BRUXELLES (Reuters) - L'Union européenne va faire valoir son option d'achat pour 100 millions de doses supplémentaires du vaccin anti-COVID-19 de Pfizer et BioNTech, selon des fonctionnaires de l'UE et un document interne. Ce plan intervient après que les essais cliniques de certains des candidats vaccins commandés par l'UE ont subi des retards inattendus, obligeant les 27 et d'autres pays à se tourner pour le moment vers moins de fabricants que prévu. Le vaccin Pfizer/BioNTech, premier à être approuvé par les autorités occidentales de réglementation des médicaments, est en cours de déploiement dans des pays comme la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, et la vaccination débutera les 27, 28 et 29 décembre dans l'UE. La Commission européenne a décidé mardi d'exercer son option d'achat allant jusqu'à 100 millions de doses supplémentaires dans le cadre d'un contrat existant avec Pfizer et BioNTech, a déclaré jeudi à Reuters un porte-parole de l'exécutif européen. Dans le cadre de ce même contrat, elle a déjà commandé 200 millions de doses pour 15,5 euros l'unité. Les 100 millions de doses supplémentaires seraient fournies au même prix, mais avec un calendrier à négocier, ont déclaré les fonctionnaires de l'UE. “Nous voulons être sûrs d'obtenir plus de doses parce qu'il y a une forte demande”, a déclaré un porte-parole. Un représentant de l'UE a précisé que des discussions étaient en cours sur le nombre de doses qui pourraient être commandées sur les 100 millions de doses supplémentaires. Pfizer n'a pas répondu à une demande de commentaires. BioNTech, de son côté, s'est refusé à un commentaire.
OFFRE DECLINEE Les discussions visant à commander davantage de vaccins Pfizer, avant même l'arrivée des premières livraisons, soulignent la pression exercée sur l'UE afin de faire face à une pandémie qui a déjà tué 470.000 Européens et qui s'accélère en hiver. Lors d'une réunion avec des diplomates européens en juillet, un fonctionnaire de la Commission a déclaré que l'UE avait décliné une offre de 500 millions de doses de Pfizer et BioNTech parce qu'elle était trop chère, comme le montre un document interne de l'UE consulté par Reuters. La Commission européenne et BioNTech ont refusé de se prononcer sur ce point. Pfizer n'a pas répondu à une demande de commentaires. En janvier, l'UE devrait également approuver le vaccin mis au point par Moderna, mais pour une commande initiale de seulement 80 millions de doses, avec une option pour 80 millions supplémentaires. Cette semaine, la Commission a également décidé de prendre cette option immédiatement, a déclaré le porte-parole de l'UE. Les vaccins Pfizer et Moderna requièrent chacun deux doses par personne. “Nous avons des millions de doses prêtes (...) à être distribuées, en fonction de l'approbation réglementaire”, a déclaré un porte-parole de l'usine Pfizer en Belgique à Reuters, interrogé sur une possible réduction de l'approvisionnement en cas d'expéditions vers des pays extérieurs à l'UE. Au total, l'UE a réservé près de 1,3 milliard de vaccins dans le cadre d'accords avec Pfizer/BioNTech, Moderna, Johnson & Johnson, AstraZeneca/Oxford, Sanofi/GSK et CureVac, et dispose d'options pour l'achat de 660 millions supplémentaires. Les essais cliniques des vaccins développés par AstraZeneca et Sanofi ont cependant subi des retards, et CureVac n'a pas encore commencé les essais à grande échelle. Johnson & Johnson et AstraZeneca pourraient soumettre des demandes aux régulateurs de l'UE d'ici mars, a déclaré la semaine dernière le chef de l'Agence européenne des médicaments.