Les valorisations du marché commencent à effleurer les moyennes historiques qui sont jugées élevées. Le P/E du marché se situe entre 17 et 23 (selon les critères d'estimation) contre une moyenne historique de 18. En définitive, et malgré le fait que les valorisations des années 2002 à 2005 restent encore lointaines et laissent du potentiel de croissance pour le marché, une correction à court terme serait souhaitable afin de ne pas pénaliser la place casablancaise dans les benchmark internationaux. Il est vrai que raisonner en moyenne, surtout dans un marché étroit comme celui du Maroc, renvoie des informations peu exploitables. Ainsi, et comme le soulèvent encore une fois les analystes de CDG Capital, raisonner en nombre de valeurs aux P/E au-dessus ou en dessous de la moyenne est plus significative. A ce titre, les analystes du courtier notent que pour les P/E prévisionnels des analystes, un tiers est au-dessus, tandis que les deux tiers sont en deçà en 2013. «Globalement, cette répartition est constante, mais nous notons toutefois un pessimisme montant des analystes qui ont haussé le P/E estimé des valeurs au fil des années». En d'autres termes, un pessimisme qui continuera à se manifester même cette année à cause de la hausse des cours plus rapide que celle des bénéfices. Situation peu réconfortante pour la suite des événements. Mais le plus «déplorable» dans cette situation est l'image de la place casablancaise aux yeux des investisseurs internationaux pour lesquels ce marché est jugé de plus en plus cher. Une situation plus propice aux placements spéculatifs, plutôt qu'aux prises de participation à long terme. A ce titre, l'agence Bloomberg prévoit une baisse du Masi en fin d'année pour ramener son niveau de P/E de 18,8 à 15,5, offrant au Maroc la cinquième position en termes de cherté au lieu de la troisième actuellement dans la région MENA. Cela dit, CDG Capital relativise cette comparaison en prenant en compte l'attractivité du marché monétaire de certains pays de la région, ce qui profite à leurs marchés actions : «ce désavantage en termes de valorisation trouve une explication potentielle dans les taux directeurs de ces différents pays. Leurs niveaux bas incitent aux placements dans le marché action du fait de la disponibilité de cash à taux intéressants et fait que leurs places soient relativement surachetées». Au final, dans un contexte où les fondamentaux ne sont pas tous au vert (sans pour autant être au rouge), le marché gagnerait plus à corriger à court terme, histoire d'améliorer la perception de cherté chez les investisseurs et leur permettre de prendre place dans la tendance haussière entamée cette année. Cette correction ne remettrait pas en cause la perspective d'une bonne année 2014. En effet, en dépit du fait qu'il soit difficile de perdre 10% en deux mois, le marché bénéficie en plus de l'avantage statistique de l'effet janvier. Ce dernier laisse présager que le marché a 83% de probabilités de hausse cette année. Car, entre 1992 et 2013, seulement trois années ont clôturé à l'encontre du mois de janvier. Etant haussier en 2014, le mois de janvier devra faire effet. Autre constat relevé par CDG Capital : la performance moyenne du marché après un janvier haussier est de 21,2%. Il y a de la marge.