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« Digital Now » : les recommandations de la 2ème édition
Publié dans Finances news le 24 - 12 - 2020

Conscient du défi majeur auquel sont confrontées aujourd'hui les entreprises concernant la transformation digitale, le Club des Dirigeants du Maroc a organisé la deuxième édition du Congrès International sur l'économie numérique « Digital Now » les 15 et 16 décembre 2020 à Casablanca , sous le thème « Le Digital au service d'une relance économique vigoureuse ».
Ce congrès International sur l'Economie Numérique a été organisé selon un format Hybride, alliant présentiel et virtuel sur la plateforme online digitalnow.ma a accueilli plus de 800 participants représentants une cinquantaine de pays. Des conférenciers professionnels de grande renommée internationale ont été conviés pour débattre et partager avec les dirigeants d'entreprise et les cadres exécutifs du Royaume, quant à l'évolution numérique et le développement technologique des divers pans de l'économie.
L'événement explore les nouveaux modèles et vecteurs stratégiques dans un Monde en évolution digitale. Il articule des thématiques sociétales, de smart gouvernance des territoires intelligents, de technologies, d'affaires, de marketing, et d'industrie.
La première édition a permis aux dirigeants de débattre des différents enjeux de la transformation digitale des entreprises à l'ère du numérique. C'est dans ce sillage de continuité que s'inscrit la deuxième édition du congrès International « Digital Now ! », dans un contexte différent puisque le Maroc, à l'instar des pays du monde, est confronté à une crise sanitaire et économique sans précédent à cause de la Covid-19.
Cette pandémie a causé des dommages graves dans l'économie mondiale et au Maroc en particulier. Plusieurs secteurs économiques ont enregistré un fléchissement aigu de leurs activités et des taux élevés d'arrêt de l'activité de certaines entreprises.
Pour assurer la relance de l'activité économique dans des conditions optimales, le Club des Dirigeants au Maroc fait de l'innovation et de la digitalisation le fer de lance de cette reprise économique et bâtir un Congrès pragmatique pour montrer le rôle crucial du digital en tant que levier de la relance économique grâce aux avancées qu'il permet.
Parce que la transformation digitale présente aujourd'hui un énorme potentiel de croissance pour les TPME/TPMI, les grandes entreprises, les administrations et les institutions, il devient impératif de cerner ce savoir-faire et d'en maîtriser les risques !
Cette rencontre de deux jours a réuni le gotha de la transformation digitale. Des intervenants de renommée nationale et internationale ont débattu des opportunités et de l'impact du développement numérique dans le contexte de notre pays.
1. Au Maroc, grâce aux énergies combinées des acteurs du secteur public et privé, nous avons enregistré des progrès importants dans l'administration numérique. Il est clair que nous avançons dans le bon sens, mais ces résultats positifs ne doivent pas nous faire oublier la nécessité de poursuivre les efforts pour offrir plus de services en ligne qui satisfont les besoins des usagers, en particulier ceux qui requièrent une coordination et un échange d'informations et de documents entre les départements ministériels et les établissements publics. L'ambition des pouvoirs publics est de moderniser les pratiques administratives et améliorer leur efficacité par la dématérialisation des procédures administratives.
2. Les pouvoirs publics marocains avaient fait de l'introduction des TI dans l'administration publique un enjeu majeur pour améliorer son efficacité, promouvoir la qualité des services rendus et l'habiliter à accompagner les réformes structurelles entreprises. Conscient de l'importance que revêt le chantier de la transformation numérique dans l'essor de l'administration publique marocaine, le gouvernement ainsi que les associations professionnelles, à l'instar du CDD, ont placé les technologies de l'information, d'une manière conséquente et opératoire, au cœur même de leurs plans d'action…
A cet effet, le programme gouvernemental prévoit le lancement d'une réforme globale et profonde de l'administration, basée essentiellement sur l'administration électronique et ce afin de répondre aux besoins des usagers (entreprises et particuliers). Ainsi, le Maroc a placé la transformation numérique, d'une manière conséquente, au cœur même de son programme de réforme.
Dans ce sens un dispositif d'interaction électronique multicanal avec l'usager de l'administration publique a été mis en place « le dispositif Idarati ». Lequel se compose de 4 portails thématiques dotés de leurs applications mobiles et d'un centre d'appel et d'orientation. Il s'agit notamment du:
▪ Portail « service-public.ma » qui regroupe plus de 800 procédures administratives réparties selon 14 thèmes (papiers, famille, fiscalité, emploi, …) et plus de 170 services publics électroniques ;
▪ Portail « Emploi-public.ma » qui permet l'accès à toutes les annonces de recrutement dans les administrations publiques. Le dépôt des candidatures dans le portail est également en cours de dématérialisation.
▪ Portail national des réclamations « chikaya.ma » développé en partenariat avec le Ministère de l'Industrie, de l'Investissement, du Commerce et de l'Economie Numérique. Il s'agit d'un portail national unifié et multicanal pour le traitement et la gestion des réclamations, des suggestions et des observations des usagers, actuellement, le Ministère assure le suivi d'adhésion de l'ensemble des administrations publiques dans le portail national des réclamations « chikaya.ma », qui englobe l'ensemble des départements ministériels et des établissements publics.
▪ Portail de géolocalisation des services publics « maps.service-public.ma », lequel vise à aider les citoyens dans l'accomplissement de leurs démarches administratives en leur facilitant l'accès aux services publics, à travers la géolocalisation de plus de 14.000 points d'intérêt administratifs ;
▪ Et finalement le centre d'appel et d'orientation, qui couvre l'ensemble des domaines des quatre portails, et qui permet aux usagers non-initiés au numérique d'interagir avec les administrations pour obtenir des informations ou déposer leurs réclamations.
