Au douzième jour de la mobilisation contre le projet de réforme des retraites présenté par le gouvernement, les transports en commun restaient fortement perturbés en ce début de semaine notamment en île de France. Lundi matin la situation était toujours difficile dans les transports et sur les routes, avec des embouteillages sur le périphérique parisien, rapportent les médias du pays qui soulignent que le pic des 600 kilomètres de bouchons cumulés a été atteint à 8h30. La situation va encore se compliquer avec la décision des transporteurs routiers d'observer également la grève aujourd'hui, à l'appel de quatre syndicats, pour défendre un congé leur permettant de partir plus tôt à la retraite et réclamer de meilleures conditions de travail et salariales. Des blocages sont ainsi organisés par endroits durant la journée. Dans les transports en commun, le trafic s'annonce toujours "très perturbé", selon les prévisions de la SNCF et de la RATP, avec un tiers des TGV prévus, un quart des Transilien et 4 TER sur dix en circulation. A Paris, 8 lignes de métro resteront fermées et seul un RER A sur 2 et un RER B sur 3 circuleront uniquement aux heures de pointe. Le projet de réforme du régime des retraites dont les contours ont été présentés la dernière semaine par le premier ministre, Edouard Philippe, n'a pas convaincu les syndicats qui ont appelé à une nouvelle manifestation demain mardi, la troisième depuis le début de la mobilisation. Présentée comme l'une des mesures phares d'Emmanuel Macron aux présidentielles, la réforme du régime des retraites est destinée à repenser le dispositif actuel qui absorbe 14% du PIB avec 300 milliards d'euros de prestations de retraite chaque année, et un déficit compris entre 7,9 et 17,2 milliards d'euros à l'horizon 2025. Cette réforme repose essentiellement sur la création d'un système universel de retraite par points, - en remplacement des 42 régimes existants actuellement-, qui vise l'uniformisation des règles de calcul des pensions, et partant la suppression des régimes spéciaux. Si la réforme ne touchera pas à l'âge légal de départ à la retraite, aujourd'hui fixé à 62 ans, elle compte en revanche instaurer un âge pivot à la retraite fixé à 64 ans pour toucher une retraite à taux plein. Un point qui suscite la colère des syndicats aux côtés de la suppression des régimes spéciaux.