◆ Le premier semestre a démontré la résilience des activités de HPS. ◆ La techno a nettement renforcé son niveau de cash-flow et de backlog. ◆ Elle reste à l'affût de nouvelles opportunités de croissance externe.
Par Y. Seddik
Les perturbations liées à la Covid-19 n'ont pas eu raison du business de HPS au premier semestre. La récurrence des revenus, l'excellence opérationnelle et la diversification régionale et de l'offre se sont avérées être de précieuses armes en cette période trouble. Le management dit même que l'entreprise est devenue «plus forte» et «plus agile». La tech a enjambé ce semestre de crise sans accrocs. Elle a augmenté ses bénéfices de 22,8%, sa trésorerie de 162% et ses produits d'exploitation de 3,4%. Si dans sa globalité l'activité s'est bien tenue, l'analyse par business unit fait ressortir quelques disparités. Pour l'activité processing (regroupant le switching et le paiement), le semestre a été marqué par la signature d'un nouveau contrat en Europe et le déploiement de plusieurs projets en Afrique (Société Générale & Mansa Bank). Cela s'est traduit par une croissance de 17% des revenus, malgré le ralentissement de l'activité switching durant le second trimestre dû à l'impact du confinement au Maroc qui a généré une baisse temporaire du nombre de transactions. «Dès le mois d'avril, la baisse de l'activité switching a été conséquente (-20%) à cause du confinement. Elle a été atténuée au fil du temps, puisqu'elle s'est réduite à -5% en juin», explique Brahim Berrada, Managing Director du Groupe. Pour sa part, l'activité historique du groupe «Solutions» s'est maintenue au même niveau que le 1er semestre, avec des revenus de 241 MDH, malgré les limitations de mobilité des équipes liées à la crise sanitaire. Sur cette business unit, l'activité commerciale demeure soutenue, avec la signature d'un contrat stratégique avec SAMA, la Banque centrale d'Arabie Saoudite, pour la fourniture d'une plateforme de paiement mobile à l'échelle nationale. HPS a également finalisé des études préalables pour plusieurs acteurs stratégiques qui devraient aboutir à de nouveaux contrats de licence au cours du 2ème semestre 2020. Enfin, l'activité «Services» a connu une baisse sur le 2ème trimestre, impactée par le confinement et les mesures de l'état d'urgence sanitaire déclaré en France. Dans ce contexte, les revenus de l'activité reculent de 5,9% à 52,3 MDH. B. Berrada annonce que «nous sommes en phase de reprise sur cette activité. Mais nous pensons que sur le reste de l'année, nous devrions continuer à sentir les effets de la situation sanitaire en France, mais de manière moins forte». Cash-flows et backlog plus que confortables Dans cette période de crise, le cash prend tout son sens. Les dirigeants doivent maîtriser leur trésorerie et gérer leur cash au plus près. HPS l'a bien compris. «Dès le début de la crise, la trésorerie a été le nerf de la guerre. Nous avons vite compris qu'il fallait concentrer une partie importante de nos efforts sur le cash-flow, puisque c'est ce qui permet de résister aux crises les plus dures», commente le responsable. La tech a accru sa trésorerie de plus de 160% à 224 MDH par rapport au début de l'année. Elle est d'abord drainée par les flux de l'activité à hauteur de 135 MDH, puis par les flux liés au financement qui proviennent de la non-distribution des dividendes et d'un crédit en France garanti par l'Etat à taux zéro. «Ceci nous a permis de constituer des réserves pour faire face à cette crise, quelle que soit la durée qu'elle pourrait avoir dans le futur», appuiet-il. Quant au backlog (chiffres d'affaires restants à réaliser) du 1er semestre 2020, il est supérieur à 473 MDH, représentant plus de 132% du revenu global du S1 et 66% de celui de 2019. La concrétisation de ces opportunités commerciales est attendue durant la 2ème partie de 2020. Le management note aussi un renforcement de la part des revenus processing dans le backlog «grâce aux succès commerciaux de 2019 en Moyen-Orient et en Europe». Perspectives et croissance externe Pour le management, il est difficile d'avoir une visibilité claire des impacts sur l'année 2020. «Nous avons un petit historique du premier semestre pendant lequel nous avons résisté et avons continué à gérer et déployer des projets auprès de nos clients», dixit Berrada. Pour lui, cette résilience sera maintenue en 2020 et même au-delà, alors que les impacts de la crise resteront limités en 2020. «Ce premier semestre donne une image similaire sur ce que nous devrions connaître sur le restant de l'année, avec une progression de l'activité et une amélioration de la marge opérationnelle», résume le dirigeant. La croissance externe est un autre sujet sur lequel HPS compte accélérer en 2020, après une première acquisition en juillet dernier. Dans sa stratégie, le Groupe s'oriente vers une typologie d'entreprises qui pourraient enrichir sa technologie ou celles qui pourraient donner accès à de nouveaux marchés, de nouveaux segments ou de nouvelles géographies. En termes de taille, HPS s'intéresserait à des entreprises qui se situeraient à 1 ou 2 millions de dollars, sans limitation géographique. Au final, la santé financière de HPS reste inébranlable. Elle défend encore une fois son statut boursier de société «anticyclique».