La lagune de Marchica est officiellement dépolluée. A l'occasion des journées de l'environnement qui ont démarré le 7 juin à Nador, l'Agence pour l'aménagement du site de la lagune de Marchica (AASLM) a présenté les grands chantiers de dépollution menés depuis 2010. Point d'orgue de cette cérémonie, l'arrivée du bateau battant pavillon suisse, le PlanetSolar, plus grand vaisseau solaire au monde, qui a amarré sur les berges de la lagune. Récit d'un miracle écologique. Un désastre écologique : voilà ce qu'était la lagune de Marchica au large de Nador, jusqu'en juillet 2009, date à laquelle SM le Roi effectua une visite au site et donna ses instructions pour le lancement des travaux de dépollution et de réaménagement. Cinq années plus tard, les déchets ménagers et industriels qui s'amoncelaient sur la lagune, l'une des plus importantes du pourtour méditerranéen, ont laissé place à une eau bleu clair et à une faune et une flore ressuscitées, en témoignent les nombreux cormorans et flamands roses qui ont repeuplé le site. C'est un véritable miracle qui a eu lieu, rendu possible grâce aux efforts de l'Agence pour l'aménagement du site de la lagune de Marchica (AASLM), et de son Directeur général, Saïd Zarrou, un homme aussi passionné que passionnant, littéralement habité par ce projet. Le 7 juin 2014 aura été l'occasion pour les acteurs du projet Marchicamed et la ville de Nador dans son ensemble, de «célébrer la lagune et son retour à la vie», selon les termes de S. Zarrou dans un discours émouvant devant un parterre de journalistes, de responsables, d'hommes d'affaires, d'universitaires et de «people», nationaux et internationaux. La tâche n'était pas mince. Les travaux de dépollution et d'assainissement ont nécessité une enveloppe de 1,5 milliard de dirhams : 400 millions de DH pour l'ouverture d'une nouvelle embouchure entre la Méditerranée et le bassin, 400 de DH millions pour la nouvelle station d'épuration, 400 de DH millions pour l'aménagement d'une décharge. Le reliquat de 300 millions de DH est réservé à l'entretien de la lagune. Près de 700 personnes issues de la région de Nador ont oeuvré au nettoyage, mètre par mètre, de la lagune et de ses berges sur une distance de 90 kilomètres. Ce sont plus de 5.000 tonnes de déchets plastiques qui ont été récupérés puis recyclés. Cette première phase de dépollution et d'assainissement a été le prélude à la volonté de Marchicamed de réaliser pour toute la région un programme intégré pour le développement durable du grand Nador. Le mot d'ordre de ce programme d'envergure est, selon l'expression de S. Zarrou, «de transformer les nuisances en plaisance». Concrètement, cela s'est traduit par la transformation de l'ancienne décharge de lavage des minerais de fer en académie de golf, mais aussi par la transformation des anciennes lagunes d'eaux usées en un parc d'oiseaux de 74 ha qui devrait faire le bonheur des quelques 2 millions de passionnés d'ornithologie que compte le continent européen. A ce titre, les responsables de Marchicamed ne cachent pas leur intention de faire de la région une destination-phare de l'écotourisme. L'arrivée du PlanetSolar, le plus grand bateau au monde, fonctionnant à l'énergie photovoltaïque, sur les berges de la presqu'ile d'Atalayoun, aura été le point d'orgue de cette journée. Et cette arrivée est tout sauf un hasard. Elle est le gage de la valeur hautement écologique de ce site, et coïncide avec la volonté affichée de l'AASLM de le classer en tant que site de recherche pour le bassin méditerranéen. L'arrimage de cet ambassadeur itinérant des énergies renouvelables «témoigne de la réussite des chantiers et des efforts déployés et surtout de la valeur de ce site d'exception», estime S. Zarrou. Une sorte de paradis pour chercheurs, scientifiques et universitaires. Des échanges ainsi que des partenariats entre Marchicamed et l'équipe du PlanetSolar sont prévus durant les 15 jours de présence du PlanetSolar sur les berges d'Atalayoun. En outre, le retour à la vie de la lagune de Marchica fait déjà des émules. Ainsi, on apprend que l'expertise développée par l'AASLM est en passe de s'exporter en Afrique, notamment à Abidjan. La métropole ivoirienne dispose en effet d'une lagune dans un bien piteux état et fortement polluée. Les autorités ivoiriennes se sont montrées très intéressées par l'expérience nadorienne. Plusieurs rencontres ont eu lieu récemment à Abidjan qui pourraient déboucher sur un programme pour sauver la lagune Ebrié. Maintenant que la phase de dépollution est achevée, le management de l'agence se lance dans le déploiement d'un vaste plan d'action étalé sur un septennat (2014-2020). Ce redéploiement structurel devrait permettre l'émergence du Grand Nador comme pôle de compétences et de compétitivité mobilisant une enveloppe budgétaire globale de 3 milliards de DH, destinée à l'aménagement urbain de Marchica ainsi que les quartiers alentours. En somme, le projet entre dans sa phase de «bétonnage», c'est-à-dire la construction de résidences touristiques, d'un hôtel 5 étoiles à alimentation solaire et intégrant le maximum d'énergies renouvelables