◆ Le phénomène climatique La Niña, qui a un effet refroidissant sur les températures mondiales, n'a pas été en mesure de freiner la chaleur de 2020. ◆ Les cinq ensembles de données pour les dix premiers mois de 2020 ont placé l'année précédente en deuxième position pour la température la plus chaude à ce jour.
Par M. Diao
L'Organisation météorologique mondiale (OMM) est formelle. En dépit du refroidissement dû à La Niña, 2020 a été une année de chaleur exceptionnelle. Précisons que La Niña est un phénomène climatique ayant pour origine une anomalie thermique des eaux équatoriales de surface de l'océan pacifique centre. La Niña est déterminée par une température anormalement basse des eaux précitées. Au-delà de cette explication, à en croire l'organisation onusienne, l'année qui vient de s'achever a eu un impact sur les conditions météorologiques dans de nombreuses régions du monde. En effet, les années de chaleur record auraient généralement coïncidé avec un fort épisode El Niño, comme ce fut le cas en 2016. Pour rappel, El Niño est un phénomène climatique qui se caractérise par des températures anormalement élevées de l'eau dans la partie Est de l'océan pacifique du sud. Les experts de l'OMM ont fait savoir que La Niña, qui a un effet refroidissant sur les températures mondiales, n'a pas été en mesure de freiner la chaleur en 2020. Une année qui a enregistré une chaleur presque record comparable aux températures élevées de 2016. L'agence spécialisée de l'ONU a qualifié les six dernières années comme étant les plus chaudes jamais enregistrées. Cette situation inédite montre qu'en dépit des évènements mondiaux très médiatisés en faveur de l'action climatique, beaucoup de chemin reste encore à faire au niveau des Etats. Et ce, dans l'optique d'inverser la trajectoire haussière de la température. Par ailleurs, l'organisme renseigne que jusqu'à présent, les cinq ensembles de données pour les dix premiers mois de 2020 ont placé l'année précédente en deuxième position pour la température la plus chaude à ce jour, après 2016 et avant 2019. Dans le même ordre d'idées, selon plusieurs rapports mensuels, pour ne citer que ceux du Service Copernicus, l'Agence météorologique japonaise, et l'Institut Goddard pour les études spatiales de la NASA, le mois de novembre 2020 a été classé comme le plus chaud ou le deuxième plus chaud jamais enregistré. Un trend haussier inquiétant Il ressort également de l'analyse de l'OMM que le classement des températures pour chaque année a moins de portée et d'importance que les tendances à long terme. A ce titre, notons que depuis les années 1980, chaque décennie est plus chaude que la précédente. Cette situation pour le moins inquiétante est à relier aux niveaux record de gaz à effet de serre. Sachant que ces composants gazeux retiennent la chaleur dans l'atmosphère. En clair, le dioxyde de carbone sera à l'origine du réchauffement futur de la planète, car il perdure dans l'atmosphère pendant des décennies. Dans le même ordre d'idées, il importe de préciser que les prévisions de l'organisme spécialisé sont alarmantes, puisque celuici table sur une tendance haussière des gaz à effet de serre pour les années à venir. Notons au final que le rapport intitulé «Mise à jour annuelle et décennale sur le climat mondial», produit par l'organisme qui dénombre 193 membres, soutient qu'il existe une chance sur cinq que la température moyenne de la planète dépasse temporairement 1,5 degré Celsius d'ici 2024. Sachant que l'objectif principal de l'Accord de Paris est de renforcer la réponse mondiale à la menace du changement climatique en maintenant l'augmentation de la température mondiale à un niveau bien inférieur à 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels, et de poursuivre les efforts pour limiter l'augmentation de la température à 1,5 degré Celsius.