Un résultat net déficitaire de 2,7 Mds de DH et qui atteindrait, en l'absence de toute réforme, 7 milliards en 2017. Des capitaux propres négatifs de 4,3 Mds de DH et qui s'établiraient, en l'absence de toute réforme, à 28 milliards en 2017. Une dette de 51,8 Mds de DH, en plus d'un engagement au titre de la caisse interne de retraite de 17,95 Mds de DH. Une trésorerie nette négative de 7,5 Mds de DH et qui parviendrait, en l'absence de toute réforme, à 38 milliards en 2017. Voilà la situation catastrophique dans laquelle se trouve l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE). Et devinez qui va payer pour assurer la survie de l'Office ? Vous et moi; autrement dit, les contribuables que nous sommes. C'est, en substance, ce que révèle le contenu du contrat-programme 2014-2017 signé lundi dernier entre l'Etat et l'ONEE. L'effort de redressement portera au total sur un montant de 45 Mds de DH sur la période précitée, histoire de rétablir la viabilité et la solidité financière de l'ONEE «en vue de lui permettre de poursuivre son programme de développement et d'investissements stratégiques (...)». Ce montant sera assuré à hauteur d'environ 70% par un effort financier de l'Etat et des économies de gestion et d'exploitation dégagées par l'ONEE. Plus clairement, les contribuables vont débourser, à travers l'Etat, pas moins de 22 Mds de DH. Et cerise sur le gâteau, les 30% restants, soit 13,5 Mds de DH, seront également payés... par les citoyens. Car, comme cadeau estival, l'Office va procéder à ce qu'il appelle assez diplomatiquement des «ajustements tarifaires» à partir du 1er août prochain sur la durée du contrat-programme, «pour assurer l'adéquation nécessaire entre le prix de revient et le prix de vente de ses produits», d'autant qu'il y a une «insuffisance des tarifs de vente et l'inadéquation du modèle tarifaire d'électricité, d'eau potable et d'assainissement liquide». S'il est mis en avant le nombre de ménages qui seront épargnés par ces hausses (4,1 millions d'abonnés pour ceux dont la consommation mensuelle d'électricité est inférieure à 100 KWh, et 2,2 millions d'abonnés pour les ménages dont la consommation d'eau ne dépasse pas 6m3 par mois), on se garde bien de dire tous ces autres ménages qui vont devoir faire face à ces augmentations de prix. Résumons donc : sur les 45 Mds de DH devant permettre à l'ONEE de satisfaire la demande nationale en électricité, eau potable et équipements en infrastructures d'assainissement liquide, 35,5 Mds de DH seront financés par les citoyens. Mais que l'on se rassure, l'ONEE aussi va faire des efforts pour dégager des économies de l'ordre de... 8,2 Mds de DH sur la période 2014 – 2017. Le communiqué publié à l'issue de la signature du contrat-programme est d'ailleurs sans équivoque : il a été élaboré «dans le cadre d'un effort partagé, équilibré et juste» (sic) !