4 premiers écosystèmes sont mis en place. Relevant de la catégorie des équipementiers, ils concernent le câblage automobile, l'intérieur véhicule & sièges, le métal/emboutissage et les batteries automobiles. Pour huiler cette dynamique, 13 contrats d'investissement et 5 contrats de performance ont été signés. Le secteur de l'automobile n'a jamais connu dynamique aussi vigoureuse. Sa feuille de route, telle que tracée dans le Plan de l'accélération industrielle (PAI), est bel et bien mise en oeuvre. En témoigne, le lancement officiel des quatre premiers écosystèmes automobiles, mercredi 29 octobre, à Tanger, à l'occasion de la 4e édition de l'Automotive Meeting Tangier-Med. «Je suis, particulièrement fier de procéder, aujourd'hui, en présence d'une assemblée aussi riche d'acteurs institutionnels, économiques, de chefs d'entreprises et de partenaires, à la conclusion des premiers contrats de performance des écosystèmes identifiés et structurés dans le cadre du PAI», c'est en ces termes que s'est prononcé, à cette occasion, le ministre de l'Industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique, Moulay Hafid Elalamy. Et ce en présence de Mohamed Boussaid, ministre de l'Economie et des finances. Ces écosystèmes, qui se déclinent globalement autour de deux principaux acteurs du secteur, à savoir les équipementiers et les constructeurs automobiles, portent, dans un premier début, sur la première catégorie, et c'est du câblage automobile, de l'intérieur véhicule & sièges, du métal/emboutissage et des batteries automobiles qu'il s'agit. «La mise en œuvre de ces 4 écosystèmes permettra, d'ici 2020, de multiplier par 2,5 les exportations du secteur, d'augmenter le taux d'intégration locale de 21 points en le faisant passer de 45 à 65%, et de créer plus de 56.000 nouveaux emplois», fait entendre le ministre. Avec cet objectif de création d'emplois, ces 4 écosystèmes, à eux seuls, réaliseront près de 63% de l'objectif global fixé au secteur à l'horizon 2020. Les autres catégories d'écosystèmes sont en phase de structuration. Elles seront lancées au fur et à mesure. D'ailleurs, pour bien huiler cette dynamique, 13 contrats d'investissements ont été signés pour une enveloppe globale de 1,4 MMDH. Parmi les signataires figurent des équipementiers pionniers, à l'image du câbleur japonais, Yazaki qui ouvre sa troisième usine dans la ville de Meknès et injecte 138 MDH dans son unité de Tanger, ainsi que la société GMD qui mobilise 44,92 MDH dans ses activités d'injection plastique et d'emboutissage à Tanger. À terme, ces contrats d'investissement permettent la création des 5.400 premiers emplois. S'y ajoutent les 237 emplois prévus dans les deux protocoles d'accord signés, à la même occasion avec les sociétés Alfagomma et Acome. Pour réussir le déploiement de ce chantier, le ministère a signé avec l'AMICA, cinq contrats de performance. Ils établissent la feuille de route qui fixe les engagements mutuels à la fois du gouvernement et des opérateurs, avec des propositions de valeur spécifiques à chaque écosystème. C'est le cas, par exemple, des primes de subvention qui peuvent atteindre jusqu'à 30% du montant de l'investissement pour les métiers pionniers et le développement du foncier locatif avec la contribution du Fonds Hassan II pour le développement économique et social. À ce niveau, il est à souligner que sur les 275 hectares prévus dans le foncier réservé à l'industrie l'automobile, une assiette de 95 hectares sera engagée dans le cadre des écosystèmes. La part belle pour la région Kenitra qui s'accapare à elle seule 42,5 hectares. Elle est suivie par Tanger 35,5, le Grand Casablanca 15 et Fès 5 hectares. Les deux autres contrats portent, eux, sur la mise en place d'un Centre d'études, d'essais et de développement ainsi que sur la formation de 90.000 profils adaptés aux besoins spécifiques du secteur. En contrepartie de ces aides, les opérateurs s'engagent à réaliser les objectifs