Encore une fois, pour une journée, la femme est mise en orbite. Elle dispose de quelques heures, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la femme, pour dénoncer des frustrations de toute une vie. Cela ressemble, étrangement, à un éternel recommencement. Car, chaque année, les cris d'orfraie sont les mêmes : égalité dans le traitement, parité, amélioration des conditions, plus grande implication dans la prise de décision et le processus de développement économique... Des revendications qui sont pratiquement identiques partout dans le monde. Le Maroc n'y échappe pas. Mais le pire pour un pays est de voir certains principes constitutionnellement consacrés bafoués. Le pire pour un pays est d'initier des réformes qualifiées d'historiques et de ne pas les appliquer au quotidien. Et c'est bien ce qui se passe ici. Les espoirs nés de la réforme de la Moudawana et de l'avènement de la nouvelle Constitution ont vite été torpillés pour céder la place à une grosse déception. Le quotidien de la majorité des Marocaines confrontées aux vicissitudes de la vie n'a pas changé. Et le plus choquant est de voir les politiques se vanter des «avancées» du Royaume en matière de droits de la femme. Un discours cosmétique qui agace de plus en plus les différents acteurs de la société civile. Le Maroc moderne, à travers les réformes majeures initiées par le Souverain, ne saurait se construire en laissant au bord de la route ses femmes qui sont le socle sur lequel repose le développement économique du pays. Il est utile de le rappeler à certaines «intelligences» qui ne l'ont pas encore bien assimilé ! Et cela doit commencer par une meilleure représentativité au sein du gouvernement actuel qui ne compte... qu'une seule femme.