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Paiement mobile: vers le lancement de la dématérialisation des flux Etat-Usager
Publié dans Finances news le 21 - 02 - 2021

◆ Samira Khamlichi, PDG de Wafacash et présidente de l'Association professionnelle des établissements de paiement (APEP), revient en détail pour Finances News Hebdo sur l'évolution du paiement mobile depuis son lancement, les contraintes rencontrées ainsi que les leviers à actionner pour favoriser l'acceptation mobile.
◆ Pour la présidente de l'APEP, la crise sanitaire a eu comme effet une prise de conscience, de part et d'autre, de la valeur ajoutée que le paiement mobile peut apporter.
◆ Selon elle, les commerçants se trouvent actuellement dans une phase de découverte du paiement mobile.

Propos recueillis par Y. Seddik

Finances News Hebdo : A ce jour, quel bilan d'étape faites-vous de l'activité du paiement mobile au Maroc (nombre de m-wallet, de transactions et de transactions inter opérées...) ?
Samira Khamlichi : A date d'aujourd'hui, le bilan peut être qualifié de prometteur, sachant que nous sommes au tout début du chemin. Après un effort de coordination important, qui a impliqué les différents acteurs de la place tant publics que privés, les fondamentaux ont été mis en place et sont à même de répondre aux attentes de ce projet structurant. Il est important de rappeler que ce projet rentre dans le cadre de la stratégie nationale de l'inclusion financière et vise donc à répondre à plusieurs besoins bien identifiés et qui s'inscrivent dans un vaste effort national pour le développement social et sociétal de notre pays. Parmi les objectifs affichés, le premier est l'inclusion d'une population qui, à ce jour, reste exclue du système financier classique et pour laquelle nous nous devons de répondre de façon adaptée à ses besoins quotidiens en la matière. Il est question également d'un changement comportemental de l'ensemble des usagers, qu'ils soient financièrement inclus ou pas. En effet, l'usage des moyens de paiement déjà opérationnels, même s'ils se développent de façon rapide, reste limité face au potentiel qu'ils représentent.
Le paiement mobile vient ajouter un jalon supplémentaire, qui va permettre une meilleure gestion des flux pour les acteurs et une facilité d'accès et d'utilisation pour l'ensemble de nos concitoyens. Concernant l'offre disponible sur le marché, je vous parlerais des établissements de paiement, membres de l'APEP, que j'ai le plaisir de présider, et dont la plupart ont lancé leurs solutions sur la place. Celle-ci consiste en un compte de paiement auquel est adossé un porte-monnaie électronique, ou m-wallet, afin que le client puisse réaliser ses opérations, telles que le versement et le retrait, le transfert d'argent, le paiement de factures et surtout le paiement commerçant, et cela de manière totalement dématérialisée.
15 établissements disposent déjà d'une offre totalement ou partiellement opérationnelle sur la place. D'après les derniers chiffres dont nous disposons, le nombre de comptes auxquels est adossé un m-wallet serait de 1,5 million totalement interopérables. Quant au nombre de transactions réalisées, nous ne sommes qu'au début et les chiffres sont encore peu consistants, mais ce qui nous importe c'est la tendance et celle-ci est très positive. Je vous rappelle que l'ensemble de la place (établissements de paiement et banques) déploie actuellement des efforts importants pour la création d'un écosystème de paiement qui permette à notre clientèle d'évoluer dans un environnement digitalisé. Et notre principal challenge est l'enrôlement des commerçants pour l'acceptation du paiement mobile. Nous travaillons également et conjointement avec les institutions publiques afin de lancer la dématérialisation des flux Etat-Usager.

