Il y a un peu de mouvement dans le marché financier. La presse financière en particulier s'abreuve goulûment de la publication des résultats des sociétés cotées, à une dizaine de jours de l'expiration du délai réglementaire. Sur un marché où il ne se passe pas grand-chose, cela permet de remplir quelques colonnes. Mais ce sont davantage les sociétés cotées qui vont au-delà des exigences du gendarme du marché qui nourrissent la presse. Autrement dit, celles qui ne se limitent pas uniquement à publier leurs comptes, mais qui se soumettent volontiers au jeu des questions-réponses en rencontrant les journalistes et les analystes. Ce sont pratiquement les mêmes chaque année. Les autres, la grande majorité, préfèrent se soustraire aux questions embarrassantes, surtout lorsqu'elles réalisent des performances en berne. Par ailleurs, le marché boursier a débuté la semaine sur une bonne nouvelle : l'entrée de la Bourse de Casablanca dans le classement des centres financiers mondiaux GFCI (Global Financial Centres Index). Une belle seconde place sur le plan africain derrière l'Ile Maurice et la 62ème place mondiale dans cet indice. Deux facteurs sont pris en compte dans ce classement : l'un externe qui intègre 103 indices de compétitivité parmi lesquels ceux de la Banque mondiale, du Forum mondial économique, de l'ONU ou de l'OCDE. Le second facteur est le résultat d'évaluations de professionnels internationaux de la finance qui doivent répondre à un questionnaire comparatif intégré évaluant les places entre elles. C'est dire que cette reconnaissance est importante pour un marché qui peine à décoller durablement, d'autant qu'elle lui offre davantage de visibilité auprès de multinationales à la recherche de centres financiers pouvant servir leurs opérations régionales. De quoi conforter la reprise amorcée en ce début d'année. Sur un autre registre, Al Barid Bank s'est trouvé un allié de taille : la filiale de Barid Al Maghrib vient en effet d'accueillir dans son tour de table la Caisse de Dépôt et de Gestion, qui s'offre 20% du capital. Al Barid Bank ne pouvait trouver meilleur partenaire, au regard notamment du poids financier et de l'expertise de la CDG avec laquelle il compte développer des synergies accrues. C'est clair : en s'alliant avec le bras financier de l'Etat, Al Barid Bank compte bien jouer un rôle bien plus important au sein du microcosme bancaire. Créée seulement en juin 2010, c'est une banque avec laquelle il faudra beaucoup compter dans l'avenir, vu ses ambitions de croissance, son rythme de développement et son maillage du territoire national que lui confèrent 1.800 points de vente. Pour sa part, la CDG donne un signal fort au marché : son ambition légitime de mieux se positionner dans le paysage bancaire où elle est maintenant présente dans presque tous les segments de marché à travers la multiplication de ses participations. En effet, outre sa banque d'affaires CDG Capital, le CIH et Al Barid Bank, elle a également des participations dans le capital de BMCE Bank et du Crédit Agricole du Maroc.