Une première rencontre nationale est organisée à Nador sous le thème «Marchica et le développement de la région de l'Oriental» les 15 et 16 décembre à Nador. C'est la Faculté pluridisciplinaire de Nador (Université Mohammed Premier d'Oujda) qui en porte l'initiative. L'occasion de jeter la lumière sur le rôle que joue la Marchica dans le processus de développement socio-économique de la région. La lagune de Marchica est l'une des plus importantes de la Méditerranée par sa taille (11.500 hectares) et sa biodiversité. Longtemps dégradée par de nombreuses sources de pollutions telles que les rejets liquides urbains et industriels, la pollution agricole, les déchets solides ou encore les activités de pêche, la lagune a été identifiée comme «Haut spot de pollution en Méditerranée» par le Plan d'action pour la Méditerrannée (PAM) initié en 1975 sous l'égide du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Pour cette première rencontre nationale, les participants seront invités à débattre autour de plusieurs thèmes dont les «Projets économiques favorisant le développement de la lagune» et «L'impact de l'urbanisme sur l'état environnemental de Marchica» ainsi que «Le rôle de la société civile dans le développement durable». D'ailleurs, pour Saïd Zarrou, directeur de l'Agence Marchica Med, chargé de l'aménagement de Marchica, contacté par Le Soir échos, le développement touristique et l'assainissement du Grand Nador vont de paire : «Les nouvelles cités de Marchica s'intègrent dans une approche globale d'assainissement. La ville de Nador connaît un problème urbain grave. Nous souhaitons que, grâce à Marchica, la ville puisse se positionner comme une cité phare de la Méditerranée», Il faut souligner que la lagune constitue un laboratoire naturel pour la recherche scientifique et un champ d'expérimentation pour plusieurs enseignants-chercheurs et étudiants, d'où l'intérêt accordé par l'Université Mohammed Premier à la préservation de la biodiversité de ce site d'importance majeure. La Faculté de Nador a même proposé la création d'un observatoire de recherche dit «Observatoire de la lagune Marchica» visant, entre autres, à fédérer les efforts de recherche scientifique déployés par les groupes issus de la faculté. Le site de Marchica bénéficie d'un programme de restructuration et de viabilisation visant l'aménagement de sept cités situées sur les rives de la lagune, qui s'étend sur un arc côtier de 25 km, fermé par un cordon lagunaire. Ce programme vise le renforcement de la coordination entre les différents services publics concernés par l'aménagement et la gestion de la lagune. Les impacts du grand projet de Marchica, tant sur le plan sanitaire, que sur le plan économique, devront être enregistrés à moyen terme, grâce à l'essor des activités touristiques et artisanales dans une lagune riche en biodiversité. Le Grand Nador devrait être une région où il fait bon vivre, tel que l'envisagent les premiers signes : «Le nettoyage et l'ouverture de la corniche ont généré un afflux de population sur cette zone où les gens ne venaient pas avant. Notre travail est d'étudier sur place les solutions nuisibles pour les rendre paisibles. Par exemple nous allons transformer en parc un lac qui servait à l'ancienne station épuration. C'est donc la dépollution qui se transforme en zone paisible» explique Saïd Zarrou. La faculté, représentée dans le comité local de suivi du projet «Plan global de la dépollution et de protection de Marchica», compte contribuer à la mise en application des ambitions de la région à travers des actions touchant à la formation, la recherche, la sensibilisation ainsi qu'au volet institutionnel.