Les produits alimentaires, notamment les poissons et les légumes frais, connaissent une hausse des prix. Pour le tourisme, Ramadan génère une baisse de nuitées de 59% pour les résidents. Le Haut commissariat au plan (HCP) a publié une étude sur les effets de Ramadan et leurs interactions avec ceux de la saison. Il ressort de ce document que le mois sacré a un impact sur les prix, surtout avec le changement des habitudes alimentaires des ménages. L'analyse du HCP indique qu'il y a deux tendances différentes d'évolution des prix. Pour les produits alimentaires, la forte demande augmente les prix, alors que les postes de consommation non alimentaires n'ont pas présenté de signification statistique. Les poissons et les légumes frais sont les produits alimentaires les plus touchés par cette évolution. «Les prix des poissons devraient, en effet, s'inscrire en hausse de 6% durant le mois de juillet. Cette augmentation serait amplifiée par un effet saisonnier positif, puisque les prix de ces denrées s'apprécient régulièrement durant ce mois de 2% en moyenne. L'impact du mois de Ramadan sur les prix des légumes frais atteindrait 2,2%, mais serait annulé, contrairement à ceux des poissons, par une dépréciation saisonnière importante de 13,6%. Les fruits secs, ainsi que les produits laitiers, ne sont pas en reste : le mois de Ramadan génèrerait un supplément de près de 1% durant le mois de juillet (ce supplément avoisinerait 0,2% le mois suivant)», explique le HCP. Concernant les tendances inflationnistes durant le mois sacré, l'étude du HCP précise que «la comparaison des évolutions des prix durant la période juillet-août entre 2012 et 2013 indique que l'impact inflationniste du mois de Ramadan serait contenu. L'inflation additionnelle, due au mois sacré, serait de l'ordre de 0,4 point pour les produits alimentaires au mois de juillet, qui serait totalement annulée le mois suivant». Le Haut commissariat au plan n'a pas manqué d'analyser l'effet Ramadan sur l'industrie touristique, notant au passage que ce secteur reste stratégique pour l'économie nationale mais qu'il est par ailleurs impacté par le calendrier lunaire. «Lorsque le mois de Ramadan coïncide avec la haute saison, il jouit d'un effet encore plus important, en raison, entre autres, des arbitrages effectués par les citoyens quant à la programmation de leurs congés annuels et au phénomène de concentration qui caractérise le secteur. Un quart des nuitées globales et un tiers de celles des résidents sont en moyenne réalisés pendant juillet et août», précise le HCP. L'augmentation des nuitées globales au mois de juillet, en raison de la saison estivale, représenterait environ un tiers cette année. Cette appréciation saisonnière serait contrebalancée par l'effet baissier dû au Ramadan. Ce choc défavorable est évalué à une baisse de 44% pour les nuitées globales et à une régression de 59% pour celles des résidents. Ces deux impacts antinomiques seront, en définitive, à l'origine d'une perte de près de 10% au mois de juillet (22% pour les nuitées des résidents), soit l'équivalent de près de 160.000 nuitées (115.000 pour les nationaux). En outre, l'étude du HCP relève que le transport par voie ferroviaire est lui aussi touché par cette baisse de régime. Le supplément saisonnier positif, afférent au mois de juillet et correspondant à 25% de l'activité des trains, serait largement annulé par la venue du mois de Ramadan dans ce mois. Celui-ci serait, en effet, à l'origine d'une baisse de régime de l'ordre de 52%.