La Caisse centrale de garantie (CCG), l'Agence française de développement (AFD) et Bpifrance (Banque publique de France) viennent de signer un protocole d'accord pour doter les trois institutions d'un cadre approprié pour leur coopération future. Le protocole d'accord arrive en marge de la visite à Rabat de Pierre Moscovici, ministre français de l'Economie et des Finances. Il s'inscrit également dans le cadre des retombées de la rencontre de haut niveau entre les chefs de gouvernement marocain et français en décembre 2012 et la visite d'Etat du Président de la République française en avril 2013. Ces visites ont constitué l'occasion de réaffirmer le rôle essentiel des petites et moyennes entreprises (PME) dans la stimulation de la croissance, la création d'emplois et le développement de l'entreprenariat au Maroc. Dans ce contexte, et considérant l'importance des garanties dans l'accès au financement, la CCG, Bpifrance et l'AFD œuvrent pour le renforcement de leur coopération afin d'accroître la portée et l'efficacité de leurs activités de partage de risques au service du financement des PME marocaines et françaises installées au Maroc ou désireuses d'y investir. Ainsi, les trois institutions ont affirmé leur ambition d'entretenir une coopération fondée sur l'échange et le savoir-faire. Et ce, en poursuivant deux objectifs principaux. En premier lieu, contribuer par le biais d'une assistance technique et d'appuis financiers à la CCG, à la mise en œuvre de la politique publique de promotion des PME au Maroc et, en particulier, de soutien aux garanties. Concrètement, la synergie des actions de Bpifrance et de l'AFD vise, dans le cadre du protocole, à apporter un soutien renforcé à la CCG dans la conduite de sa politique d'offre et de sa stratégie de modernisation. Ce point est très important en tenant compte des recommandations de l'étude d'impact publiée dernièrement par la CCG. Celle-ci insiste sur le fait de diversifier et moderniser les offres de garantie en offrant d'autres produits de financement tels que le crédit bail ou via les marchés financiers. Pour sa part, l'AFD pourra contribuer, en matière de garantie, à la mise en place de schémas de financement aux côtés de la CCG, ce qui peut alléger, d'une part, l'apport des PME en capitaux propres et, d'autre part, la contribution des banques marocaines qui se montrent parfois frileuses au financement de certains projets. En second lieu, le protocole aspire à faciliter le développement international des entreprises de leurs pays respectifs. Dans le cadre de leurs missions respectives, la CCG et Bpifrance partagent un même objectif, à savoir la facilitation du développement à l'international des entreprises de leur pays. Elles souhaitent rechercher et concrétiser les moyens d'atteindre cet objectif en s'appuyant sur le partenariat technique réaffirmé par ce protocole. La coopération technique et financière, entre ces trois institutions, permettra de promouvoir les meilleures pratiques en matière de garanties pour soutenir le financement des entreprises marocaines et françaises au Maroc. Selon la CCG, «le protocole constitue un accord cadre qui sera complété par des conventions d'application qui assureront la mise en œuvre effective des actions envisagées». L'efficience de la CCG Le protocole signé ne peut qu'augmenter l'efficience de la Caisse centrale de garantie. Cet indicateur a été passé au peigne fin par le cabinet Deloitte. L'analyse s'est basée sur les best practices de gestion des systèmes de garantie qui préconisent une couverture des charges de fonctionnement et d'investissement (dotations d'amortissement du matériel) par les recettes issues des commissions de garantie. Il en ressort que sur la période allant de 2005 à 2010, la CCG peut être considérée comme efficiente avec des recettes de commissions égales aux dépenses de gestion de la garantie. Une analyse plus détaillée, année par année, fait ressortir que la CCG n'est devenue efficiente qu'à partir de 2009, année à partir de laquelle les engagements se sont développés de manière significative avec l'instauration de nouveaux produits. Ceci démontre clairement la nécessité de générer un volume minimum critique d'engagements afin de couvrir les dépenses via les commissions de garantie. En effet, la CCG devrait être capable de générer au moins 30 MDH de commissions, chaque année, pour couvrir ses charges qui devraient enregistrer une croissance constante. Ce niveau constitue le point mort ou le seuil de rentabilité opérationnelle et correspondrait à 1.440 dossiers d'engagement moyen d'1 MDH, avec une garantie de 60% et une commission équivalente à 1,25% des crédits, soit un engagement de 1,44 Md de DH pour des crédits de 2,4 Mds.