Retour sur les évolutions d'une décennie d'activité du CMI. Aujourd'hui, l'usage de la monétique est si facile et si ancré dans la vie quotidienne des Marocains qu'il est difficile d'imaginer qu'il y a juste une décennie, le paysage monétique était archaïque. Flash-back ! Il y a dix ans qu'a été traitée la première transaction interopérable de paiement par carte par le Centre marocain interbancaire. En effet, le 26 avril 2004 marquait ainsi d'une pierre blanche un tournant dans l'avenir de la monétique au Maroc. Né de la volonté de neuf banques marocaines de mettre en commun leurs moyens de traitement des opérations monétiques, le Centre a été créé en 2001 et il a fallu deux années par la suite à ses équipes pour travailler avec l'ensemble des parties prenantes pour doter enfin le Royaume d'une plateforme interopérable aux normes et standards internationaux en matière de sécurité, de fiabilité et de disponibilité. Car, avant la mise en place de cette interopérabilité, il existait quatre centres de traitement et d'acquisition opérationnels, à savoir BMCE Bank, BCP, Wafa Monétique et Interbank (qui regroupait le traitement des transactions de BCM, CIH, SGMA, CDM et BMCI). Ce qui avait pour conséquence une multitude de Terminaux de paiement électronique (TPE) auprès de certains commerçants. Et si le réseau Interbank permettait une interopérabilité restreinte des transactions des porteurs de 5 banques concernées, il n'y avait aucune interopérabilité possible entre les différents centres qu'il s'agisse de paiements mais également de retraits aux guichets automatiques. De la préhistoire dites-vous ? Et pourtant, c'était il y a à peine dix ans. Un travail d'uniformisation titanesque Depuis sa création, le CMI a d'abord proposé et mis en oeuvre l'uniformisation du parc TPE, permettant à tous les porteurs de cartes de payer auprès des commerçants dans un seul et unique Terminal de paiement, puis en 2007 l'interopérabilité des retraits aux GAB, pour donner la possibilité aux porteurs de retirer de l'argent auprès de l'ensemble des réseaux de GAB indépendamment de leur appartenance à l'une ou l'autre des banques. Des investissements colossaux ont été nécessaires pour que le Centre achète les fonds de commerce (commerçants domiciliés chez les banques) de chacun des centres d'acquisition pour la somme de 180 MDH, alors que 22 MDH ont été investis en hardware et logiciels pour se doter d'une plateforme des plus performantes. Une politique payante puisque le CMI continue d'investir, tout en enregistrant une forte croissance, dans la technologie, la sécurité et la performance de sa plateforme. Les investissements cumulés sur la période 2005-2013 s'élèvent à 164 MDH, dont plus de la moitié concernent les TPE, fournis gracieusement aux commerçants. «Au-delà de son activité d'acquisition des transactions, le CMI joue aussi le rôle de switch pour le compte des banques marocaines et est interconnecté avec les réseaux internationaux tels que Visa, MasterCard, CUP, JCB, Diners et enfin American Express pour lequel il intervient en tant qu'agent payeur», explique-t-on du côté du CMI. Et ça paye ! Tous les indicateurs au vert ! Le résultat net du CMI a progressé de manière continue depuis sa création. Ses revenus sont essentiellement drainés par le canal face-à-face (TPE), qui y contribue à hauteur de 70%, suivi des prestations réalisées pour le compte des banques dans le cadre de l'interopérabilité (20%) et le e-commerce (10%). Le produit net bancaire (PNB) a été multiplié par 6 depuis 2004 sous l'effet de l'augmentation des volumes de paiement, malgré plusieurs baisses des taux de commission facturées aux commerçants. L'analyse chiffrée de dix ans d'activité du CMI relève une augmentation continue et soutenue des volumes d'acquisition auprès des commerçants, la progression des volumes des paiements par cartes bancaires marocaines qui ont dépassé les volumes par cartes étrangères en 2009, pour rester majoritaires depuis cette date. Aussi, le volume des paiements par cartes marocaines a-t-il plus que quadruplé en 7 ans, alors que celui par cartes étrangères a plus que doublé durant la même période. Le nombre de cartes de paiement émises par les banques marocaines a également progressé et a été multiplié par 7 en 10 ans c'est dire le développement de la monétique au Maroc qui continue de progresser à deux chiffres. En 2008, le CMI et les banques ont décidé de lancer une carte domestique portant le label cmi pour favoriser l'équipement des porteurs dans un contexte de forte augmentation du taux de bancarisation. La carte cmi offre les mêmes prestations et services que les autres cartes, mais n'est pas tributaire de systèmes de paiement internationaux, donc offre un coût de revient pour les banques des plus compétitifs. Elle représente aujourd'hui 28% du parc de cartes en circulation au Maroc et 37% dans le segment des cartes prépayées. Tous ces efforts, qu'il s'agisse d'investissement ou d'innovation, se sont traduits par une multiplication par 5 en 10 ans du réseau de commerçants acceptants, avec une nette progression sur les 3 dernières années. Sur les 17.000 nouveaux commerçants de 2011 à 2013, on compte près de 7.200 nouveaux qui ont rejoint le CMI. Par secteur, à fin 2013, la répartition des achats par cartes par secteur d'activité démontre la prépondérance des secteurs suivants : grande distribution (23%), hôtellerie (19), habillement (10,5%), restaurations (10%), stations-service (5%),... Et l'année 2014 semble être celle des nouveaux défis que se lance le CMI avec ses équipes. Une équipe d'experts mobilisée Peu ou prou sont ceux qui connaissent ces soldats de l'ombre qui travaillent et veillent au bon déroulement des opérations qu'il s'agisse de paiements par TPE ou achats en ligne. Le CMI, en 2014, ce sont 117 collaborateurs ayant une expertise reconnue dans le domaine de la monétique et des moyens de paiements électroniques au service des 32.000 commerçants. Quelque 35 responsables commerciaux sont présents sur l'ensemble des grandes villes du Royaume (13 agences) pour être à l'écoute des clients et recruter de nouveaux acceptants. La relation client semble occuper une place de choix dans la stratégie du CMI, avec notamment 10 conseillers au niveau du centre de relation clientèle qui assurent au quotidien une assistance téléphonique (24h/24 et 7j/7) et répondent aux réclamations et demandes diverses. Côté technique, 14 techniciens assurent une maintenance préventive et curative en cas de problème sur les Terminaux de paiement. Le CMI compte dans ses rangs 16 ingénieurs et informaticiens formés aux dernières technologies de traitement de l'information (cryptage de données, sécurité informatique, temps réel, ...). Et surtout, une équipe de 10 collaborateurs en charge de la lutte contre la fraude, ayant une expertise reconnue dans la détection des transactions douteuses ou frauduleuses, oeuvrent chaque jour pour protéger les intérêts des commerçants affiliés CMI.