Une économie réalisée du 16 septembre au 16 octobre 2013 sur la charge de compensation du supercarburant, gasoil et fuel N°2. Sur ce montant, 50 MDH devraient être transférés aux transporteurs. Dans un contexte marqué par le creusement du déficit budgétaire, le gouvernement a pris la décision, en septembre dernier, de procéder à l'indexation partielle des prix des carburants (www.financenews.press.ma) qui a de facto induit une hausse des prix à la pompe. Cette mesure a suscité, notamment, l'ire de l'opposition qui aurait souhaité l'instauration d'un débat national autour de la question. Pour autant, certains observateurs ont jugé cette mesure nécessaire, mais surtout courageuse, d'autant que les charges de compensation sont un boulet pour le budget de l'Etat. D'ailleurs, pour l'année 2013, la situation prévisionnelle de la charge de compensation au titre de la période janvier-août s'élève à près de 25,3 milliards de dirhams. A l'évidence, ce premier pas franchi par le gouvernement vers une réforme globale du système de subvention, s'il a suscité un accueil mitigé, n'aura pas révolté la population. Avec le recul, il n'est pas faux de dire que cette mesure a été «bien digérée» et permet de soulager un tant soit peu le budget. Ainsi, sur un mois, précisément du 16 septembre, date de son entrée en vigueur, au 16 octobre 2013, l'économie réalisée sur la charge mensuelle de compensation du supercarburant, gasoil et fuel N°2 s'élèverait à 400 MDH, lit-on dans le rapport sur la compensation accompagnant le projet de Loi de Finances 2014. Néanmoins, l'Etat continue de soutenir ces trois produits, et de manière importante. En effet, sur la même période, l'apport de l'Etat s'est chiffré à 1,384 milliard de dirhams, auquel s'ajoute la charge mensuelle du fuel destiné à la production électrique (554 MDH) et le butane (1 Md de DH). Ainsi, la charge mensuelle des produits pétroliers serait de l'ordre de 2,94 milliards de dirhams, malgré la mise en place du système d'indexation partielle. Les transporteurs chouchoutés Le lobby des transports est très puissant au Maroc. Et cela, le gouvernement l'a compris. Raison pour laquelle lorsqu'il a été question de procéder à l'indexation partielle, des faveurs, subtilement appelées mesures d'accompagnement, ont été accordées aux transporteurs. Il s'agit, précisément, de l'octroi, dans un premier temps, d'une indemnisation aux taxis de 1ère et 2ème catégories et aux bus. Cette aide financière trimestrielle, destinée à compenser l'impact en cas de hausse du prix du gasoil à la pompe, sera accordée sous forme de virements directs via Barid Al-Maghrib. De ce fait, sur la période allant du 16 septembre au 16 octobre 2013, sur les 400 MDH économisés au titre de la compensation, près de 50 MDH seraient transférés au seul secteur des taxis et bus. Pour certains observateurs cependant, le gouvernement n'est pas allé au bout de sa logique, d'autant qu'il devait s'abstenir de redistribuer aux transporteurs ce qu'il a économisé grâce à l'indexation partielle.