La deuxième édition du forum international de l'assurance qui s'est tenue dernièrement à Casablanca a permis aux différents opérateurs locaux d'échanger sur les opportunités qu'offrent les NTIC. Mais aussi de voir comment identifier et réduire les dangers qu'elles recèlent. Le marché marocain, qui est le deuxième marché financier du continent après l'Afrique du Sud, peut se servir des NTIC pour se hisser en un véritable hub financier international. Il est sans conteste que la branche des assurances au Maroc est un secteur porteur qui se développe sans cesse. Toutefois, elle est de plus en plus confrontée à des défis majeurs, notamment ceux liés à l'évolution des nouvelles technologies. Pour Mohamed Hassan Bensalah, président de la Fédération marocaine des sociétés d'assurances et de réassurance (FMSAR) : «La thématique des nouvelles technologies au service de l'assurance est un sujet qui permet de se projeter vers l'avenir». Il a ainsi martelé la nécessité pour secteur de faire des efforts dans le processus de dématérialisation qui, selon lui, peut permettre aux assurances d'être plus performantes. En effet, Internet n'est qu'un outil et donc l'accent doit être mis sur l'innovation pour mieux satisfaire les clients, et, surtout répondre à leurs besoins qui sont de plus en plus pressants. L'assurance ne doit pas être à la marge de la révolution numérique Avec la rapidité de l'information accélérée par les smartphones, Ipad et les réseaux sociaux (Facebook, Twitter,etc), les clients ont des besoins plus précis et désirent des réponses et des solutions en temps réels. Le président de la FMSAR admet, dans ce sens, qu'il faudrait que le secteur soit capable de proposer plus d'offres en termes de contenu eu égard à l'éruption de nouveaux risques (climatiques, terroristes, etc.). Dès lors, pour mieux aborder le nouveau virage du numérique, les assureurs nationaux doivent être proactifs dans le domaine de l'e-Assurance, à l'instar des banques qui ont fait un saut qualitatif considérable dans le domine du e-banking (Mobile banking). Et pour cause, les nouvelles technologies permettent de toucher plus facilement les consommateurs mais aussi de rester en contact avec eux. Elles sont aussi un gisement incommensurable pour l'approvisionnement en données (Big data). Pour sa part, Hassan Boubrik, Directeur des Assurances et de la prévoyance sociale, reste persuadé qu'au Maroc, les réseaux de distribution traditionnelle (courtiers d'assurance, intermédiaires, etc.) doivent davantage utiliser les NTIC. Ce qui leur permettra d'avoir une information plus exhaustive sur leur clientèle. Les clients, de leur côté, doivent aussi mettre à profit ces médias afin de comparer les tarifs des différentes sociétés d'assurance et surtout d'apprécier la pertinence des offres qui leur sont proposées. Par ailleurs, pour mieux aborder l'ère de l'e-Assurance, les compagnies locales doivent satisfaire un pré-requis fondamental qui est celui de l'investissement. En d'autres termes, les opérateurs locaux doivent doubler leurs efforts et se risquer à investir dans ces nouveaux outils. Ecueils qu'il est désormais judicieux de résoudre. Les écueils à éviter Il est sans conteste que les nouvelles technologies peuvent constituer des facteurs de différenciation dans le secteur des assurances au Maroc. Toutefois, elles posent une grande problématique qui est celle de la confidentialité et de la protection des données du client. Il faut noter qu'actuellement, seuls trois textes régissent la protection de données personnelles au Maroc. Ce qui pousse certains à recommander que plus d'efforts soient déployés dans le domaine de la protection des clients. D'où la nécessité d'un travail en synergie entre la Fédération d'assurance, le ministère de la Justice et tous les acteurs oeuvrant de près ou de loin dans le secteur des assurances au Maroc. Une autre contrainte pèse aussi sur le développement de l'e-Assurance, c'est l'enclavement de certaines régions moins desservies en connexion de haut débit. A cela s'ajoute la problématique de la signature électronique que certaines entreprises utilisent et qui est très peu pratiquée voire méconnue par les particuliers.