Pas de surprise en tout cas. En effet, il n'existe pas de grande différence entre le PLF 2014 puisque la note de cadrage repose essentiellement, et toujours, sur les équilibres macroéconomiques, l'encouragement des exportations, la lutte contre les déclarations tarifaires incomplètes... On s'inscrit dans la continuité. Si la loi de cadrage du Chef de gouvernement appelle de ses voeux à la dynamisation de l'économie et l'accélération des réformes, il faut attendre ce qui sera proposé ! Depuis son arrivée aux manettes, le Parti justice et développement qui avait promis monts et merveilles, nous a habitué aux coupes et restrictions budgétaires (sic), aux ponctions dans les hauts salaires pour financer la cohésion sociale et la décompensation partielle comme principales orientations stratégiques, avec tout ce qui s'ensuit comme surenchérissement du coût de la vie ! Ces orientations procèdent du fait que le pays qui a longtemps vécu de manière fastueuse, est arrivé au bord de l'asphyxie financière. Pourtant, trois années plus tard et à «deux» pâtés de maisons de la fin de ce mandat, les résultats demeurent mitigés comme nous l'avons souvent rappelé sur nos colonnes. D'ailleurs, le Roi a clairement souligné dans son discours adressé le 30 juillet dernier à la nation à l'occasion de la Fête du Trône, qu'il relève «lors de mes tournées d'information, certaines manifestations de pauvreté et de précarité, comme je note l'ampleur des disparités sociales entre les Marocains». S'il est injuste de tout mettre sur le dos de ce parti ou de la coalition gouvernementale qu'il dirige, il n'en demeure pas moins que des espoirs ont été fondés sur la capacité de cette formation politique à opérer une rupture avec le passé. Faut-il déchanter ? En tout cas, il n'y aura certainement pas la rupture espérée car le PLF 2015 ressemble beaucoup au PLF 2014, surtout en matière de soutien des exportations vers les marchés arabe et africain. Idem pour les importations, les deux notes de cadrage envoyées par le Chef du gouvernement aux différents départements ministériels se ressemblent comme deux gouttes d'eau relativement à la lutte contre les déclarations tarifaires incomplètes. Bien que la note de 2015 évoque une vision novatrice en faveur d'un développement durable et global qui garantit les équilibres sociaux, sectoriels et macroéconomiques ; Il est difficile de trop s'y fier puisque l'essentiel des piliers du PLF 2015 s'inscrivent dans la continuité. Et c'est sans surprise que la note relève «la nécessité de poursuivre la mobilisation, ayant permis jusqu'à présent de maîtriser le déficit financier, afin d'assurer un suivi minutieux à même de garantir l'équilibre des finances publique». A cet effet, la lettre de cadrage souligne la nécessité de réduire au strict minimum les dépenses courantes de l'administration à travers la mise en oeuvre du programme de l'efficacité énergétique, l'utilisation des énergies alternatives et la maîtrise des dépenses relatives aux constructions et aux logements administratifs, notamment les dépenses de location. Et comme à deux reprises précédemment, le Chef du gouvernement a encore appelé à la rationalisation des dépenses d'investissement, désormais tributaires de la capacité de réalisation des objectifs escomptés, ce qui ne sera pas sans conséquences sur certains secteurs comme le BTP. Une approche classique qui demeure cantonnée à fixer les dépenses en fonction des recettes. Pour des lendemains enchanteurs, on repassera ? Pas forcément ! Puisque le tableau de bord est disponible grâce à une politique sectorielle en développement, il faut juste un bon pilote et un stratège qui sache inscrire le tout dans une stratégie de croissance économique, politique et sociale globale ! Ce rôle incombe au Chef du gouvernement qui est dans l'obligation de ne pas perdre de vue la croissance au profit des réformes comme la décompensation ou l'augmentation des impôts. Pour cela, il faut trouver la formule magique, bien que n'est pas «Panoramix» qui veut.