C'est l'histoire d'une famille qui se réunit pour trois jours dans la maison familiale suite au décès du père, pour se remémorer les souvenirs et partager sa perte. Tout va basculer avec l'arrivée de Sofia, la dernière des filles du défunt, celle qui a fait sa vie ailleurs. Plus de détails avec Morjana Alaoui, actrice et héroïne de Rock the casbah, le dernier film de la réalisatrice Laila Marrakchi qui sort sur grand écran le 18 septembre. Finances News Hebdo : Vous jouez le rôle de Sofia dans le dernier film de Laila Marrakchi. Présentez-nous un peu «Rock the casbah» et votre rôle? Morjana Alaoui : C'est un film sur «legnaza», l'enterrement marocain avec toutes ses traditions. C'est la mort du patriarche. J'interprète le rôle de Sofia, la plus jeune des sœurs. Elle revient pour l'enterrement de son père après plusieurs années de rupture avec le Maroc. Elle retrouve sa famille et se retrouve un peu perdue dans cette ambiance. Elle essaye de régler des choses avec sa famille et se retrouve en fait en train de bousculer un petit peu l'ordre qui a été établi par ce patriarche. Il y a beaucoup de moments d'intimité dans le film qui fait la lumière sur les traditions marocaines. C'est un film où on rit et on pleure. Sofia a quitté le Maroc très jeune pour réaliser ses rêves librement sans jugement. Ses choix d'être actrice n'ont pas été validés par sa famille et elle se retrouve seule finalement aux Etats Unis avec son fils. Sa carrière ne décolle pas et elle revient affronter d'une manière frontale sa famille. Pendant «Legnaza», elle murît et apprend beaucoup de choses. Et à la fin de l'évènement, elle peut partir vivre sa vie librement. F. N. H. : Qu'est ce qui a poussé Sofia à changer ? M. A. : Avant l'enterrement, je ne peux pas vous le dire parce que ça va révéler le film, mais après je peux dire que ses certitudes sont tombées. En fait, elle s'est rendue compte qu'elle était dans le jugement et que chacune de ses sœurs et chaque membre de sa famille avait ses raisons d'agir comme il le faisait. Elle s'est rendue compte qu'elle avait besoin de sa famille pour avancer. F. N. H. : Le film met la lumière sur le choc générationnel qui finit par triompher sur l'hypocrisie des dogmes familiaux. Comment cela a été illustré dans le film ? M. A. : Je pense que dans toutes les familles du monde, pas seulement au Maroc, c'est difficile de dire les choses vraiment. Mon personnage arrive d'une façon frontale et essaye d'aborder la vérité. Malheureusement, l'hypocrisie sociale existe partout, pas seulement au Maroc. F. N. H. : Qu'est ce qui a marqué votre carrière depuis votre premier film, Marock, en 2005 ? M. A. : Au début, quand j'ai commencé avec le film «Marock», je n'étais pas comédienne. Après, j'ai suivi des cours de théâtre et depuis j'ai fait cinq films un peu partout : une production italienne en Irak, un film allemand tourné à Tanger et un film français qui s'appelle «Martyrs». Puis, j'ai fait deux films anglais, puisque j'habite à Londres et j'en ai un qui sort au mois de novembre. F. N. H. : Peut-on faire le parallèle entre vous et les deux personnages Rita et Sofia, interprétés dans les deux films ? M. A. : Oui complètement, c'est-à-dire quand j'ai fait «Marock», j'étais jeune puis j'ai grandi, j'ai muri et évolué exactement comme les personnages. F. N. H. : Marock était le film de tous les tabous, sera-t-il le cas aussi pour Rock the casbah ? M. A. : Je ne pense pas, puisque le cinéma marocain a beaucoup évolué. Par conséquent, je pense que «Rock the casbah» ne sera pas un film choquant. Maintenant on parle assez librement des choses, la liberté d'expression a évolué.