Marchica, un projet qualifié d'éco-responsable au service du développement intégré du Grand Nador et du développement durable, conforte sa vocation environnementale et tient à le faire savoir. Les deux structures de pilotage du projet, à savoir l'Agence pour l'aménagement du site de la lagune de Marchica (AASLM) et Marchica Med, se sont livrées samedi dernier à un exercice de communication pour annoncer la fin des Grands travaux de dépollution de la lagune et le lancement d'un projet pilote en énergie solaire. S'exprimant à cette occasion, le Directeur Général de l'AASLM - Président du Directoire de la société Marchica Med, Saïd Zarrou - tient à préciser que le projet de Marchica qui a vu le jour grâce à la volonté de SM le Roi Mohammed VI, n'est «ni un projet immobilier, ni un complexe touristique de plus, mais une nouvelle manière de voir et de concevoir les choses, un programme intégré pour le développement durable du Grand Nador». Aussi, convient-il de souligner que cet événement, tenu à l'occasion des Journées Environnement de la Marchica, programmées du 7 au 14 juin 2014, fut aussi marqué par l'escale à Nador, au sein de la lagune de Marchica, du PlanetSolar, le plus grand vaisseau solaire mondial. Tout le monde s'accorde à dire que le choix de cette escale n'est nullement fortuit, mais est plutôt perçu à la fois en tant que reconnaissance de l'intérêt écologique de la lagune et de la réussite de ses grands travaux de dépollution qui y ont été menés. « Redonner vie à la lagune, protéger l'environnement, préserver l'hygiène publique, disposer de plages propres, embellir, revaloriser la façade maritime et améliorer le cadre de vie des citoyens, tout en participant durablement au développement socio-économique de la région, autant de réalisations qu'il est aujourd'hui nécessaire de préserver et valoriser », précise M. Saïd Zarrou, Outre la sensibilisation à la nécessité de mettre à profit l'énergie solaire au service du développement et du bien-être communautaires, l'escale du PlanetSolar, dont la cérémonie d'accueil a été organisée samedi 7 juin, vise aussi la signature de partenariats stratégiques entre ce plus grand bateau solaire du monde, l'AASLM et les différents intervenants du secteur (Ministères, MASEN...) pour le développement des énergies solaires dans le cadre de l'aménagement du site. Un site d'intérêt biologique et en même temps conventionné RAMSAR (convention internationale de 1971 visant la lutte contre la disparition des zones humides constituant habitats d'oiseaux). Ainsi, la capitainerie de la Cité des deux mers, l'un des projets phares des 7 cités développées par Marchica Med, sera-t-elle exclusivement conçue et alimentée en énergies renouvelables. « Le projet d'aménagement du site de la lagune de Marchica est un modèle de développement durable, avec de hautes exigences environnementales. Il est conçu pour préserver et valoriser ce patrimoine écologique inédit dont est doté le Nord-Est du Royaume. Il est éco-responsable. Ce ne sont pas là que des mots, preuve en est le site pilote, objet du partenariat stratégique avec PlanetSolar et l'ensemble des intervenants nationaux du secteur des énergies renouvelables. A travers ces partenariats stratégiques, Marchica entend déployer l'énergie solaire, au service du développement durable et socioéconomique du Grand Nador », conclu M. Saïd Zarrou. Aussi, convient-il de préciser qu'avant d'aboutir à ce stade, ce projet d›aménagement du site de la lagune de Marchica, initié par Sa Majesté le Roi Mohammed VI et inscrit dans la dynamique économique, culturelle et sociale, insufflée pour l›émergence de Nador et de sa région en tant que pôle de compétence, de compétitivité et de développement durable, a nécessité un certain nombre de préalables dont la création en Juillet 2010 de l'AASLM, une structure conçue et créée spécialement en vue de la promotion et de la gestion d›un territoire de près de 20.000 hectares, situé sur les communes urbaines de Nador, Béni Ansar et Arekmane et la commune rurale de Bouareg. Et pour rappel, dès 2006, un vaste programme de dépollution du Grand Nador est lancé par SM le Roi. Mené par les différents départements ministériels concernés, ce programme a nécessité une enveloppe budgétaire de l'ordre de 1,5 milliard de dhs portant essentiellement sur la réalisation d'une station de traitement des eaux usées du Grand Nador, l'aménagement d'une décharge contrôlée de la province de Nador, l'ouverture d'une nouvelle embouchure entre la Méditerranée et la lagune de Marchica afin de permettre la régénération et l'amélioration de la qualité des eaux. A partir de 2008, Marchica Med a procédé au lancement des projets de dépollution pour un montant de 100 millions de dhs financés à hauteur de 75 millions par le ministère de l'Intérieur, le ministère de l'Environnement, la province de Nador et l'Agence de l'Oriental. Ces projets ont porté essentiellement sur la purge des berges urbaines, le nettoyage des rives de la lagune sur 64 km, le nettoyage du plan d'eau et le nettoyage des plages. Pour Saïd Zarrou, l'enjeu consiste à « transformer les nuisances en plaisances ». Et c'est justement dans cet esprit et dans une logique de mise à niveau urbaine et de réhabilitation environnementale que des actions ont été entreprises ou sont en cours de l'être. Et ce, à l'image du parc ornithologique de la Marchica aménagé sur les anciens bassins de la lagune des eaux usées de Nador et de l'Académie de Golf construite sur d'anciens dépôts de matériaux de l'ancienne usine de lavage de minerai de fer d'Atalayoun. Et ce, à l'image aussi de la convention signée entre l'AASLM, la Fondation Mohammed VI pour la protection de l'environnement et le Haut commissariat aux Eaux et Forêts et dont les principaux objectifs consistent à sensibiliser, former et diffuser les bonnes pratiques de développement durable, améliorer les connaissances sur la biodiversité et la cartographie des milieux, installer des habitats expérimentaux pour les juvéniles et évaluer la diversité des poissons en passant par l'élaboration d'un plan d'action pour la restauration du cordon dunaire... A noter, enfin, que le projet Marchica est un vaste et ambitieux chantier qui couvre une superficie globale de près de 20.000 hectares pour un investissement global de 46 milliards de dirhams pour la période 2008-2025. Ce grand projet structurant est axé sur la mise en valeur de la lagune de Marchica et des potentialités économiques, sociales et environnementales de la région avec, à la clé, la mise en place d'un modèle unique de développement intégré du Rif marocain.