Le nombre de cartes bancaires en circulation a progressé de 16% en 2012 par rapport à 2011. Le e-commerce est un levier important dans le développement du paiement électronique, avec un taux de pénétration de 96,8 %, soit deux fois plus que le taux de pénétration d'Internet à 49 %. L'intégration du e-commerce dans l'économie nationale est un levier important pour soutenir le développement du paiement électronique Les perspectives de développement du paiement électronique au Maroc sont très encourageantes, selon Mohamed Touhami El Ouazzani, Directeur général de Visa Maroc, Afrique de l'Ouest et du Centre. Finances News Hebdo : Au cours des dernières années, le Maroc a connu une croissance de l'activité monétique. Comment évaluez-vous cette croissance ? Mohamed Touhami El Ouazzani : Le Maroc est une plateforme monétique de premier plan. Aujourd'hui 9,3 millions de cartes bancaires sont en circulation dans le Royaume, soit 16% de plus qu'en 2011 (source : CMI). C'est presque 20 fois plus qu'en 2000, année où le nombre de porteurs de cartes bancaires n'excédait pas 500.000 personnes. Aujourd'hui, Visa est fier de représenter l'essentiel de ce marché avec près de 6 millions de cartes bancaires. Cette évolution se traduit à travers les efforts de Visa et de tous les acteurs concernés au Maroc (banques, banque centrale, gouvernement) qui ont permis d'accélérer très largement le développement de la monnaie numérique ces dernières années. F. N. H. : L'équipement des commerces en terminaux de paiement électronique représente l'un des freins du secteur. Quel est l'état des lieux aujourd'hui ? M.T.H. : Ils sont de plus en plus nombreux à s'équiper en terminaux, et nous sommes convaincus que ce mouvement va s'amplifier. C'est pourquoi Visa veille à une meilleure acceptation du paiement électronique au niveau des commerçants. Principaux engagements : l'accroissement du nombre de points de vente dans le Royaume ; le renforcement des infrastructures des points de vente et leur disponibilité ; l'établissement de partenariats stratégiques avec les émetteurs de cartes et les commerçants dans l'intérêt général de toutes les parties prenantes, mais aussi l'éducation et la sensibilisation des commerçants et des porteurs. Nous sommes aujourd'hui au début du paiement électronique avec de très belles perspectives au Maroc. Et nous restons très confiants. F. N. H. : Selon vous, quels sont les dispositifs à mettre en place pour augmenter le ratio des paiements directs par carte bancaire? M.T.H. : L'intégration du e-commerce dans l'économie nationale est un levier important pour soutenir le développement du paiement électronique, tout comme le paiement mobile. Ce segment est considéré comme le plus dynamique avec un taux de pénétration de 96,8 %, soit deux fois plus que le taux de pénétration d'Internet à 49 %. En plus de l'émission de cartes de paiement, les institutions financières peuvent aujourd'hui envisager d'offrir aux titulaires de comptes bancaires un moyen de transformer leurs smartphones en outils de paiement mobiles, chose que Visa a faite en certifiant l'utilisation des smartphones, NFC de Samsung Electronics, de LG Electronics et de Research In Motion (RIM) comme outils de paiement mobiles de Visa. F. N. H. : Quelles sont les perspectives de développement de l'activité monétique au Maroc ? M.T.H. : Les perspectives sont très encourageantes. En 2012, le Maroc a comptabilisé 211,2 millions d'opérations de retrait d'espèces sur le réseau des guichets automatiques et de paiement auprès des commerçants par cartes bancaires. Soit un montant global de 180 Mds de DH, un chiffre en progression de 16,3% par rapport à 2011 (source : CMI). Le Maroc est l'une des économies les plus bancarisées d'Afrique. Néanmoins, pour des raisons culturelles et historiques, le royaume reste un pays où prime l'économie du cash. Pour accompagner le développement de la monétique dans le royaume et soutenir la stratégie nationale d'inclusion financière dont l'objectif est que le Maroc dépasse le seuil de 50% de taux de bancarisation, Visa va poursuivre ses actions de sensibilisation auprès du public, comme nous l'avons fait l'an passé en mettant en place des actions éducatives destinées à promouvoir le tourisme, l'innovation et l'éducation financière. Ce programme nous a permis de toucher plus de 18 millions de personnes à travers le monde.