Après le déclenchement de la crise de la Covid-19, le nombre de personnes ayant besoin de sang à l'échelle nationale a considérablement augmenté. Cette situation a conduit à l'amenuisement graduel du stock de sang dans les hôpitaux et les centres médicaux, notamment au niveau des grandes villes comme Casablanca, Rabat ou encore Marrakech. Des villes qui disposent davantage de centres hospitaliers, et dont la situation est souvent critique. Face à l'urgence de renflouer les réserves nationales de sang, les autorités de la préfecture de Ben M'sick à Casablanca ont procédé, lundi 17 août, au lancement d'une campagne de don de sang, répartie sur six points au niveau de la région Casablanca-Settat, à savoir : le Centre régional de transfusion sanguine (CRTS) de Casablanca et les unités mobiles de Place Maréchal, l'hôpital régional de Ben M'sick, le Centre d'hémodialyse de Mjid et les hôpitaux régionaux de Settat et d'El Jadida. Outre cette initiative, des citoyens ont lancé récemment sur les réseaux sociaux une campagne nationale qui exhorte les Marocains à donner du sang pour sauver la vie des autres. Et ce, surtout qu'aujourd'hui les réserves de sang ne dépassent pas, au niveau national, les 2.500 poches, soit trois jours d'approvisionnement en sang, comme l'a indiqué Najia El Amraoui, médecin et attachée de communication et de sensibilisation auprès du Centre national de transfusion sanguine et d'hématologie (CNTSH), dans une déclaration relayée par nos confrères arabophones. La directrice du CRTS de Casablanca, Amal Darid, a, pour sa part, déclaré à La Quotidienne qu'«avant, on recevait à peu près de 250 donneurs par jour; aujourd'hui, on ne reçoit pas plus de 50 donneurs au quotidien, à cause notamment de la pandémie. Parallèlement, le nombre de demandes des poches de sang n'est pas inférieure à 400 par jour”. “La région de Casa-Settat s'accapare 26% de la consommation nationale, dans la mesure où le CRTS desserre, à lui seul, 610 établissements dans toute la région, répartis entre le privé, le public et les centres d'hémodialyse”, a poursuivi la responsable. Darid a par ailleurs ajouté que les mesures préconisées par le gouvernement lors du confinement, dont l'objectif est de lutter contre la pandémie de la Covid-19, ont impacté négativement la capacité du Centre à collecter les poches de sang, puisque le citoyen devait avoir obligatoirement une autorisation pour se déplacer ou encore parce qu'il avait peur de donner du sang pendant que la pandémie sévit. “En 2020, les gens vont mourir à cause du manque de sang, non pas à cause de la Covid-19. Aujourd'hui, on n'a pas de stock au niveau régional “, a t-elle déploré. Sara Kassir (stagiaire)