Pour linternaute avisé, le-gouvernement fait déjà partie du décor technologique. Les sites des ministères et administrations sont plus des vitrines et des sources dinformation limitées que des outils de services. Est-il prématuré de sinterroger sur limpact que peuvent avoir les nouvelles technologies sur la démocratie ? Peut-être, si lon considère avec lucidité les taux dalphabétisation ou la quasi-absence dinfrastructures en matière délectricité et de téléphonie. Etant au cur de la mise à niveau de léconomie dans son ensemble, la modernisation des secteurs publics a pour principal objectif la mise en place dune administration moderne et de proximité au service du développement socio-économique et des citoyens. En effet, face aux exigences croissantes des usagers en termes de droits et de qualité de services, et suite à la création du Fonds de la modernisation de l'administration publique (FOMAP), les services fournis aux usagers samélioreront davantage par le renforcement de la politique de déconcentration et de proximité et par la consolidation de louverture de lAdministration publique sur son environnement. Conscients de limportance du développement des systèmes dinformation, les pouvoirs publics prévoient la mise en place dun Centre administratif dinformation et dorientation (CAIO) qui a pour objectif laccompagnement et lorientation des citoyens et des opérateurs économiques quant à la réalisation des différentes procédures administratives. Par ailleurs, la nécessité de mettre en place une Administration électronique couvrant tous les secteurs publics en relation avec les citoyens et les entreprises, a incité le comité e-gouvernement à approuver la mise en ligne de plus de 200 projets à lhorizon de 2007. En outre, la promotion de lAdministration électronique sera accompagnée par ladoption de textes de lois relatifs à la signature électronique, la protection des données nominatives et larchivage électronique, ainsi que le développement dune plate-forme centrale inter-administrations permettant de faciliter léchange de données sécurisées entre les administrations. Ce programme, qui compte aujourd'hui près de 40 services en ligne fonctionnels couvrant divers secteurs vitaux comme certaines démarches administratives, les finances, la douane et la justice, va couvrir, à l'horizon 2008, quelque 200 nouveaux services. Le projet «GENIE», qui sera étalé sur trois ans, nécessitera une enveloppe de l'ordre de un milliard de dirhams et touchera 8.600 établissements scolaires, soit une population de 5,5 millions d'écoliers et d'élèves qui seront formés à l'utilisation des technologies de l'information et de la communication avec un accès à l'Internet. Si ce projet réussit, il sera élargi à d'autres catégories comme les ménages, les petites entreprises ou encore les réseaux communautaires. Un autre objectif et non des moindres de la stratégie e-Maroc concernera le développement de l'industrie des TIC et des activités liées à l'offshoring. Lobjectif est de rapprocher ladministration, les centres de pouvoirs et les institutions de la population. Cela dit, une étude de la Cnuced, la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement, souligne par exemple que seul 1 habitant sur 118 dispose dun accès à Internet. Et ces internautes sont majoritairement concentrés dans cinq pays : lAfrique du Sud, lEgypte, le Kenya, le Maroc et la Tunisie. Non, si lon juge les expériences et réalisations déjà couronnées de succès. Le Maroc, la Mauritanie et lAfrique du Sud se classent ainsi entre la trentième et la quarantième position (sur 196), dans le dernier classement mondial des Etats les plus avancés en matière de développement de leurs sites gouvernementaux, réalisé par la World Market Research Center. Mais au Maroc, plusieurs pas ont été franchis pour la vulgarisation de ladministration on line. Lopération Intilaka destinée au départ volontaire de la fonction publique sest ainsi soldée par un grand succès.