F.N.H. : Il est indéniable que le déploiement à grande échelle du paiement mobile marque le pas. Quelles en sont les raisons selon vous ?
S. Kh. : Notre pays connaît une modernisation continue, qui trouve son origine dans une volonté d'améliorer le quotidien du citoyen et de lui faciliter l'accès à tous les services, et bien sûr les services financiers de proximité. Plusieurs initiatives ont vu le jour visant à réduire les déserts financiers de proximité à travers le pays et à initier des actions permettant de limiter la circulation du cash. Malgré cela, force est de constater que notre société se caractérise toujours par une appétence élevée au cash qui génère des frais de gestion très importants et qui peuvent être destinés à d'autres fins. C'est dans ce contexte que la Stratégie nationale d'inclusion financière vient apporter un nombre important de solutions, à travers divers leviers tels que le paiement mobile, l'assurance inclusive ou la microfinance. Chaque levier visant à répondre à des problématiques concrètes.
Le paiement mobile revêt ainsi une importance singulière car ce levier s'érige comme une plaque tournante, susceptible d'être la base pour le développement des autres axes, du fait des synergies existantes. Le lancement du paiement mobile a constitué le coup d'envoi effectif du déploiement d'une stratégie appelée à accomplir des objectifs vitaux pour notre pays. S'agissant d'un projet qui s'inscrit dans le cadre d'une stratégie nationale, dont la portée implique l'intégralité des forces vives de notre pays, l'effort de sensibilisation à mettre en place se doit pareillement d'adopter une vision inclusive. L'objectif étant d'apporter toute la crédibilité et la confiance nécessaires et de créer ainsi un environnement favorable pour son développement. Il est vrai aussi que la crise sanitaire a eu comme effet une prise de conscience, de part et d'autre, de la valeur ajoutée que le paiement mobile peut apporter, mais nous considérons qu'une communication simple et de proximité reste primordiale pour la réussite de cette entreprise. Enfin, n'oublions pas que le Maroc a été parmi les pionniers au niveau mondial dans le lancement d'une solution de paiement mobile nativement interopérable et avec comme vision la mise en place d'un système de paiement mobile de référence.

F.N.H. : Les commerçants, surtout de proximité, commencentils à adhérer à cette solution nationale ?
S. Kh. : Les commerçants se trouvent actuellement dans une phase de découverte du paiement mobile. Les freins à l'adoption sont variés en fonction des catégories de commerçants. Les professionnels structurés ne soulèvent pas de questions particulières, du fait du niveau de prise de conscience vis-àvis des nouvelles technologies et de la réalité de la digitalisation que nous vivons. Cependant, les commerces non structurés nécessitent des efforts plus importants, du fait du besoin d'accompagnement et de sensibilisation à l'adoption des nouveaux moyens d'acceptation de paiement. Il y a lieu de rappeler les efforts consentis en matière de fiscalité par l'Etat, lesquels ont été largement pris en considération tout au long des dernières Lois de Finances.
Ceci s'est matérialisé par un abattement partiel dans un premier temps, puis une exonération totale sur le bénéfice réalisé via le paiement mobile pour les commerçants dont le chiffre d'affaires annuel n'excède pas 2 millions de dirhams, et ce sur une période de 5 ans. Les autres freins que nous identifions sont liés aux pratiques constatées sur le terrain. Pour illustrer cela à travers un exemple, les commerçants ont pour habitude de réutiliser l'argent qu'ils encaissent pour renouveler leurs stocks de marchandises. Leurs fournisseurs en général et les FMCG en particulier doivent adopter ces solutions d'acceptation de paiement et venir greffer leur programme de fidélité à ces moyens de paiement pour intéresser les commerçants.

