Faycal Laraichi, président de la SNRT et de 2M, a fait un exposé devant la commission de contrôle du budget public de la Chambre des représentants. Cette réunion a vu la participation de Othman El Firdaous, ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports. «Les deux chaînes nationales ont un rôle important à jouer dans cet environnement exceptionnel en matière de sensibilisation et d'informations, surtout que le citoyen marocain passe entre 3 à 4 heures en moyenne devant la télévision. Le pôle audiovisuel public a une grande responsabilité pour véhiculer des informations crédibles, fiables et lutter contre les fakenews», souligne El Firdaous. Le ministre n'a pas manqué de noter que «cette crise est l'occasion pour mener de nouvelles réformes afin de développer le secteur». Sur le même ordre d'idées, Laraichi a rappelé les différentes réformes entamées depuis quelques années et qui ont généré des résultats concluants. La Haute autorité de la communication et de l'audiovisuel (HACA) a ainsi donné une nouvelle impulsion en matière de contrôle et d'encadrement de l'activité. Une nouvelle loi a mis fin au monopole de l'Etat en matière de diffusion radiotélévisée permettant à de nouvelles chaînes privées de voir le jour. Cela a créé une certaine concurrence et a hissé le niveau de la qualité des programmes, qui profite essentiellement au téléspectateur. Il a également souligné qu'une grande restructuration a été menée au sein de la SNRT, qui a abouti à une réduction de l'effectif de 12%, atteignant actuellement 2.000 personnes. En dépit de la diminution des ressources humaines, la productivité a sensiblement progressé. Ainsi, 7 chaînes télés ont été créées. Le nombre d'heures diffusées a été multiplié, passant de 6.500 avant la réforme à 30.000 actuellement. Concernant les programmes, la production dramatique mobilisait 800.000 DH en moyenne à l'époque de la RTM. Elle est, en 2020, de 400 millions de DH. Cette mutation a permis de créer un écosystème de production audiovisuelle englobant des sociétés privées qui assurent l'emploi à 2.000 personnes. Il faut dire que, dans l'ensemble, les deux chaînes ont pu rationaliser leurs dépenses tout en améliorant leur rendement. Laraichi a par ailleurs dévoilé quelques chiffres pour donner une idée sur l'évolution du paysage télévisuel marocain : 67% des Marocains ont une parabole et 98% regardent la télé via la parabole. Les concurrentes directes de la SNRT et 2M sont les chaînes arabes qui sont estimées à près de 1.200. Malgré cette concurrence, les deux chaînes nationales présentent un taux d'audience moyen de 51%, ce qui est très satisfaisant comparativement avec les autres pays. Une étude a conclu que sur 7.000 chaînes dans 100 pays, le pôle public audiovisuel national s'est classé 6ème. Il n'y a que le Cambodge, la Chine, le Danemark, l'Islande et la Biélorussie qui dépassent le Royaume. Ceci s'explique par le fait que les téléspectateurs de ces pays ne peuvent suivre les programmes avec leurs langues maternelles que dans les chaînes publiques. Dans le même cadre, le PDG de la SNRT et 2M a souligné que certaines chaînes arabes comme MBC5 ont voulu faire une percée dans le paysage audiovisuel marocain. Dès la première année, cette chaîne a investi 300 MDH dans la production dramatique. Après deux ans, les initiateurs du projet ont été contraints de plier bagage. L'audience n'a pas suivi, de même que les annonceurs. Ils ne pouvaient pas continuer à injecter de l'argent sans un retour sur investissement et ne pouvaient concurrencer nos chaînes qui ont une histoire et une longue expérience, et qui répondent aux besoins des Marocains, ajoute-t-il. S'agissant des radios, Laraichi a affirmé que le bloc public est leader du secteur. Il totalise 35% de l'audience face aux 22 chaînes privées. La radio Mohammed VI du Saint Coran est la première du pays.