* Le vote du projet de loi sur l'immobilier locatif et la réforme de la réglementation des assurances, qui doivent dynamiser la mobilisation des fonds propres au profit de l'investissement hôtelier, sont impérieux pour la Vision 2010. * En dépit des avancées réalisées en la matière, la Vision 2010 n'est pas immuable et des suggestions restent les bienvenues pour une accélération du processus. Lentement mais sûrement, la stratégie initiée par Adil Douiri, ministre du Tourisme et de l'artisanat, commence à donner les fruits escomptés. Aujourd'hui, toutes les forces sont mobilisées avec pour leitmotiv de drainer 10 millions de touristes à l'horizon 2010. De l'avis des opérateurs, la Vision 2010 est de plus en plus crédible ; mais les plus sceptiques estiment que vu la cadence actuelle, la date fatidique de 2010 risque d'être reportée. D'après Jalil Benabbès-Taârji, président de la Fédération Nationale du Tourisme, « Les objectifs de la vision 2010 sont réalisables, mais sur une décennie qui n'a réellement démarré qu'en 2002 puisque l'exécution n'a véritablement commencé qu'au lendemain de la signature de l'accord d'application, le 29 octobre 2001 : rendez-vous donc pour décembre 2011 ! ». Mais il s'empresse d'ajouter : « Nous avons de bonnes raisons d'être optimistes et davantage encore si les deux derniers engagements sont respectés, à savoir le vote du projet de loi sur l'immobilier locatif et la réforme de la réglementation des assurances qui doit dynamiser la mobilisation des fonds propres au profit de l'investissement hôtelier. Il restera quelques chantiers d'accompagnement qui nous tiennent à cur, comme la réforme de la fiscalité locale qui est en statu quo et en retrait par rapport aux engagements du gouvernement». Afin de mener à bien cette mission, les responsables se sont attelés à revoir leurs copies en matière de réglementation des agences de voyages devenue obsolète. Les guides et les accompagnateurs verront également une remise à plat des textes réglementant leur activité. La labélisation des différents métiers, le code de déontologie sont à l'ordre du jour. Dans cette même dynamique, les CRT sont devenus des acteurs incontournables. Les pouvoirs publics peuvent également se targuer d'avoir créé, depuis un an, l'Observatoire du tourisme dont la mission est de mettre à la disposition des opérateurs les chiffres et les agrégats relatifs au secteur. Par ailleurs, force est de constater qu'au cours des deux dernières années, le secteur du tourisme est devenu le premier pourvoyeur de devises. De 11 milliards en 1995, le secteur est passé à 41 milliards en 2005, avec une croissance de 18% par rapport à 2004. 2005 a été aussi l'année de l'Open Sky ; et si on prend le cas de l'aéroport de Marrakech, celui-ci a dépassé, pour la première fois, les 2 millions de passagers par an. Une mise au point sur les réalisations De l'avis des opérateurs aussi bien nationaux qu'étrangers, la Vision 2010 est désormais sur les rails. Selon eux, la concertation public-privé est aujourd'hui une réalité. Mieux encore, la détermination des pouvoirs publics et l'engagement fort des opérateurs sont à la source de cet optimisme. Cette confiance en l'avenir se concrétise également par le biais de l'introduction en Bourse de lentreprise touristique. Mieux encore, cette introduction est une preuve tangible que le secteur retrouve ses lettres de noblesse et qu'il s'agit d'un gisement de développement et de progrès social inestimables. Si on prend à titre d'exemple le Plan Azur, on peut dire que c'est aujourd'hui une réalité palpable. Pour la Plage Blanche, c'est 24.000 lits hôteliers dont 2.000 pour l'immobilier avec un investissement de 1 milliard. Concernant Taghazout, cette station sera dotée d'une capacité totale de 21.000 lits pour un investissement de 1 miliard. Mogador est aménagé par un consortium étranger avec une capacité de 3.900 lits. Lixus a été lancé en février de cette année, attribué à un groupe belgo-hollandais pour un montant de 560 millions d'euros et dont l'ouverture est prévue à fin 2007. Cette revue des différents produits inscrits dans la Vision 2010 met en exergue une volonté commune de créer des stations nouvelle génération positionnées différemment. Toutefois et en dépit des avancées réalisées en la matière, la Vision 2010 n'est pas immuable et des suggestions restent les bienvenues pour une accélération du processus. D'après le président de la Fédération Nationale du Tourisme, « Nous privés, avons encore de gros efforts à faire pour mieux nous structurer et maintenir le leadership sur une ambition nationale qui est issue de nos rangs et dont nous sommes fiers mais également responsables. Nous devons travailler notre représentativité et notre crédibilité. C'est une de mes priorités pour ces derniers mois de mon mandat». L'autre volet à développer pour atteindre les objectifs assignés à la Vision 2010 : la formation qui reste toujours pointée du doigt et qui compte énormément dans la stratégie du ministre du Tourisme.