Le texte veut préserver le pouvoir d'achat des citoyens tout en améliorant l'équilibre des finances publiques. L'UE, principal partenaire du Maroc, manifeste des signes de reprise. Les nouvelles taxations ou hausses d'impôt ont épargné les populations à bas revenu. La Loi de Finances 2014 est le premier texte présenté par Mohamed Boussaid en tant que ministre de l'Economie et des Finances. Après sa publication au Bulletin officiel, l'argentier du Royaume a tenu mercredi 8 janvier un point de presse à Rabat où il en a exposé les grandes lignes. «En dépit des risques liés à la persistance de quelques effets de la crise, la LF 2014 a été élaborée sur la base d'un diagnostic objectif de l'évolution des mutations économiques endogènes et exogènes. Le gouvernement veut préserver le pouvoir d'achat des citoyens tout en travaillant sur l'équilibre des finances publiques», souligne Boussaid. Les hypothèses retenues se résument essentiellement en un taux de croissance de 4,2%, une récolte agricole estimée à 70 millions de quintaux, un taux d'inflation à 2% et un prix moyen du pétrole à 105 DH/baril. Le déficit budgétaire, pour sa part, devrait être ramené à 4,9% du PIB, avant de passer à 3,5% en 2016. Le taux de change moyen est estimé à 8,5 dirhams contre un dollar américain. Le gouvernement est acculé à consolider les fondamentaux macroéconomiques tout en continuant à soutenir la croissance et les secteurs sociaux. A cet égard, Boussaid est catégorique : «la LF consacre 53% de son budget aux secteurs sociaux». En effet, 35 Mds de DH sont alloués pour la poursuite de la subvention des produits de base ; 45,58 Mds de DH sont programmés pour assurer la réforme du secteur de l'éducation et de la formation et 8,92 Mds de DH pour le développement du secteur de l'enseignement supérieur, en particulier l'augmentation du nombre des bénéficiaires des bourses d'études. Au niveau de la santé, 12,91 Mds de DH sont destinés à améliorer l'accès aux soins, dont 1 milliard réservé à l'achat des médicaments dans le cadre du Ramed et 1,7 Md de DH seront débloqués pour l'INDH. Boussaid prévoit également une amélioration des secteurs non agricoles dont la croissance devrait se situer à 4,9%. «L'Union européenne, notre principal partenaire, manifeste de plus en plus des signes de reprise. Cela devrait avoir un impact favorable sur tous les secteurs exportateurs», poursuit le ministre. Malgré la pression sur les finances de l'Etat, Boussaid affirme que «tous les projets ou programmes initiés dans le cadre de stratégies sectorielles seront maintenus. Le gouvernement travaille également en parallèle pour réduire le déficit. Nous voulons le contrôler sans compromettre l'effort de développement. Il s'agit de maîtriser les dépenses et améliorer les recettes». A cet égard, la LF 2014 s'engage à augmenter l'investissement public qui atteindra 186 Mds de DH, contre 180 Mds en 2013. S'agissant des nouvelles taxations et la hausse de certains impôts, Boussaid a été clair. «Nous avons ménagé les populations à bas revenus. Les nouvelles dispositions fiscales ont touché les secteurs où les personnes sont capables de faire un effort de contribution», précise-t-il. En effet, la LF a institué de nouvelles taxes sur les billets d'avion, sur l'immatriculation des voitures de luxe ou encore l'alcool... Par ailleurs, une amnistie sur les avoirs détenus illégalement à l'étranger est lancée.