Certaines mesures-phares ont été proposées lors des Initiatives Emploi, notamment la création dentreprises et, parallèlement, 200.000 postes demploi à lhorizon 2008. Les explications de Mustapha Mansouri, ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle. Finances News Hebdo : Depuis la tenue des premières Assises nationales de lemploi, le 12 décembre 1998 à Marrakech, quel bilan faites-vous des différentes actions menées par le gouvernement et ses différents partenaires dans la promotion de lemploi ? Mustapha Mansouri : Les mesures que nous avons proposées lors de ces Initiatives Emploi sappuient justement sur une panoplie de mesures prises depuis 1994. Evidemment, la réunion qui a eu lieu en 1998 avait pour ambition de stimuler un certain nombre de dispositions qui venaient dêtre votées au Parlement à la fin des années 90. Elle avait également pour objectif de créer un certain nombre dinstitutions comme lANAPEC. Aujourdhui, nous avons fait une évaluation de lensemble de ces mesures qui, à notre avis, dégagent un bilan non satisfaisant. Certes, nous avons eu à créer des institutions qui travaillent dans le domaine de lemploi. Malheureusement, leffet sur le marché de lemploi était très moyen, puisque le nombre demplois créés ne dépasse pas 20.000 postes. Par rapport à ce constat et par rapport aux mesures qui ont été prises, nous avons proposé une nouvelle mouture de ces mesures pour aller dans le sens dune amélioration de lensemble des stimulants qui vont permettre douvrir le marché de lemploi aux jeunes. F. N. H. : Quelles sont les mesures que vous avez proposées pour ces Initiatives Emploi ? M. M. : Nous avons repris la panoplie des mesures de 1998 et nous avons essayé dy introduire un certain nombre de bonifications, mais aussi de nouvelles mesures. Aujourdhui, nous proposons des contrats de premier emploi. Ils sont destinés aux jeunes qui nont jamais travaillé et qui sont inscrits à lANAPEC. Ils vont être employés dans des entreprises privées ou semi-publiques ou dans des associations. Et pour inciter les entreprises à faire ce genre dembauche, elles seront exonérées de toutes les cotisations, ce qui est très important. Cest une mesure-phare qui va sûrement stimuler lemploi, puisquelle permettra aux entreprises dattirer des jeunes et en même temps de réduire le coût du travail pour lentreprise. Ce contrat va durer deux ans, renouvelable une année. La deuxième mesure-phare est la création de micro-entreprises. LEtat va garantir le financement aux jeunes pour quils puissent créer leur propre entreprise, mais avec un accompagnement en amont et en aval. Ils auront à leur disposition un crédit qui peut aller jusquà 250.000 DH cumulable entre les jeunes. Et il y aura un fonds damorçage délivré gratuitement par lEtat à retour de 10 % des crédits. F. N. H. : Qui va assurer cet accompagnement ? M. M. : Laccompagnement sera assuré soit par les privés, cest-à-dire des bureaux détude spécialisés dans les montages dentreprises, soit par des institutionnels comme lANAPEC ou les Centres régionaux dinvestissement. En tout cas, il y aura un accompagnement très fort pour éviter léchec dun certain nombre de créations dentreprises comme cétait le cas auparavant Nous avons proposé un troisième élément très important. Il sagit de la formation-emploi. Evidemment, il existe un nombre très important de diplômés de formation très générale et nous allons leur faire des formations de courtes durées pour les orienter vers les secteurs les plus porteurs. En plus de cela, nous allons faire des formations avec garantie dembauche par les entreprises. Cest ainsi que nous allons faire des formations à la carte. Et cest extrêmement important puisque, auparavant, il y avait le risque pour le jeune davoir une double formation, lune universitaire et lautre dinsertion, mais après il se retrouvait sans emploi. Là, nous allons veiller à ce que tous les jeunes qui auront bénéficié de cette formation à la carte aient un poste demploi. Quatrième élément présenté lors de cette rencontre: la restructuration de lANAPEC. LAgence a fait un effort depuis 1998 jusquà ce jour, malheureusement, elle a besoin dencouragement et également de moyens humains et matériels pour pouvoir se régionaliser et avoir des réseaux avec lEtranger afin dattirer les offres internationales demploi. Et il y a effectivement des offres à lEtranger qui peuvent être pourvues par des Marocains. F. N. H. : Quen est-il à présent des offres du secteur public ? M. M. : Nous avons une panoplie de mesures accompagnant ces journées dinitiatives, entre autres la généralisation des concours dans la fonction publique à tous les jeunes qui veulent y accéder. Et nous avons pris également une mesure très importante : cest la création dun Fonds régional de la promotion de lemploi qui accompagnera les créateurs dentreprises, particulièrement les jeunes. F. N. H. : Qui sera chargé dalimenter ce fonds ? M. M. : Ce sont les banques, les CRI, en plus de lEtat et un certain nombre dinstitutionnels. Voilà, en somme, les quatre axes fondamentaux étudiés lors de ces Initiatives Emploi. F. N. H. : A combien estimez-vous le nombre de postes demploi qui seront créés grâce à ces mesures ? M. M. : Normalement, nous projetons la création de 200.000 emplois sur les trois années à venir, ce qui est très important. Pour le volet créations dentreprises, les prévisions sont ouvertes. Nous allons financer toutes les initiatives et toutes les demandes qui nous parviendront. Autrement dit, tout reste ouvert, nous navons pas de plafond.