L'AMT de Tanger est devenu un événement important pour la filière automobile au Maroc. La 4ème édition, qui a réuni les professionnels de la première monte (constructeurs, équipementiers, opérateurs logistiques et prestataires de services), s'est soldée par la signature de plusieurs contrats d'investissement. Le Maroc avance à grand pas dans le développement de l'industrie automobile. La 4ème édition de l'Automotive meeting Tanger (AMT) a confirmé ce constat. L'événement a suscité l'intérêt de plusieurs professionnels nationaux et étrangers avec la présence de 450 participants. «Le secteur de l'automobile s'engage dans une forte dynamique de croissance. Cette évolution sera soutenue par le plan d'accélération industrielle», souligne Moulay Hafid Elalamy ministre du Commerce, de l'industrie et de l'Economie numérique. Et d'ajouter «cette nouvelle stratégie a été conçue pour apporter des réponses concrètes aux défis qui se posent actuellement à l'industrie marocaine et a pour vocation de faire fructifier les succès enregistrés et d'imprimer un rythme plus soutenu à la croissance du secteur pour conforter sa place parmi les nations émergentes. Pour ce faire, des actions concrètes ont été initiées que ce soit en termes d'appuis financiers avec la création du Fonds de développement industriel, de préparation du foncier industriel ou encore d'appui en matière de formation, tout a été pensé pour doter l'industrie des moyens qui lui permettront de concrétiser ses ambitions de mise à niveau, de développement et d'internationalisation». Pour sa part, Mohamed Boussaid, ministre de l'Economie et des Finances, insiste sur l'intérêt que porte l'Etat pour développer les nouveaux métiers du Maroc. «L'essor de l'industrie automobile est réalisé grâce au partenariat exemplaire entre le public et le privé et l'engagement responsable des acteurs concernés. Le projet de Loi de Finances 2015 a fait la part belle au nouveau plan d'accélération industrielle. Le Maroc a fait de l'industrialisation une priorité permettant la création d'emplois et de richesses. Considéré comme un pilier clé de l'économie marocaine, le secteur automobile ne cesse de progresser pour devenir, depuis le début de l'année en cours, le premier poste exportateur de notre pays». Dans son intervention, Hakim Abdelmoumen, président de l'Association marocaine pour l'industrie et le commerce automobile (Amica) a mis en exergue le grand bond réalisé par le secteur. «Nous étions en période de test, en 2012. En 2014, nous sommes en phase d'implantation. Pour illustrer mes propos, parmi les 13 contrats d'investissements signés, plusieurs équipementiers se sont engagés à ouvrir leur deuxième, voire leur troisième unité, à l'image de Yazaki, Lear, ou GMD», indique-t-il. Il est à souligner que les exportations automobiles au Maroc ont atteint 31 Mds de dirhams en 2013, contre 25,2 milliards de DH en 2012, occupant le 2ème rang des secteurs exportateurs et le 1er rang des pays exportateurs de véhicules dans la zone MENA. Il est prévu d'avoisiner les 40 Mds de DH à l'horizon 2015. Cet essor de la branche automobile est dû en partie à l'impulsion de l'usine de Renault Maroc. «Le développement du site de Renault de Tanger est conforme au programme. Nous allons doubler nos volumes en 2014 par rapport à 2013 pour avoisiner les 200.000 voitures. Nous allons dépasser la 250.000ème voiture exportée», affirme Jacques Prost, DG de Renault Maroc. Il est à souligner que l'industrie automobile est en train de monter en puissance. Elle commence à exprimer de nouveaux besoins comme la fourniture de ses équipements. Il y a donc des besoins de rang 1, rangs 2 et 3 que les sous-traitants peuvent satisfaire en approvisionnant les constructeurs en composants, en sous-ensembles et autres fournitures tant pour la maintenance que pour le service. 13 contrats d'investissement pour 1,5 Md de DH L'AMT a connu la signature de 13 contrats d'investissement portant sur une enveloppe globale de 1,5 Md de DH et la création de 5.400 emplois. Le ministère a signé avec l'Amica, cinq contrats de performance. Ils établissent la feuille de route qui fixe les engagements mutuels à la fois du gouvernement et des opérateurs, avec des propositions de valeurs spécifiques à chaque écosystème. C'est le cas, par exemple, des primes de subvention qui peuvent atteindre jusqu'à 30% du montant de l'investissement pour les métiers pionniers et le développement du foncier locatif avec la contribution du Fonds Hassan II pour le développement économique et social. Sur les 275 hectares réservés à l'industrie l'automobile, une assiette de 95 hectares sera engagée dans le cadre des écosystèmes. 4 écosystèmes sont mis en place pour les équipementiers. Il s'agit du câblage automobile, de l'intérieur du véhicule et des sièges, du métal-emboutissage et des batteries automobiles. Ces écosystèmes permettront d'ici 2020 de multiplier par 2,5 les exportations du secteur, d'augmenter le taux d'intégration locale de 21 points en le faisant passer de 45 à 65%, et de créer plus de 56.000 nouveaux emplois. Pour la catégorie des constructeurs, l'ambition est de fédérer des groupes d'entreprises autour de leaders du secteur qui joueront le rôle de locomotives et favoriseront la démultiplication de l'investissement et la montée en valeur dans les filières.