Elles sont 7 Bourses à participer à ce projet : la Bourse de Casablanca, la Bourse d'Egypte, la Bourse de Johannesburg, la Bourse de Nairobi, la Bourse du Nigeria, la Bourse de Maurice et la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) de la zone de l'UEMOA. Le Botswana et le Kenya souhaitent également faire partie de ce projet pilote et il ne serait pas impossible, selon Edoh Kossi Amenounve, président de l'African Securities Exchanges Association (ASEA), qu'elles rejoignent les autres participants en cours de route. Ce projet est en préparation depuis quelques années. Il permettra, dans une première étape, à un courtier en Bourse de passer des transactions pour ses clients locaux, sur un autre marché africain, en faisant appel à un courtier partenaire appelé sponsor. Ainsi, une société de Bourse marocaine pourrait acheter des actions pour son client marocain sur la BRVM en passant par un courtier qui opère en Afrique de l'Ouest et qui lui assure un «accès sponsorisé» à ce marché. Edoh Kossi Amenounve a rappelé que cette première étape du projet demande la mise en place d'une plateforme de cotation intégrant les carnets d'ordres des Bourses africaines de manière simultanée et groupée. Un investisseur du Nigéria pourra ainsi avoir accès sur la plateforme AELP au carnet d'ordres de la Bourse de Casablanca, de la BRVM ou encore de l'Egypte avec un seul point d'accès. Rappelons que c'est DirectFN qui a remporté l'appel d'offres lancé à cet effet. L'éditeur a démarré le développement de la solution. La seconde étape du projet AELP est plus difficile à mettre en place. Elle consiste à harmoniser les règles d'agrément des acteurs, de manière à ce qu'une société de Bourse d'un pays participant puisse directement accéder à toutes les Bourses qui participent au projet. Cela suppose une harmonisation des règles d'admission des courtiers de la part des différentes autorités de régulation. «Les points à clarifier avant le démarrage de cette phase sont nombreux», a avoué le président de l'ASEA, qui n'avance pas de calendrier pour cette étape. La troisième et dernière phase du projet AELP permettra à un émetteur de solliciter différents marchés africains pour une opération de levée de fonds. Une IPO pourrait ainsi être lancée sur l'ensemble du continent en même temps. Ceci est plus poussé et plus intéressant pour l'émetteur qu'une simple double cotation dont des expériences ont déjà été lancées entre la Tunisie et le Maroc. Pour Tarik Senhaji, Directeur général de la Bourse de Casablanca, qui a abrité la conférence annuelle de l'ASEA, la volonté politique de réaliser l'intégration économique des pays africains est un acquis important pour le succès de ce projet. Selon lui, dans le cas du Maroc, la volonté royale de développer les relations sud-sud est un catalyseur important pour l'implication des acteurs marocains. Dans ce sens, Senhaji a l'espoir de voir une intégration financière sur au moins l'axe regroupant les pays entre le Maroc et le Nigeria dans un premier temps. «Nous avons des réflexions en cours avec les institutionnels locaux et l'intérêt est manifeste pour certains pays africains», a-t-il expliqué. En outre, le patron de la Bourse de Casablanca espère rapidement voir des institutionnels marocains pouvoir accéder à la BRVM dès le lancement du projet AELP. «Les premiers ne trouvent pas assez de papiers et les seconds sont à la recherche d'investisseurs», a-t-il constaté. L'African Securities Exchanges Association (ASEA) est la première association des Bourses de valeurs mobilières en Afrique. L'ASEA a été créée en 1993 et travaille en étroite collaboration avec ses membres afin de libérer le potentiel des marchés financiers africains et des économies africaines. L'association regroupe actuellement 26 Bourses du continent.