Toutes les offres du groupe s'interconnectent entre elles pour mettre à la disposition du client une solution intégrée qui répond à l'efficacité énergétique Le point avec Jean Charles Vanier, DG de Schneider Electric. Finances News Hebdo : Comment se présente le domaine d'activité de Schneider Electric ? Jean Charles Vanier : Schneider Electric est le spécialiste global de la gestion de l'énergie. Global, parce que nous sommes présents partout, là où on utilise de l'énergie. Le groupe est présent dans plus de 100 pays regroupant plus de 140.000 personnes. Notre stratégie est essentiellement centrée sur la gestion de l'énergie. Nous aidons les gens à tirer le meilleur parti de leur énergie. Notre offre s'étend sur toute la partie distribution électrique basse et moyenne tensions. Elle a trait également à contrôler, à superviser, et automatiser les systèmes. Notre démarche s'inscrit dans le cadre de l'efficacité énergétique et aussi de la connexion des systèmes avec les sources d'énergie renouvelables. F. N. H. : Quels sont vos segments d'activité ? J. C. V. : Nous avons aujourd'hui cinq principaux marchés. L'industrie en est un mais nous opérons dans les domaines de l'énergie et des infrastructures, du bâtiment résidentiel et non résidentiel et des data centers. Ces derniers deviennent énergivores par leur croissance. Notre cœur de métier est bien réparti sur ces marchés. Historiquement, nous sommes développés sur la base de «power and control», ce qui veut dire le contrôle électrique et l'automatisme industriel vers des marques comme Merlin Gerin, Télémécanique et Square D qui ont porté le groupe vers le recentrage sur l'électricité. Nous sommes très forts sur ces valeurs. Nous avons, sur la base d'une stratégie ciblée, construit un portefeuille cohérent consistant et intégré. Avec l'acquisition d'APC, il y a quelques années, nous sommes devenus le leader mondial dans les services d'alimentation électrique, climatisation, sécurité et management des infrastructures IT. F. N. H. : Comment jugez-vous les potentialités du marché marocain ? J. C. V. : Le marché marocain est fascinant, car on y retrouve tous les ingrédients qui font la stratégie de Schneider Electric : il y a déjà un plan énergétique tourné vers l'avenir, une forte croissance du renouvelable, un plan directeur très clair dans ce créneau et un plan national pour l'efficacité énergétique avec des objectifs pour réduire la consommation de 12% à l'horizon 2020. Ce qui est déjà un objectif considérable. F. N. H. : Comment se distingue l'offre-produit Schneider par rapport à la concurrence ? J. C. V. : La première distinction de l'offre est très cohérente en termes de positionnement. Toutes nos offres s'interconnectent entre elles pour mettre à la disposition du client une solution intégrée qui répond à l'efficacité énergétique. Ce sont des offres ouvertes au monde de la communication, elles peuvent être connectées sur le réseau avec la possibilité par segment de monter à un niveau d'intégration plus élevé que nous appelons l'EcostruXure. Cela permet d'intégrer toutes les fonctions dans une même architecture et de faire des économies dans l'investissement initial et des économies d'opération. EcostruXure existe par application qu'on trouve également dans d'autres activités de Schneider Electric. Avec cette plateforme, on peut gérer toutes les fonctions de l'usine. F. N. H. : Schneider sera présent au Salon international de l'eau, organisé cette semaine à Casablanca. Comment se décline l'offre du groupe dans ce domaine ? J. C. V. : L'eau au Maroc est une ressource fondamentale. Dans ce domaine, nous proposons une offre par brique, soit en tant que fournisseur de composants pour la distribution électrique, pour l'automatisme ou pour l'alimentation critique. Mais ces offres peuvent être prises dans la solution en elle-même. Nous offrons la même suite EcostruXure qui permet d'intégrer la solution de gestion d'énergie dans la même plateforme. On trouvera des briques par expertise qui viennent se compléter, comme le système de détection des fuites d'eau permettant la gestion du réseau. F. N. H. : Offrez-vous des solutions à la carte ? J. C. V. : Nos solutions sont du sur-mesure et elles sont aptes à être reconfigurées aux besoins du client. Notre approche est axée sur le partenariat. Elle est transactionnelle permettant de mettre ces outils à la disposition d'installateurs spécialisés qui feront la mise en œuvre. Sur certaines applications où il est nécessaire que le propriétaire de la technologie soit lui-même metteur en œuvre sur les explications plus poussées de technologies plus récentes, nous avons la capacité d'être le metteur en œuvre pour la partie électrique, ce qui au Maroc se fait avec les installateurs locaux. Nous savons, au sein du groupe dans le cadre de centres spécialisés, faire du clef en main directement. F. N. H. : Par rapport à votre portefeuille, est-ce que vous êtes plus tournés vers les grands comptes ou bien vous offrez des solutions pour les PME ? J. C. V. : Nous avons de tout ! Nous avons un suivi particulier sur les grands comptes avec lesquels nous avons des relations globales et nous les suivons dans chaque pays où ils opèrent. Il y a des comptes nationaux marocains qui sont très importants. De par notre approche transactionnelle, nous avons accès à une clientèle beaucoup plus diffuse de PME locales qui vont intervenir dans la chaîne de fabrication, soit dans des projets neufs ou des projets de réhabilitation ou de modernisation. Nous sommes en contact avec ces entreprises à travers des opérateurs locaux ou intermédiaires. F. N. H. : Votre groupe s'intéresse-t-il au méga projet de la station solaire d'Ouarzazate en matière d'accompagnement? J. C. V. : Effectivement, en termes d'accompagnement, le projet nous intéresse au niveau de l'automatisation, de systèmes de supervision et de télégestion des sites, au niveau de la protection des équipements et du contrôle. Schneider Electric a une grande expérience dans le photovoltaïque qui intègre un certain nombre de produits qui font partie de notre domaine. Pour le cas de la centrale d'Ouarzazate qui est thermosolaire, le poids du système hydraulique et des générateurs est très important. Nous n'intervenons pas directement, mais comme sous-traitants pour fournir des systèmes qui touchent l'automatisation. F. N. H. : Qu'en est-il du partenariat «formation» Schneider Electric avec l'Université, l'OFPPT ou autre? J. C. V. : Nous sommes très preneurs de ce type de projets. Nous avons des équipes dédiées au montage de projets éducatifs qui travaillent en centrale et que nous relayons dans le pays. Nous lançons des projets qui touchent, non seulement l'infrastructure éducative mais également le programme lui-même. Nous travaillons avec les ministères de l'Education pour aider les pays à développer des compétences locales. Pour le cas du Maroc, il existe une offre déjà très riche d'éducation très diversifiée. Nous avons une approche de chercher dans quel secteur nous avons de la valeur ajoutée en tant que support. Il y a des réflexions sur l'efficacité énergétique, des choses qui sont moins présentes aujourd'hui dans le système.