L'entreprise veut se déployer à terme dans le marché africain et se donne les moyens de ses ambitions. Un investissement de 55 MDH est étalé sur la période 2009 et 2015. MAPAF (Manufacture de papier & fournitures), acteur majeur sur le marché du papier et des fournitures, est une entreprise familiale, créée en 1994 par Mohamed Ablad. Elle opère aujourd'hui dans trois secteurs : la transformation de papier, la production de cahiers et de papeterie, la distribution de ramettes de papier, de fournitures scolaires et de bureaux. Opérant depuis 20 ans dans un marché très concurrentiel et pas assez structuré, la société affiche ses ambitions et compte devenir leader en capitalisant sur son savoir-faire en matière de distribution et sur la relation privilégiée qu'elle entretient avec ses partenaires internationaux. «En 2012, nous avons réalisé un chiffre d'affaires de 170 MDH et 156 MDH une année auparavant», déclare Abdeljalil Benddane, Directeur général de MAPAF. L'entreprise ambitionne d'atteindre 250 MDH d'ici 2016 grâce à un programme d'investissement sur la période 2009-2015 à hauteur de 55 MDH. «Cette année, nous avons investi 7 MDH. Notre objectif est de doubler les capacités de production actuelles et nous lancer dans l'export du cahier premium vers l'Afrique», rajoute-t-il. L'Afrique est un terrain connu par MAPAF puisqu'elle est déjà présente sur les marchés camerounais, congolais et algérien, ce dernier étant réputé hermétique. Toutefois, elle compte gagner de nouvelles parts de marché en Afrique de l'Ouest et devancer les autres exportateurs à défaut de structures spécialisées en distribution. «L'entreprise veut se déployer à terme dans le marché africain et ce, à travers le développement à moyen terme de sa plateforme logistique ainsi que de son outil industriel», souligne Benddane. Un marché local décomposé Le marché mondial de la fourniture de bureaux est estimé à 6 milliards d'Euros et affiche des perspectives de croissance de 16% d'ici 2016. Au niveau national, le management de MAPAF regrette une visibilité des données malgré le potentiel du segment «fournitures de bureau» étant donné le rythme effréné de création d'entreprises au Maroc. Le secteur reste aussi tributaire d'une distribution balbutiante. Et ce n'est pas fini ! Les cahiers scolaires tunisiens et turcs sont très compétitifs et inondent le marché marocain. L'industrie du cahier tunisien bénéficie de subventions de l'Etat qui lui permettent d'exporter le surplus de production à des prix imbattables. C'est ce qu'affirment les professionnels du secteur. Pourtant le management de MAPAF reste confiant : «La concurrence spécialement turque ne nous dérange absolument pas. Certes, la qualité de leur produits dépasse celle des produits asiatiques mais elle reste nettement inferieure aux normes européennes». La veille commerciale de la société, qui vise à protéger le marché marocain de la concurrence que leur livrent les produits importés, tourne à plein régime. «Nous faisons l'impossible pour bloquer les importations de cahier. Heureusement, les Marocains abandonnent progressivement les produits low cost et cherchent davantage des produits de grandes marques» déclare-t-on au sein de MAPAF. Cet argument constitue le fer de lance de la société puisque le premier pilier de sa stratégie commerciale «bureau» repose sur un catalogue riche en grandes marques telles que Reynolds et Paper Mate (18 millions de stylos distribués en 2013), Moleskine et Parker (leaders sur le marché des cadeaux corporate), Sharp (calculatrice de bureau) mais aussi les ramettes de papier Inacopia avec 5,500 tonnes vendues en 2013, soit 35% de parts de marché sur le segment premium. Selon Amalle Benamar, responsable marketing et grands comptes de MAPAF, la stratégie de distribution de la société s'articule autour de trois canaux : «Notre objectif est le travail de proximité avec nos clients revendeurs premium et agréé, grossistes et papetiers. Nous travaillons également avec le secteur public, les institutions financières (banques, assurances, administrations). Nous adoptons aussi la politique de l'agilité avec nos clients afin de répondre à leurs besoins à travers des «incentives clients», des meetings en les rassemblant deux fois par an : février pour le «bureau» et juin pour la rentrée «scolaire».