Notre Commission Economie numérique et innovation, rattachée au CDD, convoite non seulement à l'utilisation et l'exploitation des nouvelles technologies en faveur des usagers (citoyens et entreprises), mais aussi à promouvoir et encourager le développement des services publics en ligne et promouvoir notamment la diffusion des outils numériques et le développement de leur usage auprès des entreprises et notamment les TPE et les PME.
3. D'après les études et analyses faites sur les réalisations effectuées, les contraintes qui ont limité l'atteintes des objectifs des différentes stratégies sur le développement du numérique ont été dû à des problèmes de gouvernance, de culture et de législation.
Pour pallier à la contrainte, le CDD soutient le projet de loi sur l'administration électronique. Ce projet de loi vise à repenser le mode de délivrance des services publics administratifs afin qu'un usager n'ait plus à fournir à une administration une information ou un document fourni par une autre administration. L'atteinte de cet objectif nécessite de mettre en place deux piliers, le premier est le partage des données entre administrations et ce via l'échange d'informations entre deux administrations, l'une fournissant une information nécessaire à une autre pour l'accomplissement d'une démarche demandée par l'usager, et/ou via la création de bases de données fédératrices partagées et collaboratives, donnant aux administrations l'accès à une donnée fiable, à jour et complète au sujet de l'usager.
Le deuxième pilier consiste à la simplification des procédures administratives via le remplacement des pièces justificatives demandées à l'usager par l'accès à une base de données partagée, ou par un échange avec l'administration qui délivre la pièce justificative en question.
Par ailleurs, notre Commission « Economie numérique et innovation » propose une action de recueil des services publics électroniques et l'évaluation de leur niveau de transformation électronique, ceci en mettant en place un référentiel de définition et de classification des services publics et la mesure de leurs maturités électroniques. L'objectif est d'explorer la manière de progresser dans les services en ligne et aussi de disposer d'une cartographie des services publics en ligne disponibles au Maroc et d'un aperçu sur la maturité des démarches administratives dématérialisées.
4. Les entreprises et les citoyens, familiarisés aux usages numériques et aux différentes formes d'interactivité dans leur vie professionnelle et personnelle, attendent de l'administration publique d'intégrer à son tour cette culture numérique et qu'elle fasse preuve de plus d'agilité et d'efficience dans le processus d'implémentation des TI dans ses politiques de développement afin de proposer des éléments de réponse aux préoccupations des usagers et de fournir des services publics de meilleure qualité.
En effet, nous considérons au CDD que pour être efficace, l'utilisation des T.I nécessite de faire preuve d'un esprit de collaboration intersectoriel et d'adopter une approche multipartenaires, fondée sur l'ouverture des données.
La Commission « Economie numérique et innovation » saisi cette occasion pour rappeler à tous les acteurs la nécessité d'adopter cette approche dans un cadre d'intégration, de convergence et d'harmonie afin d'atteindre les changements structurels souhaités, de rehausser la performance de l'administration publique et de mieux répondre aux aspirations et aux attentes du citoyen. Il s'agit de promouvoir la diffusion des outils numériques et le développement de leur usage très large auprès des entreprises et des citoyens.
Recommandations :
Il ressort des différentes communications présentées lors de cette 2ème édition du congrès annuel « Digital Now ! » des recommandations que nous présentons ci dessous. Les entreprises doivent travailler de concert avec les pouvoirs publics et notamment l'Agence de Développement du Digital (ADD) pour une meilleure implémentation de la stratégie de l'Etat en matière de développement du digital et de promouvoir la diffusion des outils numériques et le développement de leur usage auprès des entreprise et des citoyens. Il s'agit plus précisément de :
▪ Favoriser la création d'un écosystème numérique autour de chaque secteur d'excellence marocain sous forme de zone spéciale.
▪ Mettre sur orbite les projets numériques et notamment NBIC, dans le cadre de partenariats open innovation avec les GE/PME et Start-ups au Maroc et à l'international.
▪ Se positionner sur des domaines critiques (e-commerce, Agritech, big data management, blockchain, intelligence artificielle, etc...).
▪ Promouvoir, dans le cadre des programmes E-Gov, en coordination avec les organismes et partenaires concernés, à la mise en place des conceptions relatives aux projets de l'administration électronique et de développement des services publics numériques et garantir leur interopérabilité et leur intégration.
▪ Développer des contenus autour de l'économie numérique et promouvoir l'émulation autour de digital et de l'innovation.
▪ Valoriser les porteurs de projets de l'économie numérique et contribuer à la promotion et au développement de l'initiative et de l'entrepreneuriat dans le secteur de l'économie numérique.
▪ Recensement des chercheurs et entrepreneurs NBIC non adhérents au CDD pour les fédérer, les accompagner et les valoriser.
▪ Attirer des talents et des chercheurs dans le domaine du numérique et inciter les entreprises opérant dans le domaine de l'économie numérique à s'intéresser à la recherche et au développement. Encourager la recherche scientifique appliquée dans le domaine du digital. Veiller à l'adéquation de la formation pour répondre aux besoins des acteurs dans le domaine de développement du digital.
▪ Favoriser la mise en place des incitations fiscales pour les investisseurs dans le domaine de l'économie numérique et de l'innovation.


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