fixés par le PAI pour l'automobile en termes, notamment, de création d'emplois, de valeur ajoutée et de capacités d'exportation. Hakim Abdelmoumen Président de l'AMICA «L'édition 2014 se distingue de ses précédentes» Les ECO : Pour la première fois, lors d'une édition AMT, des investissements ont été paraphés pour des montants très importants. Est-ce la particularité de cette édition? Hakim Abdelmoumen : Entre autres, oui. L'édition 2014 se distingue des précédentes éditions. Prenons par exemple l'édition 2012. À cette époque-là, nous arrivions dans un secteur qu'il était primordial de prendre en main. Nous avions un constructeur qui a démarré ses activités avec quelques équipementiers qui sont venus avec un tissu de sous-traitance différent. Ces équipementiers, surtout ceux du rang 1, étaient venus faire des essais au Maroc. Je parle d'«essais» parce que lorsqu'ils viennent monter une unité, cela ne veut pas dire qu'ils se sont installés. C'est lorsqu'ils implantent d'autres unités que l'on peut évoquer une installation. Par conséquent, on peut dire que nous étions en phase de test, en 2012. En 2014, nous sommes en phase d'implantation. Pour illustrer mes propos, parmi les 13 contrats d'investissements signés, plusieurs équipementiers se sont engagés à ouvrir leur deuxième, voire leur troisième unité, à l'image de Yazaki, Lear, ou GMD. L'année 2012 était aussi l'année du diagnostic. En effet, la très grande majorité des équipementiers s'approvisionne (jusqu'à 90% de leur achats) à l'import. Ils n'achètent pratiquement rien sur le marché. Il y a aussi des grands noms de l'industrie automobiles comme Valeo ou Snop emboutissage qui estimaient à cette époque qu'ils n'étaient pas compétitifs, étant donné qu'ils opéraient seulement dans l'assemblage, dépourvus d'une véritable chaîne de valeur. Ce sont ces points qui ont rendu fertile le terrain que nous avons travaillé. . Entendez-vous, par «réorganisation du secteur», les écosystèmes qui viennent d'être lancés par le ministère de l'Industrie? Effectivement. Comme il s'agit de réorganiser une filière à composantes à part entière, le ministre de l'Industrie vient de lancer quatre écosystèmes concentrés principalement sur le câblage, le métal l'emboutissage, l'intérieur véhicule et sièges et les batteries automobiles. Nous avons travaillé sur une vingtaine d'écosystèmes, mais avons décidé finalement de n'en retenir que quatre. Etant donné qu'il s'agit d'une première catégorie, l'idée est de laisser la démarche mûrir un peu. Les autres catégories seront lancées au fur et à mesure. Désormais le câblage, la plasturgie, la batterie vont opérer dans des groupes homogènes, l'objectif à terme étant de réaliser 90.000 postes d'emplois à l'horizon 2020. Là, il faut signaler que sur ces 90.000 emplois, 56.500 seront engagés dans les quatre écosystèmes, dont 5.800 emplois assurés dans les deux mémorandums et les 13 contrats d'investissement signés hier. La vague des investissements L'industrie automobile s'attend, pour cette année, à un chiffre d'affaires à l'export de 40 MMDH contre 32 MMDH en 2013 (+20%). Une appréciation qui s'explique par la montée en cadence impulsée par l'usine Renault-Nissan de Tanger, ainsi que par tous les équipementiers qui qui s'y greffent. «Aujourd'hui, certaines multinationales qui s'installent au Maroc réalisent un volume d'activité à l'international qui équivaut 4 à 5 fois le chiffre d'affaires de tout le secteur automobile au Maroc. Nous œuvrons donc pour fidéliser ces investisseurs», souligne Hakim Abdelmoumen, président de l'AMICA. Et d'ajouter: «L'exemple le plus concret, nous l'avons vécu, lors de l'inauguration de l'AMT 2014. Le ministère de l'Industrie a signé 13 contrats d'investissement importants pour un total de 1,4 MMDH dans l'automobile, avec d'autres projets d'intention d'investissement pour deux autres grandes sociétés. C'est dire finalement qu'une vague des investissements est en cours», a-t-il conclu.