Pour le régulateur central, 2014 sera une année similaire à 2012, avec une croissance du PIB prévue entre 3% et 3,5% contre 4,5% à 5% en 2013. La Banque centrale s'est basée sur une prévision de croissance de la valeur ajoutée agricole plus faible qu'en 2012 et une récolte moyenne de 70 millions de quintaux. Pour Abdellatif Jouahri, les pressions inflationnistes en provenance des partenaires économiques du Royaume sont faibles. De même, l'évolution des prix sur le plan national est stable, ce qui équilibre la balance des risques et justifie le maintien du taux directeur à 3%. Une décision largement anticipée par la communauté économique. Par ailleurs, le gouverneur de BAM appelle que les agrégats macroéconomiques du pays sont en ligne avec la feuille de route présentée au FMI lors de l'obtention de la ligne de précaution et de sécurité de la part du Fonds. A noter que le déficit public attendu en 2013 serait de 5,5% contre 7,6% en 2012. «Le Maroc a réussi à faire baisser son déficit public de 2,5 points en 2 ans, soit une économie de 17,8 Mds de dirhams sans trop de dégâts», explique Jouahri. 2014 : une année peu réjouissante Si les prévisions pour l'année 2013 laissent présager une croissance comprise entre 4,5% et 5% grâce à la bonne tenue des activités agricoles qui compensent les activités non agricoles, 2014 sera, pour sa part, une année moins vertueuse à cause de la baisse de la valeur ajoutée agricole qui sera sans doute enregistrée. Ainsi, et sur la base de l'hypothèse d'une production céréalière de 70 millions de quintaux, la croissance en 2014 ne sera que de 3,5%, portée par la valeur ajoutée non agricole qui devrait croître de 4%, soit un taux équivalent à celui de 2012. Un scénario qui se rapproche de plus en plus des prévisions du HCP établies en début d'année 2013 et qui tablaient sur une reprise en 2013 et un retour au calme en 2014. Par ailleurs, et toujours pour l'année 2014, la Banque centrale s'attend à une hausse du crédit comprise entre 4% et 5%, alors qu'elle ne sera que de 3,5% en 2013. Sur cette activité, le gouverneur de BAM pécise que le taux des créances en souffrance devrait atteindre 6% cette année, un taux qui n'a plus été enregistré depuis plusieurs années. Face à ces prévisions peu réjouissantes, BAM a décidé d'apporter son aide à la croissance en rajoutant une mesure, la troisième du genre cette année, pour aider les TPE, PME et entreprises intermédiaires. «Face à la baisse de l'activité du crédit, surtout celle destinée à cette catégorie d'entreprises, nous allons lancer une nouvelle mesure non conventionnelle». Avec cette déclaration, c'est la première fois que BAM admet qu'elle sort des sentiers battus car, auparavant, le gouverneur de BAM ne souhaitait jamais utiliser le terme «non conventionnel». En l'employant cette fois-ci, il se pourrait que BAM prépare le terrain pour de nouvelles mesures plus importantes et de plus en plus non conventionnelles. Quoi qu'il en soit, cette mesure consiste à lancer un fonds de soutien d'une valeur de 4 à 5 Mds de dirhams destiné à l'accompagnement et au financement des TPME et entreprises intermédiaires. Un fonds qui sera domicilié à la Caisse centrale de garantie, laquelle sera d'ailleurs partenaire de la Banque centrale dans cette opération, comme elles le sont toutes deux sur d'autres plans de relance initiés par BAM. Le ministère des Finances sera également partenaire de ce fonds dont les ressources proviendront également du privé si les banques commerciales acceptent d'apporter des financements. Pour l'heure, le projet est en préparation avancée pour une mise en œuvre effective en 2014.