L'innovation, basée sur l'accumulation de connaissances, conduit à une croissance sur le long terme, et ceci d'autant plus qu'elle oriente l'économie vers une utilisation rationnelle des ressources finies. Les pays du Benelux, notamment la Belgique, peuvent faire profiter le Maroc de leur expérience en matière de recherche et développement. L'innovation est un facteur déterminant de la croissance et des performances de l'économie mondialisée. Elle donne naissance à de nouvelles technologies et de nouveaux produits qui aident à répondre aux enjeux mondiaux comme ceux de la santé ou de l'environnement. En transformant les modalités de production des biens et de prestation des services, elle stimule la productivité, crée des emplois et contribue à améliorer la qualité de vie des citoyens. C'est dans ce cadre que la Chambre de commerce belgo-luxembourgeoise au Maroc (CCBLM) a organisé un séminaire sur «L'innovation comme source de croissance et de compétitivité», au Technopark de Casablanca. «Le choix de ce sujet est pertinent du fait que les échanges entre le Maroc et le Benelux peuvent être profitables au domaine de la recherche. La compétitivité est conditionnée par l'innovation. Il vaut mieux financer le transfert de technologie entre l'université et l'entreprise», affirme Alain Van Gught, Consul général de Belgique à Casablanca. L'innovation, basée sur l'accumulation des connaissances, conduit à une croissance sur le long terme, et ceci d'autant plus qu'elle oriente l'économie vers une utilisation rationnelle des ressources finies. Mais comprendre les liens entre compétitivité et innovation est plus complexe que ne le laisserait penser le paradigme global de l'innovation. Qu'y a-t-il de commun entre l'innovation dans de grandes entreprises mondialisées dans des secteurs aussi différents que l'électronique, la pharmacie, l'agroalimentaire etc ? Leurs écosystèmes composés de centres de recherche, partenaires, marché, et normes, sont en effet spécifiques. De plus, comment comparer l'innovation des grandes entreprises qui investissent massivement en recherche et développement, de celles qui, tout en innovant sont peu intensives en recherche, mais s'alimentent par des réseaux créatifs. A cet égard, Verra Egrega Barracho, de l'European Business Network (EBN), a présenté l'expérience des «business center innovation» et leur impact sur l'économie : «EBN englobe 85 centres qui travaillent avec des projets innovants. Il y a un service dédié à l'incubation. Nous voulons apprendre l'approche pour aider les entreprises à être compétitives et innovantes». Le Maroc à la 88ème place Le séminaire avait pour objectif de montrer comment au Benelux, le secteur de l'innovation est encadré et favorisé. Comment les entreprises sont prises en main et quels types d'outils sont mis à leur disposition. Comment s'organisent les liens entre chercheurs, universités, entreprises, ce qui permet une réelle synergie et aboutit à des projets innovants et en adéquation avec la demande du marché. Dans ce cadre, Hendrix Candries, du Centre de l'innovation Vlaams-Brabant, a relaté l'expérience de son institution. «En Flandre, le budget alloué à la recherche et développement atteint les 300 millions d'euros. Nous travaillons selon le modèle triple hélix qui est un partenariat entre l'Etat, l'université et l'entreprise. La subvention moyenne par PME est de 100.000 euros. Pour en bénéficier, on a simplifié les procédures. Nous avons 1.600 dossiers et le taux de succès dépasse les 54% pour les PME», indique Candries. «Il y a des centres d'innovation dans chaque région afin d'assurer plus de proximité. Nous visons des PME qui ont moins de 50 emplois, un niveau d'innovation faible, des entrepreneurs en début de carrière», ajoute-t-il. Le Maroc est un pays émergent qui aspire donner un coup de pouce à sa croissance d'une façon soutenue. La mondialisation et l'ouverture du pays l'incitent à gagner le pari de la compétitivité. Les usines clés en main ne sont pas garantes d'un développement pour le long terme. Seul un processus d'innovation préétabli peut stimuler la créativité et donner une impulsion à la croissance. Cette option a montré sa pertinence aux pays qui sont actuellement considérés comme développés. Il y a plusieurs mesures et programmes qui ont été lancés permettant la mise en place d'un système favorisant une culture d'innovation avec l'objectif de faire du Royaume un pays producteur de technologies et une place attractive pour les investissements dans les secteurs innovants et technologiques. Youssef Fadel, de la Direction des technologies avancées, a indiqué dans son intervention que «l'innovation occupe une place importante dans les stratégies de l'Etat. Il s'agit de mettre en place un environnement favorable. Notre ambition est de lancer une offre Maroc en la matière au niveau régional. Pour innover, il faut mettre en relation deux modes : celui de la recherche et de l'entreprise. Il faut lancer les études créatrices d'idées. L'innovation est un facteur clé de compétitivité. On vise à faire de notre pays une plateforme en matière de recherche et développement. A cet égard, l'objectif est de créer 1.000 brevets d'invention et 200 start-up innovantes en 2014». Les pays du Benelux, notamment la Belgique, peuvent faire bénéficier le Maroc de leur expérience en matière de recherche et développement. Si l'on se base sur l'indice mondial de l'innovation, sur 141 pays le Maroc est classé 88ème. Il a ainsi gagné 12 places, comparé à une année auparavant. Ce constat est toutefois loin d'être réconfortant et le Royaume reste à la traîne s'agissant d'innovation d'autant plus que la part du budget alloué à la recherche et développement (R&D) ne dépasse pas les 0,79% du PIB. L'université doit être la locomotive du changement, de la perception de la science, de l'innovation et de la compétitivité internationale. De grands efforts restent à fournir pour relever les défis actuels et futurs qui nuisent à la promotion de la recherche scientifique au Maroc.