Les 7,1% de déficit des finances publiques annoncés la semaine dernière par l'argentier du Royaume ont jeté un coup de froid sur la scène économique. Déjà, le déficit initialement prévu, à hauteur de 6%, était jugé excessif par la communauté des affaires. Comme il fallait s'y attendre, la première sanction est tombée. Elle est venue de l'agence de notation Moody's qui a revu à la baisse la perspective de la note du Maroc de «stable» à «négative». Une décision aux conséquences graves ? Pas pour l'instant. En tout cas, tant que Moody's n'est pas suivie dans sa décision par les autres agences de notation. Surtout, tant que le FMI continuera à avoir foi à la politique économique initiée par le gouvernement marocain et à sa volonté de mener à terme les réformes promises. En clair, la bonne ou mauvaise appréciation des agences de notation et des instances internationales de l'économie nationale tient à un seul indicateur : les finances publiques. C'est le levier sur lequel devront jouer Benkirane et son équipe pour bénéficier ou non de leurs «faveurs». Et le redressement des finances publiques passe impérativement par la concrétisation de deux réformes déjà identifiées : celle du système de compensation et celle des retraites. Des urgences sur lesquelles le gouvernement se penche actuellement. Mais qui, de toute évidence, prendront du temps à être mises en place. L'action prioritaire doit néanmoins se situer au niveau de la compensation afin d'instaurer un système moins budgétivore, mais surtout juste et équitable. Un véritable casse-tête, tant les enjeux économiques et sociaux sont importants. Et, à ce niveau, il n'est pas permis de se tromper sur le type de réforme à mener. Car il y va de la viabilité, à moyen et long termes, des finances publiques. A bon entendeur... !