A 28,5 Mds de dirhams, les revenus de Maroc Telecom ont baissé de 4,3% en 2013. Le résultat net s'est, pour sa part, établi à 5,54 Mds de dirhams, en baisse de 17,4% par rapport à 2012. En somme, c'est l'activité au Maroc qui a négativement impacté la profitabilité du groupe, tandis que l'international continue sur sa lancée extrêmement positive. Maroc Telecom explique la baisse de son chiffre d'affaires par l'activité au Maroc qui a souffert d'une baisse des prix (encore une fois) en 2013. Dans le Royaume, les ventes se sont établies à 21,3 Mds de dirhams en 2013 contre 23,17 Mds de dirhams en 2012, soit une baisse de 8,1%. A noter que l'activité sur le territoire national représente plus de 74% de l'activité globale, ce qui a absorbé la hausse de 9,5% du chiffre d'affaires à l'international qui s'est établi à 7,75 Mds de dirhams. Sur le plan opérationnel, il faut noter que l'EBITDA consolidé du groupe a atteint 16,2 Mds de dirhams, en retrait de 3% par rapport à 2012. Encore une fois, sous l'influence de la dégradation de l'activité au Maroc. «Cela traduit la baisse de 8,2% de l'EBITDA au Maroc, compensée en partie par la progression de 18,1% de l'EBITDA à l'international», explique le management. Au final, pour l'exercice 2013, le résultat net part du groupe de Maroc Telecom ressort à 5,54 Mds de dirhams, en retrait de 17,4% par rapport à 2012. A la baisse des indicateurs opérationnels, s'est ajoutée une charge nette de 1 Md de dirhams dû au règlement d'un litige fiscal, ce qui a provoqué cette baisse plus rapide des bénéfices. En conséquence, le dividende qui sera distribué en 2014 pour le compte de 2013 et qui correspond à l'intégralité du résultat net distribuable, ne sera que de 6 DH par action. Un niveau bien bas par rapport aux 10 DH historiques que les actionnaires percevaient habituellement. A l'heure où nous mettions sous presse, le cours de Bourse était de 97 DH, soit un taux de rendement de 6,18%, en baisse par rapport à l'historique de rendement de l'entreprise, mais toujours en hausse par rapport à la moyenne de marché qui était de 4% l'an dernier et de 3,5% en 2011. L'international jubile Le problème des comptes consolidés de Maroc Telecom est que les efforts immenses et la croissance à deux chiffres de ses filiales se sont complètement dilués dans l'activité au Maroc. En s'intéressant uniquement à l'activité des filiales, on peut aisément remarquer que la prouesse de l'opérateur est tout simplement incroyable. Sur l'ensemble des filiales africaines, le parc mobile a grimpé d'un tiers en 2013. Au Mali, là où l'activité génère le plus de volumes, les ventes ont grimpé de 10%, alors que cette hausse a atteint 14,5% au Gabon. Des performances à mettre en opposition avec le climat mondial des télécoms qui est plutôt morose. La marge sur EBITDA des filiales a dépassé 50% en 2013, tandis que la dette nette a baissé de moitié. Tout cela a permis de générer du cash au groupe. Ainsi, les flux nets de trésorerie opérationnelle à l'international ont augmenté de 45% à 2,3 Mds de dirhams et représentent quasiment 20% de la trésorerie du groupe. Cela dit, Maroc Telecom doit continuer de négocier un virage difficile en 2014. Car la recrudescence de la concurrence au Maroc devrait se poursuivre et avec elle, la baisse des prix, du chiffre d'affaires et des parts de marché. D'autre part, la représentativité des filiales à l'international ne devrait pas monter en flèche cette année, en tout cas en l'absence d'annonces majeures sur l'acquisition de nouvelles filiales. Jouer sur la baisse de l'endettement et le désinvestissement serait peut-être une solution que le groupe a déjà commencé à mettre en œuvre en 2013 pour préserver ses marges. Mais pour que les efforts ne soient pas vains, il faudrait que la baisse des ventes au Maroc ralentisse. Tel est le dilemme du groupe.