F.N.H. : Selon-vous, quels sont les leviers à actionner pour favoriser l'acceptation mobile ?
S. Kh. : L'acceptation mobile s'articule autour de deux aspects fondamentaux. D'une part, il s'agit naturellement de l'adhésion des commerçants à intégrer un nouveau mode d'acceptation des paiements. Dans ce sens, le commerçant doit pouvoir identifier une valeur ajoutée dans l'intégration de cette nouvelle solution. Le paiement mobile apporte des avantages non négligeables, notamment pour la gestion des flux journaliers des encaissements, la sécurité pour la manipulation et le transport de l'argent liquide, ou encore des aspects aussi pratiques que le fait de ne plus avoir besoin de rendre la monnaie à un client.
D'autre part, les utilisateurs finaux jouent un rôle important dans l'adoption de l'utilisation du paiement mobile; cette utilisation dopera la demande et permettra une évolution équilibrée de l'écosystème. Il est important de leur expliquer, et plus particulièrement à ceux n'ayant pas accès au compte bancaire et qui ont un frein psychologique quant à l'usage des moyens de paiement, que l'adoption des comptes de paiement est accessible à tous et que le paiement mobile est équivalent au paiement cash.
L'adoption du paiement mobile passera nécessairement par une prise de conscience sur l'importance de ce dernier et par la proposition de valeur offerte à tous en termes de rapidité, sécurité et disponibilité. C'est ainsi qu'un travail de communication et de sensibilisation prend toute son ampleur, car cela concernera indistinctement toutes les strates de notre société, avec la possibilité de focaliser les messages, selon le public cible que nous souhaitons toucher. L'ensemble des opérateurs de la place (banques et établissements de paiement) ont constitué un groupement d'intérêt économique (GP2M) dont l'une des priorités est la mise en place d'une marque unique de paiement mobile au Maroc, à l'instar de ce qui est fait avec la monétique. Cette marque facilitera la reconnaissance des points d'acceptation de paiement et indiquera au client, quel que soit son opérateur, que le paiement mobile est disponible.
Au-delà de l'indication du paiement, cette marque renforcera la confiance des utilisateurs, qu'ils soient commerçants ou consommateurs finaux, vis-à-vis de la sécurité du paiement mobile. Par ailleurs et dans l'optique d'encourager l'adoption du paiement marchand, l'ensemble de la place a décidé d'offrir la gratuité totale sur les opérations de paiement mobile dont le montant est inférieur à 30 dirhams TTC et cela, sur une période d'une année, à compter du 1er septembre 2020. Parallèlement à cela, des actions de communication sont en réflexion afin d'accompagner le lancement de cette marque nationale.

F.N.H. : Au niveau de l'APEP, quels sont les chantiers sur lesquels vous vous attelez actuellement ?
S. Kh. : En sa qualité d'association professionnelle, l'APEP est naturellement impliquée dans les travaux liés au paiement mobile, ainsi que dans tous les sujets concernant les établissements de paiement de manière générale. Il est à noter que notre secteur d'activité a connu ces dernières années une évolution majeure. Un accompagnement continu de notre part auprès de l'ensemble de nos membres, tant les anciens que ceux nouvellement agréés par la Banque centrale, est une nécessité. C'est ainsi que l'APEP œuvre pour une adéquation des bonnes pratiques entre ses membres, tout en assurant un lien fort avec le régulateur, les pouvoirs publics et l'ensemble des parties prenantes, lorsque cela s'avère nécessaire. Notre association s'est également érigée au fil de ces dernières années en force de propositions auprès des autorités, qui font appel à notre connaissance du terrain, acquise auprès de nos membres, pour participer à des projets qui revêtent une portée nationale.
C'est dans cette configuration que l'APEP siège au Conseil national de l'inclusion financière, présidé par Monsieur le ministre de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'Administration, et au Comité stratégique d'inclusion financière, présidé par Monsieur le wali de Bank Al-Maghrib. Par ailleurs, l'APEP participe dans plusieurs groupes de travail, véritables viviers d'idées, impliquant plusieurs acteurs, provenant de divers horizons, et notamment à travers des actions portant sur l'éducation financière et digitale, l'assurance inclusive… L'APEP assure, conjointement avec Bank Al-Maghrib et le GPBM, le leadership du groupe de travail dédié au paiement mobile. Enfin, l'APEP apporte actuellement son appui à la réussite des opérations pilotes du projet de digitalisation des paiements des bourses scolaires accordées dans le cadre du programme «Tayssir», à travers la mobilisation des établissements de paiement présents dans ces régions.


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