Le secteur résiste en dépit de la récession économique internationale. Risma surperforme le marché en 2012 avec un taux d'occupation de 56%. Pour la stratégie 2020, le Maroc semble avoir profité de son expérience teintée de mi-échec du Plan Azur 2010 en dimensionnant des objectifs réalistes. Parallèlement, et suite à la défaillance de certains investisseurs étrangers, l'Etat reprend les rênes en main. A cet effet, le consortium composé de la Caisse de dépôt et de gestion et de la Société marocaine d'ingénierie touristique, accompagne dorénavant les investisseurs locaux à travers le Fonds marocain d'investissement touristique pour la réactivation et la redynamisation des stations balnéaires visées par le Plan Azur. Le FMDT est actuellement présent dans le tour de table des sociétés portant la station balnéaire de Saïdia et celle de Taghazout. Et, selon les analystes de BMCE capital, «il est également en cours de négociation avec le groupe Alliances Développement Immobilier en vue de reprendre la composante hôtelière du projet Port Lixus». Il reste à allouer les ressources nécessaires et suffisantes à travers la prospection auprès des bailleurs de fonds internationaux, notamment ceux des pays du Conseil de coopération du Golfe qui se sont engagés à co-investir avec l'Etat marocain 23 Mds de DH dans le cadre de Wessal Capital. Une résistance farouche A l'instar du marché international du tourisme qui résiste à une conjoncture économique morose, le secteur marocain du tourisme affiche des signes de résilience et semble a priori en ligne avec les objectifs de la Vision 2020. Au titre de l'année 2012, les arrivées touristiques aux postes frontières s'établissent à 9.375.000 touristes (+0,4% par rapport à 2011) dont 4.363.000 MRE (-1% par rapport à 2011). Pour leur part, les nuitées enregistrées dans les établissements d'hébergement classés se montent à 17.484.130 (+4% par rapport à 2011), faisant suite à l'amélioration constatée aussi bien du nombre de nuitées occupées par les résidents (+11% à 4.936.255) que par les non résidents (+1% à 12.547.875). Dans ce sillage, le taux d'occupation se maintient à 40% à fin 2012. En revanche, les recettes voyages affichent un repli de 1,5% à 58,2 Mds à fin 2012 établissant les revenus par touriste à 6,2 KDH (vs 6,3 KDH en 2011). Toutefois le taux de remplissage des hôtels et le niveau des recettes actuels demeurent insuffisants, ne permettant pas aux hôteliers d'atteindre le niveau de rentabilité escompté. Tel est le cas notamment pour RISMA qui, malgré de bonnes performances commerciales, affiche des indicateurs financiers négatifs grevés par le poids des investissements. En effet, la filiale marocaine du groupe français Accor surperforme le marché en 2012 avec un taux d'occupation de 56% (sur la base d'un périmètre d'exploitation de 4.886 chambres) contre 40% pour l'ensemble du secteur. Dans ce sillage, le chiffre d'affaires consolidé de Risma s'apprécie de 10% à 1.294,8 MDH. Néanmoins, impacté par les charges financières, les dotations d'amortissement et les frais de restructuration, le RNPG ressort déficitaire à 199 MDH en 2012. «Cette situation devrait être amenée à s'améliorer grâce à la montée en régime des hôtels en ouverture et à la fin d'un cycle d'investissements capitalistiques», lit-on dans une note de la BK. D'autres groupes semblent engagés dans d'autres schémas de développement tels qu'YNNA Holding après plusieurs années de gestion en propre de ses hôtels (avec la spécificité de ne pas vendre d'alcool) sous enseigne Ryad Mogador, s'est orienté vers leur mise en gestion auprès de Golden Tulip. Pour sa part, HRM (Hotels & Resorts Of Morocco ex-Sogatour), filiale de CDG Developpement, a opéré courant 2012 la refonte stratégique visant la modernisation de son portefeuille qui compte quinze hôtels et la revue de son positionnement à travers notamment la création de nouvelles marques. La RAM s'est, de son côté, désengagé de son pôle hôtelier pour des considérations de rationalisation financière en cédant le reliquat de sa participation dans Atlas Hospitality au fonds d'investissement touristique HP Partners. ■