Les derniers chiffres de l'Office des changes montrent que les échanges commerciaux entre le Maroc et le Qatar se chiffraient à 933 MDH l'année dernière avec un net avantage du pays appartenant au Conseil de coopération du Golfe (CCG). Au regard des dernières, initiatives prises, le Maroc compte bien détenir plus de parts de marché au Qatar, notamment dans les secteurs dans lesquels les opérateurs nationaux recèlent des avantages comparatifs avérés. Force est de constater que le partenariat économique entre le Maroc et les pays du CCG (Qatar, Bahreïn, Emirats Arabes Unis, Oman, Arabie Saoudite, Koweït) s'est singularisé ces dernières années par son dynamisme. Pour s'en convaincre, il suffit tout simplement de rappeler que les riches monarchies pétrolières dotées de fonds souverains estimés à des centaines de milliards de dollars, devraient verser au Maroc un don de 5 milliards de dollars sur la période 2012-2016. Cette enveloppe devrait être un réel ballon d'oxygène pour les finances de l'Etat. Toutefois, au chapitre des échanges commerciaux, le constat semble moins reluisant au regard des immenses potentialités dont recèlent le Maroc et le Qatar. Les derniers chiffres de l'Office des changes font état de 933 MDH en 2013 même s'il convient de souligner que ces échanges s'inscrivent dans une tendance haussière par rapport à 2012 (+26%). Autres données qui montrent que les relations commerciales entre les deux partenaires n'ont pas encore atteint leur vitesse de croisière, le Qatar était seulement le 91ème client du Maroc l'année dernière et son 42ème fournisseur. Cela dit, les échanges commerciaux entre les deux Etats peinent en partie à cause de leur manque de diversification. Les importations du Maroc constituaient près de 92,5% du total des échanges en 2013. Ce qui montre clairement que le Qatar tire son épingle du jeu dans l'actuelle physionomie des relations commerciales avec le Royaume qui n'avait exporté que pour 70 MDH vers ce pays. Les importations marocaines en provenance du Qatar concernent en grande partie les hydrocarbures même si les Qataris comptent à l'avenir expédier vers le pays d'autres composants (aluminium, plastique, produits hospitaliers et d'hygiène). Toutefois, le Maroc entend bien redessiner cette configuration pour voir ses expéditions vers le Qatar augmenter. En cela, il dispose de nombreux avantages comparatifs avérés dans les domaines de l'agroalimentaire, des technologies de l'information et de la communication, de la pharmacie, du textile, du conseil, des BTP, de l'audiovisuel, etc. Le sursaut ! Le dynamisme du marché qatari n'est plus à démontrer vu l'appétence des Qataris pour la consommation, aiguisée par leur fort pouvoir d'achat avec un PIB de 98.986 dollars par habitant. Ce qui est une réelle opportunité pour les exportateurs et les opérateurs marocains oeuvrant dans les secteurs suscités. Conscient de cette aubaine, l'offensive économique du pays sur le marché qatari est de plus en plus perceptive. A ce titre, il est important de souligner que sous l'égide du ministre délégué au Commerce extérieur, Mohamed Abbou, 32 entreprises marocaines opérant dans des domaines aussi différents les uns des autres, effectuaient à l'heure où nous mettions sous presse une mission commerciale à Doha. Ce déplacement s'inscrit dans la droite ligne d'amplifier les flux des échanges commerciaux et le développement du partenariat entre les entreprises marocaines et qataries. Au-delà de cette visite qui a pour challenge d'augmenter les parts de marché nationales sur ce marché du Golfe, il est important de noter que le Maroc peut aisément capitaliser sur son positionnement privilégié en raison de sa proximité avec l'Europe et sur le savoir-faire de son tissu industriel pour davantage attirer les IDE qataris. Car ces derniers peuvent avoir un important effet de levier sur l'expansion des entreprises nationales. Les IDE qataris au Maroc se diversifient Les IDE des pays du CCG étaient très souvent captés en premier lieu par le secteur immobilier. Toutefois, d'autres secteurs semblent de plus en plus attractifs aux yeux des investisseurs qataris. A ce titre, il convient de citer deux domaines à haute valeur ajoutée que sont les télécommunications et l'activité bancaire. A cela, il faudrait aussi ajouter que le Maroc et le Qatar ont récemment conclu des conventions dans le secteur de l'agriculture. Pour rappel, en août 2014, le Qatar avait octroyé un don de 136 millions de dollars au Maroc pour soutenir son agriculture. Cette enveloppe a financé deux projets de développement dans les domaines de l'irrigation et le développement des parcours et la gestion de la problématique de la transhumance. Cette enveloppe est d'autant plus importante que la filière agroalimentaire et agriculture constitue un pan crucial pour les exportations nationales. Ce secteur a généré à l'export près de 26,5 Mds de DH à fin septembre 2014.