Une large concertation est lancée pour réformer le secteur. Mais il est question de prendre en considération les contraintes et les spécificités de toutes les filières de transport de voyageurs. Le secteur du transport est l'une des branches d'activité les plus problématiques de l'économie nationale. Sa structure, son évolution et son environnement font l'objet de débats parfois houleux entre les professionnels, les autorités et les autres acteurs concernés du secteur, notamment les syndicats. Depuis l'avènement du nouveau gouvernement piloté par le PJD qui préside également aux destinées du ministère de l'Equipement et des Transports, en la personne de Abdelaziz Rebbah, plusieurs décisions de grande importance ont été prises, telles qu'un vaste programme pour mettre fin à l'économie de rente et restreindre l'octroi des agréments. Dans cet ordre d'idées, la Fédération de transport affiliée à la CGEM (FTCGEM) a organisé un point de presse dont le point saillant débattu a trait à la réforme globale du secteur. «Notre Fédération, qui représente une majorité des entreprises structurées, est fortement engagée dans la voie de la réforme. Mais nous voulons que cette mise à niveau soit bien organisée. Il est question d'éviter le scénario catastrophe du secteur du transport maritime qui a conduit à une libéralisation à outrance, menant par la suite à la faillite de plusieurs entreprises. Nous sommes pour une préparation progressive des entreprises», a indiqué Abdelillah Hifdi président de la FTCGEM. Encourager l'investissement La démarche s'inscrit dans l'adéquation avec le programme gouvernemental dont l'un des principaux objectifs est de mettre un terme à l'économie de rente en restructurant le secteur de transport routier public en commun et conformément aux engagements du Maroc pour la libéralisation des secteurs économiques. La Fédération veut que cette réforme s'effectue d'une manière complémentaire. Il est question de prendre en considération les contraintes et les spécificités de toutes les filières de transport de voyageurs (inter-villes, bus, urbain, personnel, touristique, scolaire, ferroviaire...). «Cette réforme veut assurer un transport des citoyens dans de bonnes conditions. A cet égard, nous insistons sur l'investissement pour assurer la continuité des entreprises», a expliqué Hifdi. Le président de la FTCGEM a aussi rappelé les engagements pris par son organisme pour assurer une contribution active du secteur dans la croissance de l'économie nationale, tout en assurant les mesures de prévention routière et de sécurité. Le projet de réforme donne la priorité à l'actualisation et à l'adaptation des lois organisant le secteur. Il s'agit aussi de développer les infrastructures et d'améliorer des capacités des ressources humaines et de leurs conditions de travail. Au programme figure notamment la modernisation du parc d'autocars de transport de personnes. L'idée est aussi de favoriser la libre concurrence au sein du marché de transport et la compétitivité de l'entreprise. Par ailleurs, la réforme met l'accent sur le renforcement de la gouvernance, la gestion et le partenariat. En matière de réforme des lois, les professionnels proposent l'amendement et l'actualisation du Dahir du 12 novembre 1963 dans sa partie relative au transport de personnes. On insiste alors sur la prise en compte des évolutions et nouveautés du secteur dans l'élaboration des lois et règlements afférents à la réforme. A cet égard, il est préconisé de préparer et d'élaborer des décrets d'application afin de garantir une meilleure mise en œuvre des dispositions de la nouvelle la loi de réforme.