Trente-neuf ans sont passés depuis que le Maroc a récupéré ses territoires spoliés du Sahara. La Marche verte, organisée en secret par Feu Sa Majesté Hassan II et lancée officiellement à partir du 16 octobre 1975, avait cette particularité d'être pacifique et populaire ! Pas moins de 350.000 volontaires y avaient participé, un Coran à la main et la foi chevillée au corps. Nous célébrons ce jeudi 6 novembre le 39ème anniversaire d'un événement majeur, par lequel le Maroc contraignit l'Espagne à rétrocéder le Sahara, dit «Occidental» qu'elle occupait des décennies durant et qu'il revendiquait au nom de la loi et du droit. Le 6 novembre est depuis 1975 une date mémorable que nous célébrons avec dignité et une foi inébranlable. Elle s'inscrit dans le cadre des commémorations historiques qui ont valeur de symbole. D'une part, parce que notre pays renouait avec sa mémoire historique, et, d'autre part, parce qu'il parachevait plus ou moins son intégrité territoriale au Sud, dans l'attente de récupérer ses territoires occupés au Nord par la même Espagne. La Marche verte fut un chef-d'oeuvre stratégique, en termes de conception, d'organisation, de logistique, d'encadrement, de déclenchement et – plus significatif encore – de volonté politique. Le Roi Hassan II en était l'exclusif artisan, l'initiateur à la vision politique incomparable qui sut à la fois mettre en oeuvre un événement grandiose et en mesurer sa portée mondiale. Les conditions dans lesquelles la Marche verte avait été organisée supposaient une vigilance intellectuelle, exigeaient également le secret total - et de fait, seules quelques personnalités étaient associées à l'événement, dont notamment SM Mohammed VI, alors Prince Héritier - et une perspicacité à toute épreuve. Force nous est de dire que le défunt Roi en fit preuve. La Marche verte était l'aboutissement d'un processus politique, couronnant de patients et laborieux efforts, défiant aussi l'intransigeance du général Franco qui incarnait la suprême hostilité antimarocaine. Agonisant, il mourut le 19 novembre 1975 et ne put assister au retour au Maroc de ses territoires, négocié âprement dans la foulée par les deux gouvernements. Une navette entre Agadir et Madrid, des délégations en déplacement, avaient abouti – alors que le Caudillo luttait contre la mort et s'apprêtait à rendre l'âme – à l'accord de Madrid, signé le 14 novembre entre le Maroc, l'Espagne et la Mauritanie, considérée comme «partie prenante» dans l'affaire et qui a récupéré la partie méridionale du Sahara, à savoir Tiris al-Gharbia. Le 14 août 1979, soit quatre après la Marche verte, face aux agressions lancées par le polisario et soutenues par l'Algérie, le Maroc récupéra cette partie méridionale du territoire convoitée par les séparatistes et mit fin à leurs incursions en dressant un mur. L'intégrité territoriale du Royaume, en ce qui concerne les provinces du Sud, fut parachevée et le fil conducteur de cette épopée était notamment constitué par la Marche verte qui, le temps passant, constituera toujours l'un des événements exceptionnels de l'histoire du Maroc. La Marche verte restera l'exemple parfait de ce que la volonté d'un Roi – Hassan II en l'occurrence – et l'adhésion spontanée d'un peuple, pouvaient illustrer comme une symbiose. Commentateurs, historiens, chroniqueurs ne cessent de raviver le souvenir de cette épique démonstration pacifique. Les jeunes générations du Maroc gagneraient en effet à s'en inspirer pour revivifier le nationalisme marocain, fer de lance du combat pour la liberté et l'unité.