La capitale du Maroc a abrité, la semaine dernière, la première édition de la Conférence de Rabat pour le développement durable. D'éminents experts nationaux et internationaux ont participé à ce nouveau rendez-vous. L'un des moments forts de ce forum a été l'«Assemblée des jeunes». La Conférence de Rabat pour le développement durable, tenue la semaine dernière, a réussi son pari. Une première édition qui a vu la participation d'éminents experts des pays du pourtour méditerranéen, des pays européens et africains, ainsi que la participation d'un très large public. Promouvoir la réflexion, la recherche, l'innovation et l'engagement en faveur du développement durable étaient les mots d'ordre de ce nouveau rendez-vous. Un rendez-vous autour d'une thématique qui préoccupe de plus en plus, à savoir le développement durable qui comporte aussi bien le développement humain, économique et culturel. Comme l'a signalé Saïd Mouline, Directeur général de l'ADEREE (Agence nationale pour le développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique), le développement durable n'est plus un luxe mais une nécessité. L'événement a démarré par une rencontre, baptisée «Assemblée des jeunes», dédiée exclusivement aux étudiants des universités et des écoles privées. Une initiative fortement saluée par ces derniers. L'objectif de cette plate-forme d'échange étant donc de donner la parole aux acteurs de demain et de fédérer la jeune génération aux problématiques du développement durable et de l'environnement. Aussi, les intervenants qui ont animé ce panel, entre autres Said Mouline et Philippe Madec, Président du bureau du Corps des architectes-conseil de l'Etat (France) et lauréat des Trophées de l'écologie 2011, ont-ils mis l'accent sur l'une des préoccupations majeures de cette jeune génération qui est l'emploi. Dans ce sillage, les intervenants ont abordé les perspectives de débouchés économiques dans le domaine des métiers verts. Le traitement des déchets, la protection de l'environnement, l'efficacité énergétique, les énergies renouvelables, constituent, aujourd'hui, une nouvelle niche à potentiel significatif. Cette rencontre a été marquée par le témoignage de deux jeunes architectes, Reda Chanane et Lahbib El Moumni, gagnants du prix Holcim, qui ont partagé leur expérience. Villes durables Le réchauffement climatique, la dégradation de l'environnement accélérée par une inconsciente activité humaine... constituent autant de facteurs qui menacent notre planète. L'inclusion de l'aspect environnemental et du développement durable dans toutes politiques et stratégies est désormais de mise. C'est ce qui a été soulevé par les intervenants de la première plénière de la Conférence de Rabat sous le thème « Stratégies urbaines en Méditerranée : choix énergétiques et stratégies d'investissements». L'enjeu, aujourd'hui, est la construction de villes durables, comme l'a bien précisé Michèle Pappalardo, magistrat à la Cour des comptes en France. Un mode de vie qui s'articule autour de l'amélioration des conditions de vie des citoyens, tout en veillant à réduire la consommation des ressources naturelles. Elle a, par ailleurs, insisté sur l'une des composantes indispensables à la réussite de cette politique, à savoir une gouvernance forte. «Planification, financement, normalisation et contrôle..., ces éléments de gouvernance sont incontournables si l'on veut travailler sur les villes durables», a souligné Michèle Pappalardo. Elle a également sollicité l'implication de toutes les parties prenantes, notamment les collectivités, le privé ainsi que les habitants pour une gouvernance participative. En effet, le partenariat public-privé est l'une des clés de la promotion des villes nouvelles. C'est ce qu'a confirmé Eric Mazoyer, Directeur général adjoint de Bouygues Immobilier (France) qui a, également, exposé les enjeux et les défis de mettre en place ces villes. Une expérience que son groupe mène en France en construisant des bâtiments et des quartiers qui permettent la baisse de la facture énergétique, la diminution des émissions de CO2 ainsi que la réduction du coût des bâtiments. Développement durable en zone rurale Il est vrai que le développement durable et la protection de l'environnement sont devenus des composantes indispensables dans toute politique. Cependant, ces politiques publiques, ces investissements, cette croissance économique..., ne concernent que les zones urbaines, engendrant ainsi une fracture territoriale et sociale entre la ville et la campagne. Ce qui a créé un déséquilibre et donc la marginalisation des zones rurales. «Le développement des villes se fait, aujourd'hui, au détriment du développement des zones rurales», a précisé Kamal Fahmi, Directeur développement RH à l'international de Managem. Le développement durable des zones rurales est aussi important que celui des zones urbaines, particulièrement dans un pays où l'économie est fortement liée à l'agriculture. Sans perdre de vue que le monde rural constitue 46% de la population marocaine, soit 14 millions d'habitants.