dans son fonctionnement, mais aussi la cité des deux mers, véritable havre de paix pour écologistes et amoureux de la nature. D'ailleurs, S. Zarrou martèlera à maintes reprises, comme pour dissiper tout malentendu, que Marchica n'est pas un projet immobilier, et encore moins un complexe touristique de plus. C'est une nouvelle vision, une nouvelle manière de voir et de concevoir les choses, un programme intégré pour le développement durable du grand Nador» A.E Le PlanetSolar Du 7 au 14 juin 2014, à l'occasion des journées environnement de la Marchica, PlanetSolar, le plus grand vaisseau solaire mondial, fait escale à Nador, au sein de la lagune. Outre la sensibilisation à la nécessité de mettre l'énergie solaire au service du développement et du bien-être communautaires, cette visite a pour objectif la signature de partenariats stratégiques entre PlanetSolar, l'AASLM et les différents intervenants du secteur (ministères, MASEN...) pour le développement de l'énergie solaire dans le cadre de l'aménagement du site. Il a fallu 64.000 heures de travail pour réaliser cette oeuvre écologique qui consomme 0 litre d'essence et émet 0 gramme de CO2. PlanetSolar peut accueillir 60 personnes quand il est à l'amarrage et dispose de six cabines et neuf couchettes. En 2012, il a achevé le tour du monde en 584 jours de navigation. BRÈVES APM Terminals Tangier fête la Journée mondiale de l'environnement APM Terminals Tangier a organisé récemment sur son terminal un évènement spécial à l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement initiée par l'Organisation des Nations unies (ONU). Cette journée préparée en coordination avec les autorités portuaires (TMPA) a eu pour objectif de présenter au public les efforts continus du terminal en matière écologique, tout en sensibilisant ses employés et les parties prenantes à la préservation de l'environnement. Le premier opérateur du port Tanger-Med adopte une politique d'amélioration continue des équipements et des processus du terminal en faveur du développement durable. L'opérateur recourt depuis deux ans à des véhicules de transport moins polluants et étudie l'opportunité d'utiliser des sources d'énergies alternatives pour ses équipements de travail et ses bâtiments, en vue de réduire l'impact de son activité sur l'environnement. APM Terminals Tangier a également mis en place des lumières blanches sur ses portiques à quai, plus économes en énergie et respectueuses du cycle de migration des oiseaux. Rapport sur la qualité des eaux de plage Hakima El Haité, ministre déléguée chargée de l'Environnement et Najib Boulif, ministre délégué chargé du Transport, ont récemment présidé une conférence de presse consacrée à la présentation des résultats du programme de surveillance de la qualité des eaux de baignade des plages «Saison 2013-2014». Le programme national de surveillance de la qualité des eaux de baignade est mené conjointement par le ministère délégué chargé de l'Environnement et le ministère de l'Equipement, du Transport et de la Logistique, avec l'appui de la Fondation Mohammed VI pour la protection de l'environnement. Les résultats de ce programme font l'objet d'un rapport annuel sur la qualité des eaux des plages le long des côtes marocaines, publié et présenté aux médias à l'occasion de chaque saison estivale. Ce rapport constitue un outil d'information aux citoyens et aux acteurs concernés sur la qualité des eaux de baignade. Sa diffusion constitue aussi une occasion pour évaluer les efforts consentis par toutes les parties, ainsi que les résultats atteints en matière d'amélioration de la salubrité de nos plages. L'association Bahri clôture l'opération de nettoyage des plages L'association Bahri a clôturé récemment en présence de Hakima El Haité, ministre déléguée chargée de l'Environnement l'opération de nettoyage des plages. L'objectif de cette opération est la protection du littoral marocain, ainsi que la sensibilisation de l'ensemble des personnes mobilisées. La manifestation a été marquée par un concert, des ateliers de sensibilisation et tout un ensemble d'animations, visant la motivation et la diffusion de messages pédagogiques sur la problématique des déchets. Le ministère délégué chargé de l'Environnement était présent à travers un stand dédié, proposant des informations sur l'aspect législatif, la problématique de la pollution marine, la gestion intégrée des zones côtières ainsi que l'hygiène des plages... Vers la formalisation des chiffonniers La ministre déléguée chargée de l'Environnement a annoncé le lancement d'une opération d'appui aux chiffonniers pour la collecte des déchets ménagers sélectifs. 300 chiffonniers de la métropole casablancaise seront concernés par cette opération. Ils seront équipés d'un vélo électrique avec caisson afin de récupérer les déchets préalablement triés par les citoyens au lieu de fouiller dans les poubelles, tout en ayant une allure digne et plus présentable. L'objectif étant d'offrir aux chiffonniers habitués à fureter dans les poubelles un cadre plus sain pour gagner leur vie et de faire du chiffonnement un métier comme les autres.