Le secteur réalise plus de 80% de son chiffre d'affaires à l'export. Il dispose d'un vaste réseau de clients prestigieux en Afrique et ses opérateurs sont considérés comme des acteurs de référence au niveau mondial... Mais la crise est passée par là. Hightech Payment Systems (HPS), m2m Group et la Société marocaine de la monétique (S2M), trois entreprises à la pointe de la technologie se font concurrence à l'échelle planétaire. Ces entreprises, relativement jeunes, ont commencé comme de simples start-up. Aujourd'hui, elles réalisent entre 80 et 90% de leur chiffre d'affaires à l'export. Elles ciblent tous les continents et leurs représentations fleurissent partout dans le monde. Pour HPS, le Maroc ne représente plus que 11% de l'activité. Les 89% restant étant répartis entre l'Europe (46%), le Moyen-Orient (20%), l'Afrique (11%), l'Amérique (8%) et l'Asie (4%). L'éditeur marocain de logiciels monétiques revendique plus que jamais un leadership dans l'export. Il est porté par son produit de traitement informatique PowerCard. HPS est en effet présent dans 60 pays, avec 100 sites PowerCARD. Il dispose de trois bureaux régionaux et de sept switchs nationaux et régionaux, participe à deux joint-ventures (GPS et ICPS), et est partenaire de 30 institutions financières. En Afrique, HPS compte parmi ses clients six des plus grandes banques francophones dont The Mauritius Commercial Bank et les réseaux de la Société Générale au Cameroun, au Sénégal et en Côte d'Ivoire. Pour sa part, le Groupe fournit des solutions globales de gestion de transactions électroniques sécurisées et de flux dématérialisés. Basées sur la gamme MX, les solutions de m2m Group sont utilisées à travers le monde pour diverses applications de la vie quotidienne dans les paiements électroniques multi-canal, l'e-gov, la gestion des identités, l'administration électronique, la billettique, et la gestion dématérialisée des processus métiers tels que les processus RH. Le Groupe compte plus de 300 références dans plus de 50 pays et bénéficie d'un large réseau de partenaires distributeurs et technologiques dans le monde. L'Afrique est, depuis quelques années, un levier de croissance pour la société. Le faible taux de bancarisation, associé à une volonté politique de la part des autorités, a favorisé le développement de l'entreprise dans la région. m2m a notamment conclu un marché en Afrique de l'Est avec la Commercial Bank of Ethiopia (CBE). Les deux partenaires ont signé un contrat de 70 MDH pour la mise en œuvre de la deuxième phase du plan monétique de la banque. A fin 2006, le Maroc représentait 53,9% de l'activité du groupe, l'Afrique 28,7%, l'Europe 17,2% et l'Asie 0,2%. La Société marocaine de monétique (S2M) suit le même chemin des leaders du marché. Elle opère actuellement en Afrique subsaharienne, en Inde ainsi qu'au Moyen-Orient. Sa couverture du marché africain est assez large avec des marchés en Tunisie (7 banques), en Côte d'Ivoire, au Soudan, au Togo, au Burkina Faso, en Mauritanie, en Tanzanie et en RDC. Des fondamentaux dégradés par la crise économique Vu la taille de leurs marchés et la maturité de leurs courbes d'expérience, ces entreprises paraissent particulièrement profitables. Le problème est qu'elles sont cycliques : leur croissance dépend de la politique d'investissement public et privé. Actuellement, bien que des stratégies numériques soient à l'ordre du jour, aussi bien au Maroc que dans d'autres pays les investissements tournent au ralenti. Les investisseurs le savent et cela se lit clairement sur l'évolution de leurs cours de Bourse. Les entreprises les plus anciennes du secteur (comme HPS et M2M) ont bénéficié de plusieurs recommandations favorables de la part des analystes lors des années d'expansion économique et se traitaient avec des valorisations beaucoup plus élevées que la moyenne du marché. Mais aujourd'hui, elles sont délaissées par les investisseurs. HPS a par exemple perdu 75% de sa valeur depuis mai 2010. m2m s'est dépréciée à son tour de 66% sur la même période et S2M, la nouvelle recrue du secteur, s'est effritée de moitié depuis avril dernier (performances calculées sur la base des cours de clôture du 1er mars 2013). Concrètement, les entreprises du secteur sont actuellement confrontées à des pertes de change suite à la baisse du Dirham face au Dollar et l'Euro depuis une année et, pour certaines, à de lourdes provisions passées lors du «Printemps arabe» sur certaines administrations publiques, comme en Libye par exemple. L'avenir du secteur reste intimement lié à la mise en œuvre effective des politiques gouvernementales relatives à la modernisation du secteur public et à la généralisation des outils électroniques dans la gestion des paiements. Ceci entre l'administration et les citoyens d'une part, et à la poursuite de la bancarisation des populations au Maroc et à l'étranger ainsi qu'à la sophistication de leurs besoins en termes de paiement électronique d'autre part. Des avancées qui ne seront concrétisées qu'avec la hausse du pouvoir d'achat et de la recherche du bien-être qui accompagnent la croissance économique. D'où la cyclicité de l'activité de ses entreprises.