Le Groupe Maroc Telecom a réalisé, au terme du premier semestre, un chiffre d'affaires en baisse de 4,6% par rapport au premier semestre de 2012. L'opérateur a tout de même réussi à maintenir un taux de marge élevé d'EBTIDA à 58,1%, tandis que son RNPG croît de 12,6% grâce aux effets de restructuration de 2012. La baisse des revenus du Groupe est principalement due à la baisse du chiffre d'affaires de 8,1% au Maroc, qui a été en partie atténuée par la hausse de 9,1% de celui réalisé dans les filiales à l'international. Il faut dire que le premier semestre a été caractérisé, dès son début, par la baisse des tarifs des terminaisons d'appels mobiles à 0,14 centimes, ce qui a pénalisé Maroc Telecom. «Les prix ont baissé de 28% lors du premier semestre, tandis que les volumes n'ont augmenté que de 17%, ce qui n'a pas totalement compensé l'effet négatif des prix. D'habitude, les usages compensent largement les baisses des prix, mais la conjoncture actuelle est caractérisée par un effritement de la consommation des ménages, ce qui les conduit à acheter autre chose avec ce qu'ils épargnent sur leurs appels téléphoniques», a déclaré le Président du Directoire du Groupe, Abdeslam Ahizoune. Pour sa part, l'EBITDA du groupe a progressé de 0,6% à 8,4 Mds de dirhams. Une évolution qui cache ici aussi une grande disparité entre les activités au Maroc et celles à l'international. Au Maroc, cette composante du résultat a baissé de 5,2%, tandis qu'elle a progressé de 26% à l'international. Rapportée au chiffre d'affaires, cette performance permet de dégager une marge d'EBITDA de 58,1%, en hausse de 3 points grâce à la baisse des ventes. Pour le Président du groupe, «nous nous sommes engagés à atteindre cette marge d'EBITDA auprès de nos actionnaires et nous l'avons fait. L'objectif en 2013 était de maintenir ce taux au niveau de 56%, nous l'avons dépassé et cela nous laissera travailler confortablement pendant le deuxième semestre». Le résultat net bénéficie d'une bonne base de comparaison Pour sa part, le résultat net part de Groupe pour le premier semestre ressort à 3,51 Mds de dirhams, en croissance de 12,6% par rapport au S1 2012 qui incluait une provision pour restructuration de 568 MDH après impôt. Retraité de cet élément, le résultat net part de Groupe serait en repli de 4,7% par rapport au S1 2012. Décidément, sur le plan comptable, Maroc Telecom bénéficie d'une bonne base de comparaison car l'exercice 2012 a été faiblement performant. Dans ce sens, la même tendance à la progression des résultats devrait être observée sur la deuxième moitié de l'exercice. Les filiales africaines tirent l'activité Encore une fois, le principal de la performance de Maroc Telecom vient des filiales subsahariennes. En effet, la hausse de 9,1% des revenus du Groupe dans ces pays s'est faite sur une base de comparaison élevée au Gabon (impact de la coupe d'Afrique des Nations) et au Mali (forte progression de l'activité en S1 2012). Mais là où Maroc Telecom continue de dégager un bénéfice stratégique important, c'est sur les flux de trésorerie nets qui ont augmenté de 64% à 911 MDH, tirés par l'EBITDA des filiales et l'amélioration de leurs besoins d'exploitation. Ces flux de trésorerie constituent une arme secrète dans les mains de Maroc Telecom, car c'est grâce à cela que l'opérateur réussit à maintenir ces programmes d'investissements colossaux sans faire appel à la dette. A. H. L'avis de Abdeslam Ahizoune sur le prix proposé par Etisalat pour l'achat de Maroc Telecom Nous avons demandé au Président du Directoire de Maroc Telecom son avis sur les négociations actuelles entre Vivendi et Etisalat sur la cession de Maroc Telecom, et notamment sur le prix proposé par Etisalat. Selon lui, «c'est une négociation entre un acheteur et un vendeur. Et le management de Maroc Telecom n'a rien à dire là-dessus. Si les deux parties se sont mises d'accord sur ce prix, c'est qu'elles ont leurs raisons. Maintenant, si vous voulez que je formule un avis sur la question, je trouve effectivement que ce prix ne reflète pas la valeur intrinsèque de l'entreprise».