Le plan de développement stratégique du groupe BMCE Bank entre dans sa phase intermédiaire, et celui-ci semble sur les bons rails pour atteindre ses ambitieux objectifs pour l'année 2015. Des paliers symboliques ont été franchis. C'est ce qui ressort de la publication de ses résultats annuels pour l'année 2013. Les activités internationales contribuent pour près de la moitié aux performances financières du groupe. Un bémol tout de même : le coût du risque enregistre une importante hausse. Un dividende de 4 DH par action sera distribué. Le premier objectif en voie de réalisation concerne l'amélioration de la capacité bénéficiaire. En effet, la banque bleue présente des résultats qualifiés «d'historiques» par le senior management, avec des comptes consolidés faisant ressortir un résultat net part du groupe (RNPG) qui atteint, à l'issue de l'année 2013, un montant de 1,23 milliard de dirhams, en hausse de 33% par rapport à l'année précédente. Des niveaux de performances jamais atteints, toujours selon le senior management de la Banque. Le produit net bancaire s'établit, quant à lui, à 9,89 milliards de dirhams, en hausse de 10%, dépassant la barre symbolique de 1 milliard de dollars. Une augmentation du PNB accompagnée par une croissance similaire du résultat brut d'exploitation (RBE) à 3,94 milliards de dirhams, frôlant la barre des 4 milliards. Les progrès sont donc très perceptibles, avec des hausses à deux chiffres. Pour les comptes sociaux, la hausse est encore plus marquée, avec un résultat net qui se hisse pour la première fois à un niveau supérieur à 1 milliard de dirhams (1,1 exactement), enregistrant ainsi une progression spectaculaire de près de 56%. Un «record» d'après le management de BMCE. Le PNB a inscrit pour sa part, une hausse plus timide de seulement 5%, grevée par la baisse du montant des dividendes en 2013. Sans cet impact, le PNB aurait pu croitre de 8%. Le RBE affiche une progression de 21% à 2,22 milliards de dirhams. Le top management de BMCE Bank s'est félicité du fait que toutes les lignes de métiers ont contribué à la réalisation de ces performances, avec des taux de croissance à deux chiffres. En effet, la part de la Banque au Maroc a augmenté de 55%, tandis que les activités africaines voient leur apport au RNPG s'accroitre de 25%. Même les activités européennes, qui par le passé enregistraient une participation négative, suivent le même trend haussier avec une augmentation de leur contribution de plus de 38%. La banque d'affaire affiche, quant à elle, une hausse de sa réalisation de plus de 52%. La performance n'est donc pas concentrée sur un seul segment, mais c'est l'ensemble des métiers qui y participe, ce qui laisse deviner une forte collaboration et synergie entre les différentes entités du groupe. Développement à l'international Un effort de réorganisation de la plateforme européenne a été engagé. Ainsi, la restructuration de BIH, holding regroupant les deux filiales européennes, BBI Londres et BBI Madrid, a permis aux activités européennes d'avoir un impact positif sur les résultats. Ajoutons à cela, la création d'une nouvelle entité «BMCE Euroservices», filiale qui s'adresse aux MRE en leur offrant une gamme de solutions de transfert vers le Maroc. Ce qui constitue une nouveauté pour BMCE Bank. Mais l'essentiel est ailleurs, en Afrique plus précisément, où le groupe compte bien poursuivre son extension avec Bank Of Africa (BOA) qui s'implante au Togo et en Ethiopie. Ce qui porte la présence du groupe BMCE Bank à 19 pays africains. Une étape de plus vers le «rêve» de O. Benjelloun de voir son groupe présent dans les 54 pays que compte le continent. Le deuxième objectif, relatif au rayonnement international de BMCE Bank, est donc en passe d'être réalisé, notamment en Afrique, terre de conquête et de croissance pour l'avenir. Notons d'ailleurs que les activités à l'international du Groupe contribuent désormais à hauteur de 47% du RNPG, dont 41% rien qu'en Afrique subsaharienne (42% du PNB consolidé est en outre réalisé en Afrique). Une importance pour l'Afrique qui s'est matérialisée par le renforcement du groupe dans la participation de BOA puisqu'il détient désormais 72,6% de son capital contre 65% auparavant. Ce développement à l'international a été possible par une augmentation des sources de financement et des fonds propres complémentaires au cours de l'année 2013. Un milliard de dirhams a été levé sur le marché local en 2013, parallèlement à l'émission réussie du premier Eurobond marocain Corporate, d'un montant de 300 millions de Dollars. Globalement, entre 2008 et 2013, c'est plus de 13 milliards de DH qui ont été levés pour assurer la stratégie de développement du groupe. Hausse du coût du risque Un bémol relatif à la hausse du coût du risque a toutefois apporté une ombre au tableau des solides performances enregistrées, ce que n'ont pas manqué de relever les observateurs présents à la conférence. En effet, le coût du risque net en compte consolidé a crû en 2013 de 17% à 1,3 milliard de DH. La situation économique étant difficile, que ce soit au Maroc, en Espagne ou dans certains pays africains, les entités du groupe ont dû constituer des provisions significatives. Le stock de provisions dans le bilan consolidé atteint un montant de 6,3 milliards de DH. Pour les comptes sociaux, le coût du risque brut avoisine 1 milliard de DH, en hausse de 59%, portant la réserve de provisions à 4,4 milliards de DH. 63% de ces dotations ont été constituées au Maroc, majoritairement pour se couvrir contre les risques d'insolvabilité. La banque essaie de prendre ce chiffre du bon côté, en le considérant comme une promesse de bénéfice en cas de récupération de ces fonds et comme un potentiel résultat. Il faudra pour cela avoir une politique de recouvrement agressive pour récupérer ces fonds, et la banque compte se baser pour se faire sur RM Experts, sa filiale spécialisée dans le recouvrement au Maroc et à l'international. BMCE Bank a, par ailleurs, prévu un dividendes de 4 DH par action.