart de stratégies nationales de développement, les pays africains gagneraient à inscrire ces stratégies dans le cadre global du marché international. Cela passe par un mécanisme de coordination de ces stratégies à travers la mise en place de synergies régionales, par une convergence réglementaire et une possibilité de coexistence et de synergies entre les différents hubs en Afrique. La troisième édition du Forum international Afrique développement est un appel à une vision commune de promotion des partenariats économiques entre les différents pays africains. Vivement une 4ème édition du Forum Afrique ! C'est l'impression qui se dégage chez nombre de participants à la 3ème édition du forum organisée par Attijariwafa bank et Maroc Export sous le haut patronage de SM le Roi. Cette édition qui vient de se clôturer en beauté à Casablanca a été marquée par une approche inédite puisque le Forum a connu la présentation du plan de développement économique national de la Côte d'Ivoire, ainsi que celui du Gabon et du Sénégal. C'est dire le caractère international de ce forum qui tout au long de deux jours a réuni 1.700 décideurs économiques et politiques représentant 23 pays dont 17 d'Afrique. D'ailleurs, l'on pouvait constater sur place la qualité des invités et des intervenants. Rien qu'en un peu plus d'une journée, les organisateurs ont recensé plus de 4.500 rendez-vous B to B. «Ces rendez-vous ont, pour la précédente édition du Forum Afrique développement, permis à plus de 40% des entreprises participantes de développer un courant d'affaires Sud-Sud conséquent constitué majoritairement de la coopération économique (import-export) et également des investissements et du transfert de savoir-faire. Autant dire que le bilan partiel des B to B de cette 3ème édition augure de carnets de commandes bien fournis», souligne Mohamed El Kettani, PDG d'Attijariwafa bank, dans son allocution de clôture du forum. Cet événement a connu une grande affluence avec la mise en place de l'espace pays «Marché de l'investissement» qui était un réceptacle des plans nationaux de développement et des grands projets portés par les hauts responsables du Gabon, du Bénin, du Burkina Faso, du Mali, du Cameroun, du Sénégal et de la Côte d'Ivoire. Cet espace a connu une grande affluence, à telle enseigne qu'il fallait se frayer un chemin pour atteindre le stand d'un des pays exposants, poursuit Mohamed El Kettani, dans son allocution. «Chacune de nos contrées manifeste aujourd'hui une volonté pugnace de faire connaître ses feuilles de route et ses dispositifs. Et vous, chers participants, avez bel et bien manifesté une appétence extraordinaire envers l'acte d'investir et d'engager l'effort de développement intra-africain», souligne-t-il. La synergie et la complémentarité à l'honneur Il est un fait incontestable que les différents pays africains, à l'instar du Maroc, se dotent de plans sectoriels avec des actions à même de développer leurs secteurs névralgiques. Dans ce sens, l'une des recommandations qui a émergé des débats lors de ce Forum est que dans un souci d'intégration régionale et de la formulation d'une offre régionale complète et complémentaire, il a été préconisé d'inscrire les stratégies nationales individuelles dans le cadre global du marché international (tant pour l'offre, que les besoins et tenant compte des changements structurels). Comme l'explique le PDG d'AWB, cela impose un mécanisme de coordination de ces stratégies à travers la mise en place de synergies régionales, la convergence réglementaire et la possibilité de coexistence entre les différents hubs en Afrique. Il est clair que l'union fait la force et qu'il est préférable de converger vers une vision commune de promotion des partenariats économiques entre les différents pays africains. Une intégration économique qui serait annonciatrice d'une convergence réglementaire et institutionnelle à même de faciliter l'émergence d'importants marchés africains régionaux, en facilitant les échanges entre ces pays. Seul bémol pour le Maroc est qu'il fait partie d'un sous-ensemble, l'UMA, qui sanctionne l'émergence d'un marché de l'Afrique du Nord. Aussi, le pays souffre-t-il d'une longue attente de la conclusion de l'accord préférentiel avec l'UEMOA, région qui s'accapare pourtant la part du lion des investissements marocains. En attendant, le pays n'hésite pas à offrir une tribune à ces pays venus en nombre participer à ce Forum, dans l'objectif de donner encore et toujours un coup de pouce à la coopération Sud-Sud. Rappelons qu'à l'ouverture du Forum, Mohamed El Kettani avait annoncé la décision d'inscrire le Forum dans une cadence annuelle afin de répondre à la forte demande émanant des opérateurs économiques et franchir une nouvelle étape dans la dynamique de projet au service du développement du continent et de la coopération Sud-Sud. Le PDG d'AWB a également annoncé la création du Club Afrique développement pour animer tout au long de l'année les temps de débats, les temps de rencontres et répondre aux demandes précises de chacun. La mission de ce club est entre autres, la mise en relation en favorisant les rencontres entre opérateurs économiques des différents pays africains mais aussi des missions de découverte. Le club s'assigne comme autre mission l'organisation de rencontres économiques en débattant des problématiques concrètes des chefs d'entreprises desdits pays. Trophées de la coopération Sud-Sud et Prix de l'entrepreneur La cérémonie de clôture du Forum international Afrique développement a été ponctuée de l'attribution des «Trophées de la coopération Sud-Sud». Ainsi, le troisième prix est revenu à la gabonaise d'énergie, GDE, le deuxième prix a été attribué aux Laboratoires Biopharma du Cameroun. Quant au premier prix, il a été décerné à la Société de transformation industrielle (SN SOTICI), premier fabriquant de tube PVC en Côte d'Ivoire. La cérémonie a également connu la remise du «Prix de l'entrepreneur», grande nouveauté de cette 3ème édition. Le Prix de l'entrepreneur pour l'innovation a été remis au Camerounais Marc Arthur Zang pour la société Cardiopad-Himore Medical. Le prix pour l'entrepreneuriat social a été attribué au Marocain Mouhsine Lakhdissi, pour le cabinet de conseil, de design et technologie NEOXIA.