Les deux nouvelles unités 5 et 6 de la centrale thermique de Jorf Lasfar hissent plus que jamais Taqa Maroc au rang de leader privé en matière de production d'électricité. La réalisation de ces deux nouvelles centrales d'une capacité de 350 MW chacune a nécessité un investissement colossal, chiffré à 1,6 Md de dollars, faisant de cette opération un record de levée de fonds à l'international au Maroc lors de ces dix dernières années. La mise en exploitation commerciale de l'unité 5 de la centrale thermique de Jorf Lasfar depuis mi-avril 2014 et la mise en exploitation de l'unité 6 prévue au second trimestre 2014, confortent la figure de leader dont fait office Jorf Lasfar Energy Compagny (JLEC), filiale du groupe mondial Taqa. Lors d'une récente visite de presse dans le sillage de l'exploitation commerciale de l'unité 5 de la centrale, Omar Alaoui M'Hamdi, Directeur général adjoint de Taqa Morocco, a annoncé avec beaucoup de cran qu'«avec les nouvelles réalisations, JLEC couvrira plus de 50% de la demande nationale du secteur énergétique qui constitue un enjeu stratégique national». Cette part est largement extensible si l'on sait que seuls 30% de la capacité du groupe sont actuellement installés au Maroc. Lors de son allocation, Omar Alaoui M'Hamdi a aussi vanté les capacités financières du leader mondial Taqa. Celui-ci reste persuadé qu'avec un total bilan de 35 Mds de dollars, couplé à une force de frappe importante à lever des fonds à l'international, Taqa, à travers sa filiale marocaine, peut incontestablement contribuer à la baisse du coût du kilowatt-heure au Maroc. Investissements pharaoniques Les investissements inhérents aux unités 5 et 6 de 350 MW chacune porteront la capacité de la centrale thermique de JLEC à 2.056 MW. Leur réalisation a nécessité la bagatelle de 1,6 Md de dollars (13 Mds de DH), ce qui fait de cette opération financière un record lors des dix dernières années concernant les levées de fonds à l'international au Maroc. Le caractère exceptionnel de cette opération tient au fait que cette levée de financement s'est faite à hauteur d'1,4 milliard de dollars en multi devises et, pour la première fois, des organismes de crédit japonais et coréens ont participé à une opération de financement de projet au Maroc. A en croire le management de JLEC, la réalisation de ces deux nouvelles unités s'est faite dans le cadre d'une parfaite intégration industrielle, avec la participation d'entreprises marocaines dans la phase de construction avec 4.000 emplois directs générés et 2.000 indirects. Outre la volonté de donner du relief aux implications positives des unités 5 et 6 sur la production, il était aussi question pour Etienne Vollebregt, Directeur général de la centrale, ainsi que ses collaborateurs, de mettre en exergue la dynamique de progrès de l'ensemble de la centrale thermique composée de six unités et ce, d'un point de vue logistique, environnemental, stratégique, etc. A ce titre, le management a annoncé qu'un investissement de plus de 200 millions de dollars a été effectué pour respecter les normes environnementales exigées par les bailleurs de fonds internationaux, pour ne citer que la Banque mondiale. Conscient du fait que le charbon peut être une menace pour l'environnement, Etienne Vollebregt a assuré que les eaux rejetées par la centrale sont traitées avant de leur acheminement en mer. Il en est de même pour les cendres qui sont vendues aux cimentiers. Sur le plan logistique, l'extension du terminal charbonnier mitoyen de la centrale est prévue pour atteindre une capacité de stockage de 10 millions de tonnes de charbon par an. Par ailleurs, il est important de rappeler que l'ONEE demeure l'unique client de JLEC qui, jusque-là, exploite au Maroc des unités utilisant du charbon. Des contrats pouvant atteindre 30 ans lient ces deux entités. Le charbon a un avantage comparatif majeur : celui du coût comparativement au fioul par exemple. Toutefois, le management de JLEC affirme être intéressé par les autres composantes du mix énergétique (solaire, éolien). Cela dit, pour l'international, le groupe ne manque pas d'ambition car il compte capitaliser sur son expérience engrangée depuis 1997 pour mettre en place des centrales électriques en Afrique, ce qui est d'autant plus opportun si l'on sait que le continent affiche d'énormes besoins énergétiques. L'expertise développée est aussi confortée par le fait que sur un million d'heures travaillées dans la centrale thermique de Jorf Lasfar, seul un accident est survenu. Dans la même foulée, Etienne Vollebregt reste convaincu que son entité est aujourd'hui au même niveau des performances internationales en termes de disponibilité pour approvisionner le réseau électrique national. A cela s'ajoute la qualité de la maintenance et du savoir-faire marocain. Pour avoir un ordre de grandeur, l'effectif est constitué à hauteur de 90% de nationaux. Ces facteurs combinés sont d'ores et déjà un gage de réussite pour le déploiement du groupe sur le continent.